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Trump, synthèse entre Roosevelt et Nixon ?
Publié dans La Nouvelle République le 19 - 11 - 2016

«Nous avons dû lutter contre les vieux ennemis de la paix, le monopole industriel et financier, la spéculation, la banque véreuse, l'antagonisme de classe, l'esprit de clan, les profiteurs de guerre. Ils avaient commencé à considérer le gouvernement des Etats-Unis comme un simple appendice de leurs affaires privées. Nous savons aujourd'hui qu'il est tout aussi dangereux d'être gouverné par l'argent organisé que par le crime organisé.»
Ces propos tenus le 31 octobre 1936 par un Franklin Roosevelt en campagne électorale, Donald Trump ne les aurait pas désavoués. Comme l'initiateur du «New Deal» à son époque, le candidat républicain élu le 8 novembre a fulminé contre les vautours de la finance qui se sont enrichis durant la crise sur le dos des classes moyennes. Il a incriminé le poids excessif des lobbies qui tirent les ficelles d'une classe politique sans principes, et il a dénoncé sans relâche l'atmosphère pestilentielle régnant autour de celle qu'il nommait «Hillary-the-corrupt». Un milliardaire porte-parole des déclassés Que cela plaise ou non, ce milliardaire qui a fait fortune dans la jungle immobilière new-yorkaise s'est transformé en porte-parole des sans-voix, des déclassés, des ruraux, de la «middle class» frappée par la crise et du monde ouvrier laminé par la mondialisation. Le magnat des gratte-ciels, le «businessman» sans complexe qui enfreint les tabous de la «political correctness» disposait, il est vrai, d'un atout considérable. Véritable OVNI de la politique, il pouvait se prévaloir de son indépendance. Il n'était le commis d'aucun groupe de pression, l'agent stipendié d'aucune coalition d'intérêts. A l'inverse, Hillary Clinton fut littéralement adoubée par les lobbies qui font et défont les carrières politiques. Caricature vivante de l'affairisme sans scrupule, Goldman Sachs l'appuya ostensiblement. Le patron de la puissante banque d'affaires a interdit à ses employés de contribuer à la campagne du candidat républicain. Quel cadeau pour Donald Trump ! La prétendante démocrate à la Maison-Blanche fut soutenue par Wall Street comme la corde soutient le pendu. Donnée gagnante par les préposés médiatiques au bourrage de crânes, elle a néanmoins été battue, et pour trois raisons. D'abord, elle apparut à juste titre comme la candidate de « l'establishment » politique, médiatique et financier au moment où la classe moyenne nourrissait à l'égard de cette caste sans foi ni loi les rancoeurs justifiées qu'elle ruminait depuis la crise. Ensuite, elle n'inspirait aucune confiance aux électeurs, notamment les jeunes, proches d'une gauche démocrate frustrée par l'élimination frauduleuse de Bernie Sanders. Hillary Clinton a perdu, enfin, parce que son crédit personnel fut miné par une avalanche de révélations dessinant cruellement le portrait d'une politicienne assoiffée de pouvoir, hypocrite, cupide, et touchant des millions de dollars en provenance de ces pétromonarchies qui sponsorisent la terreur. Copinage de Clinton avec les requins de la finance Son copinage éhonté avec les requins de la finance, la forfaiture commise en toute impunité contre Sanders, sa corruption à grande échelle et sa compromission avec les banquiers saoudiens du djihadisme ont plombé sa candidature. Mais ce n'est pas seulement le discrédit de sa concurrente qui a hissé le républicain jusqu'à la Maison-Blanche. Cette interprétation rassure la gauche bien-pensante, mais elle est fausse. Clinton bénéficiait du soutien quasi-unanime des lobbies, des médias et des stars du «show-bizz». Les conditions objectives étaient réunies pour lui assurer la victoire. Afin d'y parvenir, elle a dépensé des sommes astronomiques, quatre à cinq fois supérieures au budget de son adversaire. Mais cela n'a pas suffi. Evènement inédit, la loi non écrite qui dit que l'élu a dépensé le plus pour sa campagne fut démentie par les faits Si Hillary Clinton a perdu, c'est parce que la caste globalisée à laquelle elle appartient vit dans un monde qu'elle prend pour le monde tout court. Face à l'offensive du candidat républicain, l'incantation morale, en effet, était d'autant plus hasardeuse que le camp démocrate n'était pas innocent. Croire qu'il suffisait d'agiter le spectre du racisme et du sexisme pour battre son adversaire relevait d'une lourde erreur de jugement. Car le problème de l'immigration illégale, par exemple, existe aussi dans la réalité, et pas seulement dans l'imagination des partisans du candidat républicain. L'administration Obama ayant expulsé des centaines de milliers de clandestins, Hillary Clinton et ses amis étaient bien placés pour le savoir. On pourrait faire la même remarque à propos de l'accusation de sexisme. Quand on reçoit dix millions de dollars d'une monarchie obscurantiste où l'on décapite les femmes adultères, on n'est pas vraiment qualifiée pour traiter son adversaire d'affreux macho. Et lorsque sa propre expérience a consisté à semer le chaos en Libye et en Syrie, on devrait s'abstenir de donner des leçons de respectabilité internationale. Quant à l'accusation de racisme, elle sonne étrangement dans la bouche d'une ex-secrétaire d'Etat qui a gloussé de joie devant le cadavre mutilé d'un chef d'Etat arabe. Des accents rooseveltiens Les adversaires du candidat républicain n'ont pas compris ce qui se passait parce qu'ils ne voulaient pas le voir. La campagne de Donald Trump ne se résumait pas à ses déclarations fracassantes sur les immigrés mexicains ou les musulmans étrangers. Focalisé sur ce qui pouvait légitimement choquer son électorat, le camp démocrate a refusé d'admettre, dans le discours de Trump, ce qui pouvait le séduire. Il n'a pas vu que le candidat républicain avait aussi des accents rooseveltiens et qu'il les avait empruntés à leur ADN politique, délaissé par leur faute. Le camp adverse n'a pas mesuré le danger, lorsque Trump a pris pour cible une oligarchie dont Clinton disait qu'elle se sentait «très proche, beaucoup plus que de la classe moyenne, depuis qu'elle et Bill avaient amassé une fortune de plusieurs dizaines de millions de dollars». Quasiment autiste, il n'a pas senti l'atmosphère empoisonnée qui régnait autour de la candidate. Et il fallut attendre le 8 novembre pour que le camp démocrate, enfin, réalise la force d'attraction du discours de Donald Trump sur les victimes de la mondialisation et de la spéculation. Il suffit d'analyser son dernier clip de campagne. On y mesure, par contraste, l'aveuglement de cette caste planétaire qui s'est rangée derrière Hillary Clinton. Au lieu de pleurnicher sur ses déboires ou d'incriminer Facebook, la «gauche» occidentale devrait écouter attentivement ce discours final qui a porté Donald Trump à la Maison-Blanche. Elle y trouverait ce qu'elle a elle-même renoncé à dire, depuis des lustres, pour se conformer à l'air du temps. (A suivre)

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