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Briser le cercle vicieux de la fragilité et du conflit pour y mettre fin
Publié dans La Nouvelle République le 08 - 12 - 2016

Pour la première fois, la pauvreté extrême est passée sous la barre des 10%. Jamais le monde n'aura affiché autant d'ambitions pour le développement comme aujourd'hui. Depuis l'adoption des Objectifs de développement durable et la signature de l'accord de Paris sur le climat, à la fin 2015, la communauté internationale recherche les solutions les plus efficaces pour concrétiser ces objectifs. Dans cette série de cinq billets, je reviendrai sur les mesures prises par le Groupe de la Banque mondiale en la matière et les initiatives qu'il envisage de lancer autour de certains axes clés pour mettre fin à la pauvreté d'ici à 2030 : la bonne gouvernance, l'égalité hommes-femmes, le conflit et la fragilité, la création d'emplois ainsi que la prévention du changement climatique et l'adaptation à ses effets.
A l'horizon 2030, plus de la moitié des individus les plus démunis du monde vivront dans des pays pauvres, fragiles, touchés par un conflit ou en proie à des violences graves. Des pays où les pouvoirs publics sont incapables d'assurer les services les plus élémentaires et la sécurité, où l'activité économique est à l'arrêt et où le développement peine plus qu'ailleurs à se concrétiser. Des pays où la pauvreté atteint des sommets. Les difficultés qu'ils rencontrent se jouent des frontières : près de la moitié des 20 millions de réfugiés dans le monde sont originaires de pays pauvres, sans compter les personnes déplacées, encore plus nombreuses. Certains, moins concernés par les violences, restent cependant enfermés dans des « pièges de fragilité », la menace latente d'une dégradation de la situation portant un coup d'arrêt au développement. Des pays comme la République centrafricaine (RCA), le Mali, Haïti ou le Soudan ont, depuis 20 ans, bien du mal à surmonter leurs fragilités. Les conflits et les fragilités mettent en péril les avancées chèrement acquises sur le plan du développement. À l'échelle planétaire, le coût économique est considérable, autour de 14 300 milliards de dollars en 2014 — soit 13,4 % du PIB mondial. Les Nations Unies rappellent qu'en plus de tuer des êtres humains et de déraciner des familles entières, les conflits sont à l'origine de 80% de tous les besoins humanitaires. D'où ce constat : le monde ne pourra pas mettre fin à la pauvreté extrême s'il ne s'attaque pas à ces défis. L'action que nous menons auprès de 29 des pays les plus pauvres du monde vise à mettre au point et fournir des solutions qui produiront des effets concrets. En voici un apercu : 1. S'atteler aux facteurs de la fragilité La violence se généralise et gagne en complexité. En 2015, on dénombrait 50 conflits en cours, contre 41 l'année précédente, et les attaques terroristes ont progressé de 20 % depuis 2012. Ce qui impose de repérer les facteurs sous-jacents de la fragilité et de la violence, pour les désamorcer. En cause notamment, les inégalités économiques et régionales, un développement déséquilibré, les conflits autour des terres, une gouvernance opaque des ressources naturelles et l'absence de débouchés et d'emplois. Pour mieux appréhender la situation, nous réalisons des « évaluations de la fragilité » dans les pays concernés, parallèlement à une analyse des conditions économiques et sociales. Plusieurs projets mis en œuvre dans la région des Grands Lacs en Afrique s'inspirent des meilleures pratiques et des enseignements tirés d'opérations que nous avons menées en République démocratique du Congo et en Côte d'Ivoire dans le but de lutter contre les violences faites aux femmes, fréquentes dans les régions frontalières. Aux Îles Salomon, un projet pour l'emploi a permis d'embaucher 12 000 jeunes originaires de communautés vulnérables et de créer 664 000 jours de travail pour construire des infrastructures, en plus de soutenir 1 200 petits projets à Honiara, la capitale. Le but est de concevoir des programmes adaptés à la spécificité de la situation tout en renforçant les institutions publiques et la société civile pour améliorer la responsabilité des premières et la capacité de la seconde à réclamer des comptes. Nous aidons ainsi la RCA à recruter des fonctionnaires pour reconstruire les institutions après deux ans d'insécurité politique et le déplacement d'un quart de la population. 