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La brutalité du conflit contraint un million de déplacés à retourner vers des zones de danger
Publié dans La Nouvelle République le 28 - 02 - 2017

Le conflit incessant et la détérioration rapide des conditions dans l'ensemble du Yémen acculent des millions de Yéménites déplacés vers toujours plus de danger et d'adversité. C'est le constat que font ce jour le HCR, l'Agence des Nations unies pour les réfugiés, et l'OIM, l'Organisation internationale pour les migrations, après la publication des dernières statistiques sur la crise des déplacements de population dans le pays.
Depuis le début du conflit en mars 2015, plus de 11% de la population yéménite, soit quelque trois millions de personnes, ont été contraintes de fuir leurs foyers pour se mettre en sécurité. Toutefois, presque deux ans après, les hostilités soutenues et l'aggravation des conditions contraignent un million d'entre elles à retourner vers les zones qu'elles avaient auparavant fuies malgré le danger et l'insécurité qui règnent dans tout le pays. Selon deux rapports du Groupe de travail spécial sur les mouvements de population (TFPM), conjointement dirigé par le HCR et l'OIM, il y aurait actuellement au Yémen deux millions de déplacés internes et un million de rapatriés. Or, devant la détérioration continue des conditions dans l'ensemble du pays, de très nombreux déracinés envisagent maintenant de rentrer chez eux en dépit de l'insécurité persistante et des conditions socio-économiques difficiles. Les rapports du TFPM - un rapport d'évaluation multisectorielle - publié ce jour, et un rapport de suivi régulièrement actualisé sur les mouvements de population, cette édition étant la douzième, publié le mois dernier - présentent les estimations les plus complètes et les plus détaillées sur les populations déplacées et leurs conditions de vie au Yémen, offrant ainsi une base de référence pour la planification de l'action humanitaire en 2017. Selon ces rapports, l'absence de revenus et le manque d'accès aux services essentiels dans les zones de déplacement sont les raisons premières qui incitent les déplacés à retourner vers leurs lieux d'origine, 40% des principaux informateurs indiquant que les déracinés pensent maintenant repartir chez eux dans les trois prochains mois. Comme le constate Ayman Gharaibeh, Représentant du HCR pour le Yémen, «on imagine à quel point la situation est devenue catastrophique au Yémen quand des personnes déplacées par le conflit rentrent aujourd'hui chez elles car les conditions de vie dans les régions où elles ont cherché refuge sont tout aussi épouvantables que dans celles qu'elles ont fuies.» «Les gens qui tentent de rentrer dans leurs foyers sont confrontés à des difficultés immenses», ajoute Ayman Gharaibeh. «Ils retrouvent souvent des habitations saccagées, dans des zones où les services essentiels ne sont pas assurés. Ils restent tributaires de l'aide humanitaire et sont souvent contraints de fuir de nouveau. Ces rapatriements ne sont pas viables.» Soulignant que tous les gouvernorats du Yémen, à l'exception de l'île de Socotra, ont été touchés par le conflit, Ayman Gharaibeh indique que «sur le million de rapatriés, la grande majorité repart vers Aden, le district d'Amanat Al Asimah et les gouvernorats de Taëz, Lahj et Shabwah qui ont tous étés durement touchés par les hostilités et l'insécurité.» «Pour ceux qui retournent chez eux, se nourrir, bénéficier d'une aide financière et d'un soutien psychosocial demeurent des besoins prioritaires», ajoute-t-il. Les rapports du TFPM témoignent également de l'extrême précarité des conditions de vie des deux millions de déplacés dans le pays tout entier. On signale des pénuries alimentaires et des cas de malnutrition dans 84% des endroits où vivent des déplacés. Outre la malnutrition, les maladies diarrhéiques et le paludisme, des problèmes sanitaires les plus communs surviennent également parmi les déplacés yémenites. Evoquant l'immense détresse des personnes vivant dans les centres collectifs et des installations spontanées, Laurent De Boeck, Chef de