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L'avenir de l'Algérie se situe en Afrique
Publié dans La Nouvelle République le 25 - 11 - 2016

L'Algérie accueillera une importante rencontre du 3 au 5 décembre 2016, afin de permettre aux entreprises algériennes d'exporter vers l'Afrique, entrant dans le cadre du redéploiement de la diplomatie économique algérienne. C'est que par le passé, même récent, l'Algérie a fait de la philanthropie, aidant à coup de milliards de dollars certains pays africains, dans l'effacement de la dette, à la différence du Maroc, sans analyser les impacts économiques profitables au pays. Il faut être réaliste, 97%-98% des exportations algériennes directement et avec les dérivés proviennent des hydrocarbures.
Aussi, cela suppose l'émergence d'entreprises algériennes compétitives en termes de coût-qualité, en termes d'avantages comparatifs mondiaux. Pourtant, comme, je l'ai montré dans plusieurs contributions, face aux futurs enjeux géostratégiques, l'avenir de l'Algérie et plus globalement du Maghreb est en Afrique (1). 1. L'Afrique, enjeu du XXIe siècle, continent à fortes potentialités L'Afrique couvre 30,353 millions de km2. La population est passée de 966 millions d'habitants en 2009 à plus de 1 075 millions, mais sept pays regroupent 51% de la population. En 2020, la population africaine devrait passer à 1,3 milliard et à 2 milliards en 2040. Rappelons que déjà, le 23 octobre 2001, au sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) qui s'est tenue à Abuja, trois chefs d'Etat africains, constatant l'échec de tous les efforts fournis en matière de développement en Afrique, ont pris l'initiative de proposer une nouvelle approche dans le traitement des problèmes que vit le continent. Cette initiative a été une synthèse entre deux plans : celui de l'Algérie et de l'Afrique du Sud appelé «Millenium African Plan» (MAP) et celui du Sénégal, dénommé plan Omega. Ces deux plans sont fusionnés pour donner la «Nouvelle initiative africaine» (NIA). La NIA prendra plus tard le nom de «Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique» ou Nepad (de l'anglais «New Partnership for African Development»). Le Nepad avait été conçu pour faire face aux difficultés que connaît le continent africain actuellement. L'objectif au départ du Nepad était par exemple de traduire en actes concrets notamment le problème de l'eau et de l'énergie. L'enjeu du développement de l'agriculture qui devait reposer plus sur les cultures vivrières est un enjeu majeur du continent. Force est de constater que le bilan est très mitigé. Cependant, il existe non pas une Afrique mais des Afriques. Certains pays notamment le Nigeria, le Gabon, le Tchad, la République démocratique du Congo, l'Algérie, la Libye sont spécialisés dans le pétrole, le gaz et les matières premières, qui connaissent une forte demande et un prix élevé sur le marché mondial leur permettant une relative aisance financière mais artificielle en fonction des cours mondiaux et donc de la croissance de l'économie mondiale, notamment des pays développés et émergents. A l'inverse, des pays comme le Bénin, le Malawi, l'Île Maurice, le Swaziland, l'Ethiopie, le Togo, le Mali, qui sont pénalisés dans des produits qui connaissent souvent une détérioration en termes d'échange, la misère, la famine et souvent des conflits internes et externes où le budget des dépenses militaires en Afrique dépassent l'entendement humain au détriment de l'allocation des ressources à des fins de développement. Les pays constituant l'Afrique par zones sont: Afrique du Nord – Algérie – Egypte – Libye – Maroc – Tunisie. Afrique occidentale – Bénin – Burkina Faso – Côte d'Ivoire – Ghana – Guinée Bissau – Libéria – Mali – Mauritanie – Nigeria – Sénégal – Togo. Afrique centrale – Burundi – Cameroun – République centrafricaine – République démocratique du Congo – Guinée équatoriale – Rwanda – Tchad. d – Afrique orientale – Djibouti – Erythrée – Ethiopie – Kenya – Ouganda – Soudan – Tanzanie. Afrique australe et océan indien – Afrique du Sud – MadagascarMalawi – Maurice – Zambie. – Zimbabwe. Malgré cette diversité et ses importantes potentialités, l'Afrique est marginalisée au sein de l'économie mondiale mais existe un avenir promoteur comme l'atteste la majorité des rapports internationaux. Pour l'instant, selon l'IRES de Paris, l'Afrique représente seulement 1,5% du PIB mondial, 2% du commerce mondial et 2% à 3% des investissements directs étrangers. Selon un rapport de la Banque africaine de développement (BAD-2013), le commerce interafricain n'est que de 15% sur tout le continent, les échanges intermaghrébins représentant également moins de 3%. Les raisons sont multiples : manque de capitaux, d'infrastructures