Infrastructure socio-économique et sociale d'importance à l'Est du pays, le port de pêche et de plaisance «la Grenouillère» d'Annaba est soumis ces dernières années à un racket. Il est le fait de plusieurs groupes de délinquants et repris de justice habillés. Le terme rififi serait plus adapté aux activités de ce port. Elle a imposé à de nombreux opérateurs économiques de ne plus y activer. Et pourtant, ce port emploie quotidiennement plus de 5 000 personnes en postes directs entre armateurs, patrons de pêche et marins pêcheurs, mandataires et autres fonctions en relation directe avec la pêche. Ils sont deux fois plus dans les activités indirectes (entretien et maintenance des embarcations, avitaillement, armement, mandataires, vendeurs restaurateurs, transporteurs...). Des délinquants, dealers, drogués, criminels et repris de justice s'y sont installés. Obéissant à une stratégie mise en place par des spéculateurs attitrés des lieux, ils imposent leur diktat. Sous peine de voir leurs outils de production ou véhicules dégradés, pêcheurs et acheteurs doivent obéir aux ordres de mise à prix dont le montant est préalablement fixé par les spéculateurs. D'où la désertion des quais par les principaux acteurs préférant partir vers des ports de pêche plus cléments en termes de sécurité des biens et des personnes. Ces truands et leurs employeurs sont encouragés par le dilettantisme des éléments chargés d'assurer la sécurité dans cette infrastructure. Apparemment, seuls les journalistes éprouvent des difficultés d'accès pour accomplir leur mission dans cette enceinte portuaire de pêche. Ce qui n'est pas le cas des délinquants, des criminels et des trafiquants de drogue. Profitant du manque d'effectif des policiers au portail, ils y accèdent pour s'adonner à des activités condamnables. Dans ce port saturé en termes de quai d'amarrage, les activités parallèles sont nombreuses. Toutes comdanables, elles sont le fait d'individus majoritairement repris de justice. Ces derniers ne se cachent pas pour s'adonner à divers trafics néfastes. Outre la main- mise sur les prix véritablement spéculatifs lors de la vente à la criée réalisée sur le quai de ce vieux port de pêche, y sont écoulés et consommés au vu et su de tout le monde, boissons alcoolisées, drogues et psychotropes. Cette situation à laquelle est quotidiennement confronté ce port est aggravée par la présence, tard le soir, de prostituées et de trafiquants de drogue. Grâce à des complicités, les uns et les autres accèdent sans aucune difficulté dans cette enceinte. La proximité de la base maritime des gardes-côtes ne paraît pas être un moyen à même de dissuader les délinquants à commettre leurs actes. Quotidiennement, les voitures boxers ou camionnettes destinées au transport du poisson y font la navette. Certaines servent de gite aux prostituées. Les boissons alcoolisées, le trafic et la consommation des stupéfiants (drogues dure, molles, psychotropes...) y sont disponibles en quantité. On peut en acquérir facilement sur les quais de ce vieux port initialement de plaisance datant des années de la colonisation. «Sous toutes ses formes, la drogue y est également disponible. Tout ce passe comme si il n'y a pas de sécurité. Ce qui explique la razzia opérée la semaine écoulée par une bande de délinquants. Ses membres ont accédé sur les embarcations ont démonté tranquillement 4 moteurs type 40 et accaparé une rainette et une embarcation annexe avant de repartir sans être inquiétés», a affirmé un ancien armateur sous le sceau de l'anonymat. Contacté, le directeur de la pêche de la wilaya de Annaba a estimé que «la sécurisation du port de pêche de Annaba nécessite d'être renforcée. Cette infrastructure emploie plus de 5 000 personnes en direct et bien plus en indirect. Elle représente un moyen de développement local et même régional à ne pas négliger». Cet avis est partagé par plusieurs armateurs, patrons de pêche et marins-pêcheurs.