mission de l'OIM au Yémen, souligne que «l'OIM demeure déterminée, aux côtés de ses partenaires, à soutenir les familles déplacées qui ont trouvé réfugie dans ces camps de fortune où elles vivent dans des conditions insoutenables avec un accès limité, voire inexistant, aux services et qui sont quotidiennement exposées à des risques sanitaires et aux aléas naturels.» «Lors de ma récente visite dans quelques-unes de ces installations spontanées et de mes rencontres avec des déplacés vivant dans des écoles dans les gouvernorats de Taëz, Hajjah, Lahij et Ibb, j'ai vu combien il était essentiel que les agences humanitaires adaptent leurs efforts pour répondre à des besoins vitaux, tout en travaillant à la reconstruction des infrastructures endommagées pour améliorer l'accès aux services tels que les soins de santé, le logement, les articles non alimentaires, l'eau et l'alimentation, et en allégeant les pressions exercées sur les communautés qui accueillent de vastes populations de déplacés», constate Laurent De Boeck. Selon lui, «vu l'ampleur des derniers déplacements enregistrés dans le gouvernorat de Taëz, qui ne sont pas encore pris en compte dans les rapports du TFPM, l'OIM et ses partenaires doivent redoubler d'efforts pour venir en aide à ces nouveaux déplacés ainsi qu'à ceux dont les besoins évoluent à mesure que leur exil se prolonge, comme le notent les récents rapports. Cette situation incite l'OIM à intensifier son action et à l'étendre vers les zones les plus reculées du pays.» Jusqu'ici, 71% des déplacés ont déjà trouvé refuge dans les gouvernorats du centre et de l'ouest du pays - notamment Hajjah, Amanat Al Asimah, Sana'a, Dhamar, Ibb et Taëz, qui sont tous le théâtre d'hostilités intenses - et l'on observe un nombre croissant de déplacements multiples. Sans moyen de gagner leur vie ni d'obtenir une assistance suffisante, de nombreux déracinés tentent de faire face en ayant recours à des pratiques néfastes, dont le travail des enfants et le mariage précoce des filles. Ecrasées par la charge de la crise des déplacés, les communautés yéménites locales sont elles aussi soumises à d'intenses pressions avec, selon différents rapports, d'inquiétantes pénuries alimentaires et un accès insuffisant aux services d'eau et d'assainissement. 84% des deux millions de Yéménites déplacés sont loin de leurs foyers depuis plus d'un an et les ressources déjà limitées sont mises à rude épreuve. Parallèlement, le rapport d'évaluation de la situation met en évidence les difficultés rencontrées pour accéder aux populations touchées par le conflit dans le pays tout entier ainsi que les perceptions de l'assistance humanitaire chez les déracinés et les rapatriés. Bien qu'ils soient majoritairement conscients que cette aide permet de satisfaire une partie de leurs besoins essentiels, le rapport fait état de sentiments négatifs à l'égard de cette assistance et d'écarts considérables dans l'engagement des acteurs humanitaires auprès des communautés locales. Face à ce constat, la communauté humanitaire au Yémen a adopté un Plan d'action humanitaire pour 2017 définissant un cadre de responsabilité à l'égard des populations touchées et exigeant de tous les partenaires humanitaires qu'ils mettent en place des dispositifs permettant aux populations concernées de donner des retours d'information ou de se plaindre de l'assistance reçue. En outre, le HCR et l'OIM continuent d'exhorter l'ensemble des parties au conflit à faciliter l'accès aux populations dans le besoin à travers tout le pays et militent auprès des donateurs pour une intensification de l'aide internationale afin de financer des programmes humanitaires vitaux. Les évaluations à l'origine des deux rapports du TFPM ont été conduites dans tous les gouvernorats du Yémen. Le suivi des déplacements en vue du 12ème rapport couvre 98,5% des 333 districts du pays et les données destinées au rapport d'évaluation de la situation ont été directement recueillies sur place par les équipes de terrain qui ont interrogé des informateurs clés représentant les communautés.

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