Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal n'est pas passé par mille chemins pour décrire une crise financière qui bat son plein. Les réserves de change ont baissé jusqu'à 136,9 milliards de dollars. Une chute brutale jamais enregistrée et ne laissant autre choix à un plan d'urgence pour le développement de l'investissement. S'exprimant, hier à Alger, en marge des travaux de la 19e réunion de la tripartite, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a présenté, sans équivoque un tableau noir sur la situation financière du pays. Alors que lors de ses précédentes sorties médiatiques, le Premier ministre semblait très rassurant en ce qui concerne la conjoncture actuelle de l'économie, il paraissait perdre son optimisme par rapport à ses déclarations antérieures. Depuis 2014, les réserves de change depuis connaissent une baisse remarquable sous l'effet d'une chute drastique des prix du pétrole et des exportations des hydrocarbures ainsi que la hausse fulgurante des importations lesquelles, toutefois, commencent à baisser mais à un rythme lent. Le bond que prenait le niveau du matelas de devises fut freiné à partir de 2014 lorsque le degré des réserves s'approchait des 195 milliards de dollars à fin mars 2014 mais encaissa par la suite une chute brutale s'établissant à 193,27 milliards de dollars à fin juin de la même année, avant de descendre encore à 179 milliards à fin 2014 puis à 143 milliards à fin 2015. Installation d'un comité de suivi des décisions Abdelmalek Sellal a annoncé, en marge des travaux de la 19e réunion de la tripartite, l'installation d'un comité de suivi de la mise en œuvre des décisions de cette rencontre (Gouvernement, UGTA, patronat). «L'installation d'un comité de suivi des décisions de la tripartite figurera parmi les recommandations de la réunion», a précisé le Premier ministre Sellal qui répondait aux préoccupations des partenaires économiques et sociaux du gouvernement lors de la 19e tripartite. Les travaux de cette tripartite se sont poursuivis, hier dans l'après-midi à huis clos pour débattre de trois dossiers dont le nouveau modèle économique, l'évaluation du pacte économique et social dans les volets investissement et emploi, ainsi du système des retraites. S'agissant de ce dernier, une source proche du dossier a relevé que l'âge à la retraite sera révisé prochainement. Dans ce sens, il faut rappeler que le Premier ministre, lors de sa dernière visite à Tizi Ouzou, avait estimé que prendre sa retraite à l'âge de 40 ans freine le développement de l'économie nationale. Sur un autre volet, le Premier ministre a relevé que la justice sociale représente une ligne directrice intangible dans l'action de l'exécutif et c'est dans cet esprit que s'inscriront les aménagements législatifs à engager, a-t-il précisé, en matière de droit du travail et de retraite après l'atteinte du consensus au sein de la tripartite. «Il s'agit de garantir à tous les travailleurs, a ajouté le même responsable, les mêmes droits sociaux sans privilèges indus ni exception dérogatoires, afin d'assurer la pérennité du système national de retraite basé, faut-il le rappeler, essentiellement sur la solidarité intergénérationnelle, ce qui nous commande de mettre en œuvre des réformes justes». Il a estimé dans le même cadre que la clé de réussite de l'ensemble de la démarche gouvernement réside en l'application des règles justes et simples discutées et cooptées par la majorité et appliquées à tous dans l'équité et la transparence. Abdelmalek Sellal a fait savoir que les travailleurs, les cadres et les chefs d'entreprise ont fait preuve durant ces dernières années d'une «maturité politique et syndicale qui fait honneur à l'Algérie». Dans ce sens, il a rappelé leur «engagement vis-à-vis de leurs bases respectives ; leurs représentants ont su transcender les positions corporatistes et faire preuve de créativité et d'abnégation pour travailler avec le gouvernement en intelligence et en coordination afin d'atteindre l'objectif majeur de développement du pays».
