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«C'est sur l'Afrique que, depuis longtemps, l'Algérie a décidé de parier»
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 11 - 2016

Des mésententes, sinon des crises politiques ouvertes distilleront la participation des pays usant de la langue française comme levier de communication sur les plans administratif ou culturel. Les relations entre l'ancien empire colonial et les pays retenus dans le giron des pays anciennement colonisés par la France sont souvent brouillées, par une métropole qui a souvent relégué les populations autochtones au rang de vassaux.
Les Africains morts pour la France durant les deux grandes guerres, ou les grands blessés n'ont pas reçu les mêmes dédommagements, ni les mêmes reconnaissances pour les sacrifices consentis pour libérer la France du fascisme. Cet après-midi, le président français François Hollande se recueillera selon le protocole à Antananarivo devant le monument aux morts de l'effroyable guerre des tranchées de 14/18.
Il y eut une autre guerre, celle 1939/1945 toute aussi meurtrière et dévastatrice, à laquelle les tirailleurs africains ont combattu aux côtés des Français. Ces participations des soldats africains pour libérer la France se sont soldées par le massacre de 45 000 morts parmi la population civile dans l'Est de l'Algérie, et deux ans plus tard par l'exécution de dizaines de milliers de nationalistes malgaches, tous massacrés par l'armée coloniale française en 1947.
La préparation du XVIe sommet de la francophonie dans la capitale malgache s'est heurtée aux crises politiques que connaît présentement le continent, alors les organisateurs auraient voulu que la politique n'empoisonne pas les débats. Alors, quel enseignement tirer de ce type de rencontre, dont le dénominateur commun est la langue française, l'histoire et l'asservissement des populations autochtones par l'empire français? Lamamra, ministre d'Etat, des Affaires étrangères représentant le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à la conférence qui se tient à Madagascar, a mis en exergue dans son discours l'histoire coloniale, et les dangers de la déculturation : il dira en s'adressant au président : «Cette histoire coloniale qui a fait de votre pays, monsieur le Président, un des acteurs majeurs de la lutte pour la décolonisation, scellant ainsi et pour toujours ce territoire insulaire au destin solidaire du continent africain.
C'est ainsi que se trouve inscrit dans la mémoire commune de nos deux peuples l'exil forcé en Algérie de la Reine Ranavalona III, dernière souveraine de Madagascar, en 1897 et ce jusqu'à la fin de ses jours en 1917, pour ne retrouver la paix éternelle que lorsque ses restes furent restitués à sa terre natale en 1938. Si riche, quoique souvent tourmentée, est l'histoire récente de votre pays qu'elle a fait entrer les luttes successives du peuple malgache dans cette légende que nos enfants apprennent sur leurs bancs d'écoliers après l'avoir reçue de la bouche de leurs aînés qui ont côtoyé leurs frères d'armes malgaches sur les différents champs de bataille des deux guerres mondiales où les combattants africains avaient largement contribué à assurer la victoire».
La France a été ingrate envers les populations peuplant son empire à plusieurs égards. M. Lamamra rappelle que «la Reine Ranavalona se rendant à Paris depuis son exil algérien avait éprouvé un grand bonheur à parler malgache avec un groupe de ses compatriotes qui l'y avaient accueillie. C'est que, ainsi que l'affirmait Frantz Fanon, ce médecin psychiatre Martiniquais de naissance mais Algérien d'adoption, «parler, c'est exister absolument pour l'autre».
Ce qui était particulièrement vrai durant l'ère coloniale, pour les peuples dits autochtones, dans la mesure où la langue maternelle devenait, selon l'expression du sociologue algérien Mostefa Lacheraf, une «valeur refuge de la personnalité» face à l'entreprise de déculturation poursuivie par les régimes coloniaux.
Poursuivant, Lamamra ajoutera qu'«aujourd'hui encore où se répand, partout dans le monde dit développé, l'inquiétante tentation du repli sur soi identitaire, aucune langue, fût-elle sûre de sa présence là où une histoire parfois brutale l'a imposée, ne doit se contraindre à l'enfermement, au refus de l'autre et au déni de sa contribution à la civilisation universelle. Interrogé sur sa parfaite maîtrise de la langue française, Kateb Yacine, auteur de Nedjma, œuvre fondatrice de la littérature maghrébine de combat, avait répondu : «J'ai voulu dominer la langue de mes dominateurs.»
Si la langue française a été pour lui un moyen de donner la parole aux sans-voix, en trempant sa plume dans la plaie béante de la réalité coloniale, cette langue est aujourd'hui un héritage assumé dans mon pays comme une ouverture sur le monde et comme un témoignage devant l'histoire que le peuple algérien est disposé à emprunter toutes les passerelles d'un dialogue responsable et apaisé pour s'ouvrir aux autres cultures et civilisations, fût-il – et il l'est - des plus fiers de son propre héritage culturel et civilisationnel.
En conclusion, Lamamra dira : «L'Afrique d'aujourd'hui est celle d'une jeunesse inventive, entreprenante et industrieuse, celle d'une croissance parfois à deux chiffres, qui a fait d'elle une nouvelle frontière pour l'investissement étranger.»


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