et mauvaise gouvernance. Sans compter les taxes douanières qui coûtent très cher. Tous ces problèmes de logistiques associés au manque de compétence des ressources humaines constituent un sérieux frein à la fluidité des échanges alors qu'une entreprise a besoin d'une main-d'œuvre qualifiée». Certes, des organisations telles que la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ou la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (Ceeac) existent. Mais plusieurs dissensions entravent leur bon fonctionnement. Il existe par ailleurs la barrière de la langue et de la culture entre les pays de la zone francophone et anglophone qui ne facilite pas le développement de l'intégration régionale. 2. Une nouvelle gouvernance s'impose pour l'Afrique Se pose essentiellement le problème de la sécurité et de la stabilité des Etats qui doivent se fonder sur des valeurs démocratiques. Nous avons assisté dans la région à de profondes mutations de la géopolitique saharienne après l'effondrement du régime libyen, avec des conséquences pour la région. Et surtout l'importance du poids de l'informel en Afrique, produit de la bureaucratie paralysante qui favorise la corruption, variant selon les pays, mais dépassant d'une manière générale 50% à 60% de la superficie économique. Pour certains pays, cette sphère emploie plus de 70% de la main-d'œuvre. Selon le Bureau international du travail (BIT), ce secteur fournit 72% des emplois en Afrique subsaharienne, dont 93% des nouveaux emplois créés, en comparaison du secteur formel qui n'emploie que près de 10% des actifs sur le continent. Au Maghreb (voir notre étude réalisée sous ma direction pour l'Institut français des relations internationales, Paris -IFI décembre 2013, la sphère informelle au Maghreb), elle dépasse les 50% de la superficie économique et emploi plus de 30% de la population active. Aussi, pour analyser les blocages en Afrique, on ne peut isoler les facteurs économiques des facteurs politiques. Le rapport conjoint BAD-GFI diffusé le 29 mai 2013 met en relief le fait que l'Afrique a pâti de sorties nettes de fonds de l'ordre de 597 milliards de dollars à 1 400 milliard de dollars, entre 1980 et 2009, après ajustement des transferts nets enregistrés pour les flux financiers sortants frauduleux, et que la fuite des ressources hors de l'Afrique au cours des trente dernières années – l'équivalent du PIB actuel de l'Afrique – freine le décollage du continent. Ainsi, les dirigeants africains portent une lourde responsabilité devant leur population et doivent favoriser l'Etat de droit, la bonne gouvernance, donc, la lutte contre la corruption et les mentalités tribales, la protection des droits de l'homme et s'engager résolument dans la réforme globale, donc la démocratisation de leur société tenant compte de l'anthropologie culturelle évitant de plaquer des schémas déconnectés des réalités sociales. Le développement de l'Afrique sera profitable à l'ensemble des autres espaces économiques évitant cette migration clandestine avec des milliers de morts. Dans le cas contraire, il est à craindre des crises politiques à répétition. Bon nombre de citoyens africains traversent une crise morale du fait du manque de valeurs au niveau du leadership avec le danger d'une polarisation de la société. Le fossé entre les riches et les pauvres devient de plus en plus grand. L'écart de revenus renforce les inégalités en matière de richesse, d'éducation, de santé et de mobilité sociale. Je mets en garde contre les conséquences pernicieuses du chômage. Cependant, évitons la sinistrose, malgré des conflits, nous enregistrons récemment une prise de conscience des citoyens africains et de certains dirigeants de l'urgence d'une nouvelle gouvernance et l'urgence de la valorisation de l'économie de la connaissance. Or, une enquête menée en 2012 par l'UA/Nepad dans 19 pays africains montre que seuls le Malawi, l'Ouganda et l'Afrique du Sud investissent plus de 1% de leur PIB dans la Recherche-développement (R-D), contre de 0,2% à 0,5% pour les autres. Le rapport précité de l'Unesco souligne que l'Afrique ne consacre que 0,3% du PIB en moyenne à la R-D. C'est sept fois moins que l'investissement réalisé dans les pays industrialisés. Pourtant, l'Afrique est un grand enjeu géostratégique. C'est ce qui explique que parallèlement au sommet des chefs d'Etat, se sont tenus entre 2009 et 2016 plusieurs forums économiques regroupant plusieurs centaines de personnalités africaines avec l'ensemble des dirigeants des pays développés et des pays émergents, afin de dynamiser le développement de l'Afrique dans le cadre de co-partenariats et des co-localisations. (A suivre)

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