Complément d'information sur les propos courageux du Juif anglais «antisémite», Gerald Kaufman. Dans sa récente déclaration Kaufman a dit également : «C'est l'argent juif, les dons juifs au parti conservateur - comme à l'occasion des élections législatives de mai dernier - et le soutien du Jewish Chronicle, c'est tout cela qui a faussé le jeu en faveur des Conservateurs... Il y a maintenant au Parlement, de nombreux députés de ce parti qui sont inconditionnellement pro-israéliens. Ces gens ne s'intéressent pas à ce que fait Israël, ou le gouvernement israélien. Ils ne s'intéressent pas au fait que les Palestiniens vivent dans la répression, et sont susceptibles d'être tués à tout moment. Rien que ces derniers jours, les Israéliens ont assassiné 52 Palestiniens (entre-temps plus de 70) et personne n'y prête attention, le gouvernement britannique s'en fiche.» Au cas où quelqu'un penserait que les adversaires politiques des Conservateurs, c'est-à-dire les Travaillistes sont différents, le nouveau chef de ce parti « de gauche », Jeremy Corbyn, dont Wikipédia dit qu'il est «anti-austérité» et «pro-palestinien», a été l'un des premiers à dénoncer les propos de Kaufman : «Tout à fait inacceptable et profondément regrettable... » Le plus drôle : Corbyn, lui-même, a été accusé par le lobby innommable dont il lèche les bottes, de fréquenter «des négationnistes, des terroristes et des gens carrément antisémites», et de «ne pas condamner ceux qui font dans la rhétorique antisémite.» Cela, dit, revenons au récent vote du Conseil de Sécurité. Le 23 décembre dernier, à New York, le Conseil de Sécurité de l'ONU vote (par 14 voix contre 0 et 1 abstention), une résolution condamnant la construction de colonies juives en Cisjordanie occupée. Ce texte n'aura, bien sûr, aucune incidence concrète sur le terrain : l'Etat voyou de Tel Aviv ne le respectera pas plus que tous les précédents. Les 14 pays qui ont approuvé la résolution sont les suivants : Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Angola, Malaisie, Venezuela, Nouvelle-Zélande, Espagne, Egypte, Sénégal, Japon, Uruguay, Ukraine (c'est-à-dire quatre des cinq membres permanents à veto, plus la totalité des dix membres non-permanents). Le pays qui s'est abstenu : les Etats-Unis. Ce geste tout à fait inhabituel, et atypique, de la part des USA, qui ont jusqu'à présent toujours bloqué les résolutions de ce genre, s'explique par la frustration du président Obama, excédé par huit ans de mépris israélien. Comme son mandat prend fin dans quatre semaines, il n'a plus grand-chose à perdre, sinon sa laisse. Sujet que nous aborderons exhaustivement dans une prochaine chronique. Ce qui est certain, c'est que son successeur Donald Trump, un inconditionnel pro-israélien de premier ordre, fera bien vite oublier cette résolution. (Suite et fin)