Comme annoncé dans ces mêmes colonnes, la production sidérurgique au complexe El Hadjar pourrait être relancée dans les prochains jours. Elle était à l'arrêt depuis septembre 2016. Cette reprise pour se matérialiser dès le 1er mars prochain. Elle coïncidera avec l'arrivée de tous les acteurs de la 20e tripartite (gouvernement-patronat-syndicats) qui, pour la première fois se tiendra à Annaba. Elle sera présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Cela a suffi pour mettre la commune de chef-lieu de wilaya en état d'alerte. Pour également permettre à certains de donner libre cours aux plus folles rumeurs. Comme celle relative à la mise en place de pompes hydrauliques non conformes aux caractéristiques du haut fourneau N°2. Ce qui, selon un des responsables à la direction générale Sider, est totalement faux. «Tout se déroule conformément au programme que nous avons élaboré. Les opérations de mise à l'essai préalables ont été réalisées dans de bonnes conditions en présence des partenaires étrangers de la société Paul Wurt et celle russe. Nous n'avons enregistré aucun problème. Le haut fourneau N°2 se remettra à produire du fer en fusion dès que la direction générale le décidera», a indiqué le même responsable. Ce qui explique la fébrilité relevée dans toutes les unités de production des aciéries aux laminoirs et de la centrale à oxygène jusqu'aux ateliers et autres structures administratives et commerciales. La cérémonie de mise en production du HF N°2 sera, nous dit-on, présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Il sera accompagné du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslem Bouchouareb, du président-directeur général du groupe Sider et de nombreuses autres personnalités du monde du travail et du syndicalisme. Il est affirmé que pour une bonne maîtrise du process de production, la direction générale a jugé bon de rappeler ses anciens cadres et techniciens mis à la retraite. Un certain nombre de ces derniers de compétences techniques avérées auraient été informés à l'effet de se préparer à cette éventualité. La démarche répond, d'une certaine manière, à la problématique des capacités techniques des agents et cadres actuellement en poste. Il faut en effet savoir que cet aspect représentait un véritable casse-tête de par les difficultés pouvant surgir quand il faut faire face à un incident technique sur l'une des installations lors de la mise en marche du HF. Par ailleurs, nos sources indiquent que la remise en production des unités est créatrice de nouveaux postes de travail. L'information a eu pour impact un afflux de candidatures de jeunes à différents postes. Il reste cependant que depuis le départ à la retraite de son directeur, la communication est totalement absente au complexe sidérurgique El Hadjar. L'opinion publique étant privée de toute information crédible du fait de la rupture de tout contact avec les gens de l'information, la rumeur et les supputations occupent le terrain. A l'image de celle mettant en cause les pompes hydrauliques du haut fourneau. Leur supposée non-conformité fait couler beaucoup d'encre. Egalement mise en cause, la compétence des techniciens étrangers ayant présidé au montage du haut fourneau N°2. Ils auraient été sollicités aux pieds levés pour suppléer à l'absence des compétences locales imposée par des interférences algéro-algériennes en charge de cette opération de réhabilitation. Pour de nombreux anciens cadres, les gestionnaires successifs du complexe sidérurgique, y compris lors de la période ArcelorMittal, ont négligé l'aspect de la formation des jeunes dans les différents et nombreux métiers de la sidérurgie. De même que les effectifs expérimentés auraient été poussés à la porte alors que l'opération de réhabilitation des unités de production battait son plein. La récente décision de les rappeler a été bien accueillie par les syndicalistes de l'entreprise. Et pour cause, la plupart de ces anciens cadres sont compétents pour l'entretien et la maintenance de tous les équipements y compris ceux du haut fourneau. Il faut aussi souligner que 900 millions de dollars ont été investis par l'Etat pour la réhabilitation de toutes les installations de production. Il reste, selon les mêmes sources, que l'entreprise Sider ne dispose toujours pas de «fonds de roulement», alors qu'elle a beaucoup de charges. Ce qui pourrait créer des difficultés de gestion avec la reprise de la production.