2. S'attaquer aux déplacements forcés Jamais le monde n'aura connu autant de déplacements de populations contraintes à l'exode par les conflits, les guerres et les persécutions. La moitié ou presque des réfugiés sont originaires de Syrie, d'Afghanistan et de Somalie. Mais beaucoup ont fui également le Soudan, le Soudan du Sud, la RDC, Myanmar l'Iraq et l'Erythrée. Face à la mondialisation d'un phénomène qui peut durer de nombreuses années, la communauté internationale prend conscience de la nécessité d'apporter, en plus d'une réponse humanitaire, des solutions durables en termes de développement. Nous apportons notre soutien aux personnes déplacées et aux communautés d'accueil dans la région des Grands Lacs, dans la Corne de l'Afrique, au Sahel et au Moyen-Orient. En 2014, nous avons financé en RCA des activités critiques pour contrecarrer une crise alimentaire et renforcer la sécurité des approvisionnements vivriers, à la suite du déplacement massif d'habitants fuyant les violences et l'instabilité. Près de 150 000 Centrafricains ont bénéficié du projet qui a distribué 5 005 tonnes de nourriture et augmenté la production de semences de 371 tonnes. Nous travaillons de concert avec les autorités nationales et d'autres partenaires pour mieux réfléchir à des mesures et des programmes qui, sur la base d'éléments factuels, permettront d'atténuer le fardeau des tensions qui pèsent sur les exilés et les pays d'accueil. Et nous continuons de concevoir et d'affiner notre modèle d'investissement et d'opérations afin de pouvoir réagir vite et en souplesse mais aussi de garantir des résultats efficaces et durables. 3. Privilégier les partenariats pour avoir plus d'impact Nous travaillons avec les Nations Unies et l'Union européenne pour apporter une aide à ceux qui en ont besoin dans les pays fragiles à faible revenu, instables politiquement, institutionnellement affaiblis et en proie aux tensions sociales. Depuis trois ans, le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, et le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, se rendent ensemble dans différents points du globe (la région des Grands Lacs, au Sahel, la Corne de l'Afrique et le Moyen-Orient) pour rencontrer les dirigeants, rechercher des solutions aux problèmes de développement et enclencher une trajectoire de progrès. Nous menons également avec les Nations Unies des travaux d'analyse pour renforcer les stratégies en matière de sécurité et de justice. Ce fut le cas au Libéria par exemple, où les deux organisations ont joint leurs forces pour faire face à la crise Ebola et aider les pays touchés à rebondir. Les partenariats avec des ONG, le secteur privé et d'autres acteurs ont aussi contribué à obtenir des avancées malgré l'insécurité. En Afghanistan, 31 partenaires, dont la Banque mondiale, ont soutenu des modèles de développement à la base grâce à la mise en place de plus de 33 000 conseils communautaires démocratiquement élus. Entre 2003 et 2015, ces conseils ont identifié 86 000 projets à petite échelle pour améliorer l'adduction d'eau et l'assainissement, les routes rurales, les dispositifs d'irrigation, l'approvisionnement énergétique, la santé et l'éducation. Le programme a par ailleurs produit plus de 52 millions de jours de travail qualifié et non qualifié. Nous ne parviendrons pas à mettre fin à l'extrême pauvreté si nous n'obtenons pas des progrès dans les pays fragiles et exposés aux violences. Plus nous serons durablement impliqués, plus nous nous attèlerons aux causes profondes d'un conflit et plus nous encouragerons les institutions publiques à assumer leurs responsabilités pour assurer la sécurité, la justice et l'emploi, plus nous aurons de chances de réussir à briser le cercle vicieux de la fragilité et du conflit.

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