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L'apport du secteur privé productif national et international, condition de la réussite du nouveau modèle économique 2017/2030
Publié dans La Nouvelle République le 09 - 05 - 2017

Le président de la République à l'occasion de la fête du 1er mai 2017 a tenu à souligner, je le cite : «Face à la crise financière que l' Etat est déterminé à accompagner la promotion de l'investissement national, et en partenariat par son soutien multiforme et par l'amélioration de l'environnement économique. Et le défi exige du patronat local de se mobiliser, aujourd'hui plus que jamais, pour accroître l'investissement dans tous les secteurs et le déployer ainsi, à travers tout le territoire national par l'amelioration de la productivité et la compétitivité économique de sorte que les entreprises algériennes résistent localement à la concurrence extérieure et que la production parte à la conquête de marchés extérieurs.»
C'est dans ce cadre d'orientation qu'en ce mois de mai 2017, face aux tensions budgétaires, qualifiant ce programme d'ambitieux, la Banque mondiale (BM) se propose d'apporter son soutien à l'Algérie dans le cadre du partenariat stratégique qui relie l'Algérie et la Banque dans la mise en place de son nouveau modèle économique 2017/2030, pour qui avec les compétences disponibles au niveau du Gouvernement (algérien), ce programme pourra être mis en œuvre en dépit des défis existants. Pour sa concrétisation, il s'agira impérativement d'approfondir les réformes structurelles et de lever toutes les contraintes au secteur privé national et international, et ce, afin de favoriser l'efficacité économique pour une croissance durable au sein d'une économie ouverte tout en garantissant le principe de justice sociale.
1.- Historiquement, longtemps le secteur privé algérien s'est développé largement à l'ombre du secteur d'Etat selon le fameux slogan, de secteur privé facteur complémentaire du secteur d'Etat. Or un véritable secteur privé productif a besoin d ‘autonomie. Or tous les rapports internationaux sont unanimes entre 2010/2017, le milieu d'affaires contraignant dont la bureaucratie paralysante et la sphère informelle dominante, freinent les véritables entrepreneurs producteurs de richesses. Que l'on visite bon nombre d'anciennes zones industrielles (Est- Centre – Ouest ou la zone de Ghardaïa) et l'on constatera que bon nombre d'anciennes usines se sont transformées en aire de stockage expliquant d'ailleurs le dépérissement du tissu productif où l'industrie représente à peine 5% du produit intérieur brut. La raison essentielle sont les contraintes d'environnement : bureaucratie pour plus de 50%, un système financier administré,( plus de 90% des crédits octroyés sont le fait de banques publiques), un système socio-éducatif inadapté et enfin l'épineux problème du foncier.
A cela s'ajoute du fait de l'ancienne culturelle, une méfiance vis-à-vis du privé tant local qu'international du fait que les tenants de la rente ont peu de perdre des parcelles de pouvoir. Cela explique d'ailleurs ces alliances entre la sphère bureaucratique et certaines sphères privées spéculatives mues par des gains de court terme via la rente. Or le véritable dynamisme de l'entreprise, qu'elle soit publique ou privée suppose une autonomie de décisions face aux contraintes tant internes qu'internationales évoluant au sein de la mondialisation caractérisée l'incertitude, la turbulence et l'urgence de prendre des décisions au temps réel.
Par ailleurs, selon les données quantitative officielles nous avons la «prédominance» du secteur commercial et le caractère «tertiaire de l'économie nationale plus de 83% du tissu économique global. Par ailleurs, le tissu économique national est fortement dominé par les personnes physiques environ 95% alors que les personnes morales (entreprises) représentent seulement 5%, ce résultat étant révélateur d'une économie basée essentiellement sur des micro- entités peu initiées au management stratégique. Les quelques cas analysées sont d'ailleurs confrontés à de nombreuses contraintes, ne peuvent permettre à eux seuls une dynamisation globale de la production hors hydrocarbures, nécessitant des milliers d'entrepreneurs dynamiques.
Car si le secteur privé réalise 80% de la valeur ajoutée hors hydrocarbures du pays, qui ne représente d'ailleurs que 2/3% du total des exportations contre 97/98% pour Sonatrach, sa part dans l'investissement global est négligeable, certaines sources donnant 1,9/2% du total de l'investissement entre 2010/2016. D'une manière générale que représente le secteur privé algérien face au chiffre d'affaires de Sonatrach qui contribue directement et indirectement via la dépense publique/via les hydrocarbures à plus de 80% du produit intérieur brut ? A cela s'ajoute le manque d'unification des organisations patronales privées où sans être exhaustif nous avons la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) la Confédération générale du patronat (CGP-BTPH), la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), la Confédération algérienne du patronat (CAP), le Conseil supérieur du patronat algérien (CSPA), l'Association des femmes chefs d'entreprises (-SEVE), le Club des entrepreneurs et des industriels de la Mitidja (CEIMI). Quant au Forum des chefs d'entreprises (FCE), il est considéré comme un Think tank (laboratoire d'idées) et non comme une organisation syndicale.
