Fin de mandat bien sombre pour l'occupant de la Maison Blanche... La Chambre des représentants vient de voter, dans un tonnerre d'applaudissements, une loi autorisant les citoyens américains à poursuivre en justice l'Arabie saoudite pour les attaques du 11 septembre 2001. Le Sénat avait déjà approuvé à l'unanimité ladite loi en mai et celle-ci, ceinte du sceau du Congrès US dans son entier, se retrouve maintenant sur le bureau d'Obama. Et là, Barack se retrouve dans une véritable impasse. Guère étonnant qu'il ait tout fait pour que le vote n'ait pas lieu, car quoiqu'il fasse maintenant, il est perdant. S'il met son veto, c'est sa propre descente aux enfers. On imagine la fureur indignée des familles des victimes s'étendre comme une traînée de poudre à la population américaine toute entière. Obama restera dans l'histoire comme le président ayant protégé les responsables du 11 septembre, ayant choisi les terroristes au détriment de ses propres concitoyens. En un mot, un simple traître... Le camp démocrate serait également sens dessus dessous puisque tous ses députés et sénateurs ont voté en faveur de la loi. Et tout cela à deux mois de l'élection présidentielle où l'hilarante est en difficulté (sondages favorables à Trump, casseroles qui n'en finissent pas, prochaines révélations wikileaks...) Le pire est que, malgré le veto présidentiel, la loi peut tout de même être approuvée si le Congrès la revote aux deux tiers, ce qui est une quasi certitude et constituerait une double humiliation pour Obama, estiment certains observateurs. Pour une sortie, c'est raté...S'il n'oppose pas son veto, c'est une marche de plus dans le déclin américain. Les Saoudiens sont absolument furieux, on l'imagine aisément. Or les grassouillets cheikhs détiennent des moyens de pression sur Washington. Riyad a menacé de liquider tous ses avoirs aux Etats-Unis, soit 750 milliards de dollars. Une menace qui résonne comme un aveu de culpabilité. L'implication des Saoudiens, du moins de certains officiels haut placés, dans les attentats de 2001 est un secret de polichinelle, mais Bush puis Obama ont freiné des quatre fers la déclassification des documents secret défense afin d'empêcher leurs amis wahhabites d'être inquiétés. Gageons que les menaces de Riyad ne s'arrêtent pas aux simples bons du trésor US mais touchent à quelque chose de bien plus fondamental : le pétrodollar, assise de l'hégémonie américaine durant des décennies. Ce fameux pétrodollar, clé de voûte de la politique étrangère états-unienne depuis des décennies...Ceci étant, la maison des Seoud est elle-même en bien fâcheuse posture, embourbée au Yémen, baffée en Syrie et dans une situation financière difficile après son gambit pétrolier perdu - des milliers de projets sont revus et des coupes drastiques de plus de 20 milliards sont prévues. Pas sûr dans ces conditions que le pleutre Seoud risque la rupture avec les Etats-Unis si Obama n'oppose pas son veto. A moins que, poussé dans ses derniers retranchements, il ne double la mise et ose l'inimaginable.