Pas de «Coupe d'Afrique des Nations Total». Elle n'aura pas sa place dans la grille de ses programmes télés algériennes. (La compétition regroupe 16 nations pour un total de 32 matchs dans quatre villes : Libreville, Port-Gentil (Sud-Ouest), Franceville (Sud-Est) et Oyem (Nord). La chaîne qatarie veut détrousser les nations africaines. Elle exige un peu moins de 16 millions de dollars (177 milliards de centimes) pour l'ensemble de la compétition contre 10 millions de dollars lors de la dernière manifestation. La valeur d'un seul match est de l'ordre d'un million d'euros. La CAF, via son vieux président, a vendu les droits TV à beIN sports pour un million de dollars...Belle complicité d'un vieux roi de cette triste CAF. N'est-ce-pas ? Pourquoi cet acharnement? Le Qatar garde-t-il encore quelques déchets de sa sollicitation formulée auprès des autorités algériennes quant à l'ouverture d'un bureau à Alger ? Si ce n'est que ça, le gouvernement, par le biais du ministère de la Communication, avait accordé une accréditation à un journaliste travaillant pour le compte de beIN Sports... Mais beIN Sports veut plus...Profitant du silence des Fédérations africaines de football, elle offre des montants symboliques aux autres pays mais pas à l'Algérie. «Cette discrimination commerciale de la chaîne qatarie ne touche pas seulement les Algériens, puisque les Egyptiens, les Marocains et les Tunisiens sont dans le même sac.» Récemment l'Egypte, a déclenché des actions en justice contre ce vieux roi, faut-il-le nommer : Issa Hayatou pour corruption lors de la vente des droits TV à Lagardère Sports. Une plainte a été donc déposée. L'autorité des compétions sportive Egyptienne, argue que ce dernier a «enfreint la loi égyptienne sur la protection des compétitions». L'action de l'Egypte s'explique par le fait que le pays a formulé, en vain, une offre à beIN Sports. C'est le cas de la SNRT (Société marocaine de la radiodiffusion et de la télévision), de l'ENTV et de la Télévision tunisienne. Pourquoi maintenant ? Pourquoi les Fédérations africaines ne se bousculent pas encore pour réclamer son départ et faire déménager ce vieux loup camerounais, de la terre égyptienne et de l'isoler ? Cette faiblesse des Africains le conforterait au pouvoir qu'il garde depuis plus de trente ans. «Ses méthodes, son style, son obstination à vouloir se maintenir à la tête de la CAF», explique tout le scandale qui a emporté Sepp Blatter, le patron de la Fifa. La complicité des présidents des Fédérations africaines de football est palpable. Accepter de priver les générations d'un événement sportif aussi important ne peut être que le fuit d'un intérêt commun. Pourquoi le silence de certaines Fédérations africaines? Pourquoi n'ont-elles pas réagi? Est-ce en menaçant de se retirer de cette CAN tant que les propositions sonnantes et trébuchantes dépassent tout entendement ? Pourquoi, avoir accompagné ce Hayatou dans son raisonnement ? «Ou alors, c'est la mentalité africaine qui veut ça, c'est tout. Quand on est chef, il faut le supporter.» Mais aujourd'hui, comme le rapporte un confrère «Hayatou joue de ses relations avec les chefs d'Etat». «Les présidents de Fédérations craignent des interventions politiques destinées à les faire sauter», explique-t-il. Il sait aussi caresser les Africains dans le sens du poil. Celui qui n'hésite pas à dénoncer le «néocolonialisme» des «Occidentaux un peu trop critiques», connaît l'histoire du football africain, dont l'émergence est intimement liée à celle des mouvements de libération sur le continent. «Depuis que la Coupe du monde 2022 a été attribuée au Qatar, en juin 2014, le Sunday Times révèle des e-mails compromettants, et des virements d'argent suspects et, au final, met à nu l'immense machine à corrompre la mise en place, par le président de la confédération asiatique, le Qatari Mohamed Bin Hammam, pour se faire élire à la présidence de la FIFA – il a été banni à vie de l'instance pour cela, en décembre 2012. Des dizaines de présidents de fédération africains, invités dans des palaces asiatiques, parfois avec leurs épouses. Des sommes versées sur leur compte personnel, à leur demande, soi-disant pour aider leur fédération. Le nom de Hayatou apparaît rarement dans les documents.» Selon deux journalistes britanniques qui viennent de publier une enquête sur le «Qatargate» (The Ugly Game : The Qatari Plot to Buy the World Cup), le Camerounais aurait cependant été au cœur de la stratégie. Il nie, et dit n'avoir pas été mis au courant de ces petits cadeaux «entre amis», et assure n'avoir participé à aucune des deux «sauteries» organisées à grands frais en l'honneur des présidents de fédérations africains, dans des palaces de Kuala Lumpur, en juin et octobre 2008. Pourtant, Bin Hammam et Hayatou fréquentent depuis longtemps les bords du lac de Zurich. Qui connait le montant de l'accord signé avec la compagnie Total? Le conseil de la CAF a-t-il été consulté, avant, ou après la signature de cet accord qui injecte une compagnie française dans cette compétition africaine? Quel moment a-t-il été approuvé par les membres de la CAF? Faisant de «Total le sponsor officiel du football africain pour les huit prochaines années. Le Groupe va soutenir les 10 compétitions principales de la CAF, à commencer par la prochaine édition de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN, mais elle est dénommée «Coupe d'Afrique des Nations Total».Pour Hayatou, «ce partenariat est un cap majeur franchi dans notre recherche perpétuelle de ressources supplémentaires à même de permettre au football africain d'accélérer son développement, de se moderniser en améliorant sa gouvernance, ses infrastructures sportives ainsi que ses performances à l'échelle mondiale. Total, en tant que multinationale parmi les leaders de son secteur d'activité, avec une attache forte sur le continent africain, contribuera grandement à la volonté de la CAF d'œuvrer en permanence pour l'épanouissement de la jeunesse africaine». En tant que sponsor titre de dix compétitions de la CAF, Total va être présent sur plus de 1 500 matchs lors de : La Coupe d'Afrique des Nations (CAN), Championnat d'Afrique des Nations (CHAN), les compétitions interclubs de la CAF (la Ligue des Champions, la Coupe de la Confédération et la Super Coupe), les compétitions de jeunes (U-23, U-20, U-17), la Coupe d'Afrique des Nations Féminine, la Coupe d'Afrique des Nations de Futsal. Rien que ça. Et la vie continue pour le «Vieux Loup».