2.- Les plus grosses fortunes en Algérie ne sont pas forcément dans la sphère réelle mais au niveau de la sphère informelle notamment marchande avec une intermédiation informelle à des taux d'usure. Selon Deborah Harold, enseignante américaine de sciences politiques à l'université de Philadelphie et spécialiste de l'Algérie se basant sur des données de la banque d'Algérie, l'économie informelle brasserait 50 % de la masse monétaire en circulation. Ces données sont corroborées par un document du Ministère du Commerce algérien de 2014 pour qui existeraient 12 000 sociétés écrans avec une transaction qui avoisinerait 51 milliards d'euros soit 66 milliards de dollars, plus de quatre fois le chiffre d'affaires de toutes les grandes entreprises du FCE réunies.
Cette sphère contrôle au niveau de la sphère réelle 65% des segments des produits de première nécessité : fruit/légumes, marché du poisson, marché de la viande blanche/rouge et à travers des importations informels le textile/cuir, avec une concentration du capital au profit de quelques monopoleurs informels. Cette sphère liée à la logique rentière tisse des liens dialectiques avec des segments du pouvoir expliquant qu'il est plus facile d'importer que de produire localement. Mais il ne faut pas se tromper de stratégie.
Nous avons de nombreux entrepreneurs dynamiques informels acquis à la logique de l'économie de marché qu'il s‘agit d'introduire dans la sphère réelle non par mesures administratives autoritaires mais par de nouveaux mécanismes économiques de régulation. D'ailleurs on peut se poser cette question pourquoi la généralisation des projets dans le cadre de la règle des 49/51% avec des partenaires étrangers concerne le secteur public et le pourquoi de cet assainissement des entreprises publiques de plus de 60 milliards de dollars entre 1971/2015 du secteur public alors que 70% sont revenues à la case de départ au lieu d'une nouvelle affectation plus rationnelle au profit de nouvelles filières?
L'Etat régulateur a un rôle stratégique en économie de marché afin de concilier les coûts sociaux et les coûts privés. Le secteur privé algérien a une attitude contradictoire tant vis-à-vis de la politique du gouvernement que de grands dossiers (OMC- Accord d'Association avec l'Europe.
3.- Le secteur privé national productif a besoin de plus d'autonomie et d'espaces de liberté, ne signifiant pas capitalisme sauvage et non assujettis aux aléas de la politique, en contrepartie de la distribution de la rente. L'objectif est d'avoir une vision stratégique du couple démonopolisation/ privatisation ? L'on ne doit pas confondre privatisation et démonopolisation complémentaire, tous deux, processus éminemment politique, allant vers le désengagement de l'Etat de la sphère économique afin qu'il se consacre à son rôle de régulateur stratégique. La privatisation est un transfert de propriété d'unités existantes vers le secteur privé et la démonopolisation consiste à favoriser l'investissement privé nouveau.
L'objectif de la démonopolisation et de la privatisation doivent renforcer la mutation systémique de la transition d'une économie administrée vers une économie de marché concurrentielle. La privatisation ne saurait s'assimiler au bradage du patrimoine public. Pour cela, elle doit favoriser une grande efficience de l'économie donc la croissance et la création d'emplois, substituer des critères de gestion économiques à des critères politiques, éliminer les rigidités administratives, alléger les contraintes budgétaires, contribuer à la compétitivité et à la modernisation des places financières.
Les privatisations présentent l'avantage de renforcer la capitalisation boursière d'une place, d'augmenter considérablement le nombre des transactions et d'améliorer la liquidité du marché et, partant, la capacité d'attraction de l'épargne étrangère. Elle doit permettre de lutter contre les rigidités syndicales, la promotion de certaines entreprises sur le plan commercial et auprès des investisseurs étrangers, favoriser et promouvoir des équipes de managers et développer une classe moyenne porteuse de dynamisme social.
Aussi, la privatisation est avant tout un processus de restructuration globale de l'économie avec des incidences politiques et sociales de recomposition du pouvoir, expliquant les résistances des tenants de la rente qui se servent au niveau du secteur d'Etat, les gagnants d'aujourd'hui n'étant pas forcément ceux de demain. La privatisation est donc un processus fondamental d'une politique de relance et doit être au cœur de la nouvelle politique économique pour trois raisons essentielles : premièrement, sa contribution à l'effort de stabilisation macro –économique ; deuxièmement, à la promotion des exportations hors – hydrocarbures ; troisièmement à la transformation globale de l'économie par la réduction du chômage.
(A suivre)


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