C'est un sélectionneur hors-pair décidé à faire le ménage dans la cour de l'Equipe nationale, à la dépoussiérer et à lui faire retrouver ses couleurs. Un défi qui le tient à cœur. Il vient de s'engager devant les médias après l'avoir fait devant le président de la Fédération algérienne de football à aller jusqu'au bout. Par ce choix critiqué par quelques médias étrangers, Zetchi, glane plusieurs points sur le tableau des professionnels et des médias. En organisant mardi dernier au CTN de Sidi Moussa, en l'honneur du nouveau sélectionneur national, Lucas Alcaraz, un dîner auquel avaient pris part d'anciennes gloires de l'EN, dont Rabah Madjer, Ali Fergani et Salah Assad, conviées par la FAF. Rabah Madjer semble ainsi retrouver le chemin de Delly Ibrahim après que l'ancien président de la FAF l'avait totalement ignoré. Zetchi vient de faire ainsi une sacrée différence dans sa méthode de travail, qu'il dévoile jour après jour. Il n'a pas raté cette occasion pour faire un appel du pied à ceux qui ont contribué à préserver et à soigner l'architecture du football national. Il a souhaité une mobilisation de ces mondialistes d'apporter leur pierre pour renforcer les bases de développements de ce sport-roi notamment aux côtés du sélectionneur national lequel avoue avoir été honoré de rencontrer les Madjer, Assad, Fergani qui restent pour lui ses idoles depuis son jeune âge. Ainsi la rue semble reprendre confiance. La première conférence de presse, 24h après son arrivée en Algérie, était chargée de messages rassurants. Etre sélectionneur d'une équipe nationale d'un pays de football restera pour lui son premier défi de sa carrière professionnelle. Une déclaration qui accroche et séduit l'opinion nationale. «C'est une équipe nationale qui sort d'une grande déception, il faut récupérer cette envie qui a échappé aux joueurs... Je composerai ma tactique en fonction de ce que j'aurai sous la main.» Il est clair que les joueurs constituent la principale pièce maîtresse dans le rendement, ce sont eux qui construisent la marque d'un sélectionneur et non le contraire, reste que le contenu dépend des ingrédients qu'aura à utiliser l'entraîneur pour réussir. Voilà un sélectionneur qui semble avertir ses clients, tout le monde à sa place, une place qu'il aura à attribuer au joueur qu'il jugerait de qualité, pas question de se plier aux anciennes méthodes, où des joueurs sont imposés... Cette manière de faire relèverait désormais d'une autre ère. «Un tempérament qui risque de soulever de la poussière au sein de ceux qui se sont spécialisés dans ce créneau», réagira un ancien joueur de la JS Kabylie. Réussira-t-il à briser la colonne vertébrale de cette catégorie de gestionnaires qui interféraient dans les décisions des sélectionneurs ? Un mal qui reste le pire des poisons qui font dérailler les stratégies, voire déstabilisent les entraîneurs. L'Espagnol, lui, semble avertir à demi-mot non seulement les joueurs mais aussi les dirigeants. «Je suis le seul pilote à bord, tout le monde peut avoir son siège mais le contrôle de la machine, c'est moi.» Il faut y croire que l'ère du bricolage façonné par des bricoleurs est fini. La réussite du nouveau président de FAF doit passer inéluctablement par une équipe totalement fraîche, ce qui éviterait les répétions des scénarios déjà joués à leur faveur. «L'urgence des urgences est de démolir ces schémas qui font que notre football soit une caisse qui ressemblerait à ces camions chargés de blé que les pigeons refusent de quitter», soulignait Ali Bencheikh lors de l'émission sport de la chaîne El Heddaf, avant qu'un autre consultant intervienne pour souligner l'impérieuse nécessité de faire en sorte que l'équipe du BF soit reconstituée de nouveaux élus. Le football national semble s'installer doucement mais sûrement sur de nouveaux rails. Ainsi, nous l'espérons, tout le monde est averti, tout à fait, surtout que le sport le plus populaire s'est distingué ces derniers temps par un désordre indescriptible. Fatalité ? Non. Evitons d'y voir une calamité naturelle pour désigner la véritable origine du malaise qui avait persisté, et qu'on n'avait pas pu circonscrire sans un changement radical dans l'approche de la gestion sportive. Car ces disciplines engagées sur le front de l'agitation et de la déstabilisation étaient livrées, et c'est le mot, à un type de dirigeants ayant délibérément choisi de se servir du sport, à défaut de le servir. Hélas ! Chaque jour, et plusieurs fois au cours d'une saison, on ne déplore que divisions, dissidences et crises au sein des instances fédérales. Dès lors, il est inutile de rêver à des lendemains enchanteurs... Aujourd'hui, la tempête s'éloigne, et des éclaircies semblent revenir sur nos terrains, le football national a du retard à rattraper, mais pour réussir, il faudrait que ses dirigeants servent ce sport et se mobilisent pour effacer les malaises et scandaleuses empruntes.
