Une nouvelle menace, de grandes inquiétudes. Ces menaces ont pour noms le rapt d'enfants, à des fins criminelles, et les enlèvements de membres de familles d'entrepreneurs à des fins de rançonnage. Un nouveau terrorisme qui n'investit pas dans la prise du pouvoir mais seulement celui de l'enrichissement. Avec la crise économique, c'est le moment de sécuriser financièrement son avenir. Deux sortes de victimation. Chacun a le «Panama» qu'il peut. Victime de son honnêteté qui l'a empêché de magouiller quand il le pouvait. Victime de son impuissance à maîtriser ses agresseurs. Pour les populations, le sentiment de victimation est très fort. Toutes s'estiment de potentielles victimes. Moins du terrorisme que de la criminalité ordinaire. Comment sortir de l'insécurité déjà installée et promue à sa montée en puissance, de l'incertitude générée par la méconnaissance de la capacité de nocivité d'un phénomène nouveau, de la fatale instabilité qui en découlerait du fait que les moyens de sécurité et méthodes de parades disponibles n'étaient adaptés qu'à des scénarios où les variables de sécurité étaient largement maîtrisées ? Nous étions loin, très loin, de croire qu'un jour ce genre de criminalité allait nous être coutumier, croître et devenir un élément du décor. La situation n'était plus la même. L'Etat, surtout dans les années 90, était très occupé et préoccupé par les parades à opposer au terrorisme, à une «insurrection» pratiquement non territorialisée, généralisée à tout le territoire national, mais pas bien sûr à toutes les populations. Une affaire qui relève strictement des services de sécurité ? En Kabylie, les populations ont pris leurs responsabilités en organisant des «ratissages». Elles estiment qu'il n'y a pas que les services de sécurité qui doivent s'engager dans la lutte contre ce phénomène d'enlèvement d'enfants et de kidnapping. Bien entendu, les corps de sécurité étatiques n'étaient pas dimensionnés et conçus pour maîtriser et lutter contre tous les phénomène nouveaux et diversifiés. Il a fallu créer de nouveaux concepts tels les patriotes et les GLD. Ne faudrait-il pas reprendre la réflexion et la prolonger au- delà de la seule préoccupation centrée sur le terrorisme ?
