90 minutes de jeu qui resteront pour les Français un mauvais souvenir de ce début de l'Euro. Sous-estimée, la Roumanie qui affronte pour la 15e fois l'équipe de France depuis 1932 (3 victoires, 5 matchs nuls, 7 défaites) passe à côté d'une victoire après celle de 1972. Le parcours des éliminatoires de l'Euro a débuté pour la Roumanie en 1976, ses représentants avaient empoché contre la France 3 buts contre 1. Mais ce 10 juin la machine roumaine n'a pas été aussi fragile que pouvait le croire le pays organisateur. La stratégie réfléchie par DD ne freine pas la coulée des attaques de la Roumanie décidée à faire taire sportivement ses adversaires. Personne ne croyait à ce déchaînement de cette équipe. La victoire arrachée a été en fait un succès presque inespéré dans les derniers instants de ce match d'ouverture de l'Euro-2016 (2-1). «Une victoire qui ne signifie pas que les Bleus sont les favoris de cet Euro.» Les avis sont partagés mais restent solides devant leur équipe qui n'a pas le choix que de remporter le trophée sur leur terre. Ce ne sera pas une partie facile, réagissent quelques experts de la balle ronde qui évoquent une rentrée rapide des Bleus aux vestiaires après le premier tour. Les premières minutes de jeu installent les premières inquiétudes tant chez les commentateurs que chez les supporters. Le premier but raté à la 4e minute indique que cette étonnante équipe roumaine que l'on croyait faible et incapable de freiner allait assommer du premier coup l'équipe de France. La défense «bleue» donne ses premiers signes de fragilité insoupçonnés. L'idée de vouloir s'imposer sur ses terres, comme en 1984, et succéder à l'Espagne risquerait de passer à côté. Le risque deviendra plus imposant après l'éventuel passage au premier tour les adversaires qui suivront Suisse, Albanie ne constituent aucune «menace» pour les Bleus et ce pour atteindre un des objectifs le plus élevé. La finale ! Mais «une élimination avant les demi-finales serait sans doute considérée comme un échec d'autant que la poule de la France privée de phase de qualification en tant que pays organisateur, la France a enregistré des résultats en dents de scie en 2015 avant de redresser la tête depuis plusieurs mois. Les derniers matchs amicaux face aux Pays-Bas et à la Russie, puis contre le Cameroun et l'Ecosse, ont en particulier mis en évidence la force de frappe offensive des Bleus, symbolisée par Antoine Griezmann», nous fait rappeler un confrère français. La première période avait mis les Français dans une situation inquiétante les pronostics se succèdent et donnaient raison à la formation du patron de l'équipe en l'occurrence au sélectionneur Anghel Iordanescu, la seconde période était celle de trois buts, bien façonnés. Payet l'attaquant d'Arsenal, c'est lui qui à la 58', d'une superbe tête, fait exploser le stade de fiance. Pas pour longtemps cette entrée en matière allait tout simplement faire suer les Bleus. Evra, sur une intervention dans les pieds de Stanciu offre l'égalisation à la Roumanie qui fait taire toute la France (1-1, 64e). Deschamps réagit tout en croyant que le système de jeu doit changer pour sauver les meubles. Griezmann (65e) puis Pogba (76e), laissent leurs place à Coman et à Martial. Mais cela complique les choses. Plus que trois minutes pour la fin de cette dure partie Payet. Le Réunionnais délivre à la 89' d'une merveille frappe du gauche, le pays organisateur. Un petit pas de fait, le plus grand ne sera pas facile.