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1- La création d'Adam sur lui le salut
Publié dans La Nouvelle République le 05 - 06 - 2017

Nous avons vu plus haut que le peuple de 'Âd fiit la première communauté humaine à adorer les idoles après le déluge. Ceci est précisé dans les propos que leur tint leur Messager : « Et rappelez-vous quand II vous a fait succéder au peuple de Noé, et qu'il vous a donné une taille gigantesque.» (7, 69) ; c'est-à-dire qu'il a fait d'eux les hommes les plus forts et les plus vigoureux de leur temps.
Dieu dit dans la sourate Les croyants : « Puis, après eux, Nous avons créé d'autres générations » (23, 31). Il s'agit dans ce verset, d'après les sources les plus plausibles, du peuple de Hûd. D'autres exégètes ont prétendu qu'il s'agissait du peuple de Thamûd en raison de cette parole dans laquelle Dieu dit : « Le cri, donc, les saisit en toute justice ; puis Nous les rendîmes semblables à des débris emportés par le torrent » (23, 41). Ils s'appuient sur le fait que c'est bien le peuple de Sâlih et non celui de Hûd qui fut exterminé par le cri. «Et quant aux 'Ad, ils furent détruits par un vent mugissant et furieux. » (69, 6). Cependant, l'un n'empêche pas l'autre : il est possible que ce peuple ait pu être exterminé par un double châtiment ; le cri et le vent mugissant comme nous le verrons plus loin dans l'histoire du peuple de Madyan, les gens de la Brousse (al-Ayka), qui furent submergés par plusieurs châtiments à la fois. En outre, il n'y a aucune divergence sur le fait que les 'Âd aient vécu avant les Thamûd. En substance, les 'Âd étaient un peuple arabe rude et rebelle qui a mécru et rejeté la vérité en s'obstinant dans l'adoration des idoles. Dieu leur envoya alors un homme issu d'eux-mêmes qui les appela à l'adoration de Dieu, Seul en toute sincérité ; ils le traitèrent de menteur, le contredirent et le diminuèrent, ce qui leur valut le châtiment rigoureux de Dieu, le Puissant et l'Omnipotent. Hûd appela les gens de son peuple à l'adoration de Dieu et les invita à se conformer à Ses commandements et à demander Son pardon. Il leur promit, en contre partie, tout le bien de ce monde et de l'autre, et les avertit d'un châtiment en ce bas monde et dans l'autre s'ils rejetaient sa mission. Pour toute réponse, « les notables qui ne croyaient pas dirent : "Certes, nous te voyons en pleine sottise, et nous pensons que tu es du nombre des menteurs." » (7, 66) ; c'est-à-dire que ce message auquel tu nous invites n'est qu'une sottise par rapport à notre religion : nous adorons des idoles dont nous espérons aide et subsistance. Par ailleurs, nous croyons que tu es un menteur. « Il dit : "O mon peuple, il n'y a point de sot-tise en moi ; mais je suis un messager de la part du Seigneur de l'Univers. Je vous communique les messages de mon Seigneur, et je suis pour vous un conseiller digne de confiance." » (7, 67). La transmission d'un message implique, certes, que son transmetteur le rapporte en l'état, sans y ajouter quoi que ce soit et sans le tronquer. Elle doit aussi se faire en toute clarté et éloquence. En sa qualité de messager de Dieu et de trans¬metteur de Ses paroles, le prophète Hûd, en sus de ses quali¬tés de transmetteur idéal, avait à cœur de guider son peuple sur la Voie droite, n'attendant de lui aucun salaire de quelque nature que ce soit, car son salaire n'incombe qu'à Celui qui l'a envoyé et qui tient dans Ses Mains les richesses de ce monde et de l'autre. C'est pour cela qu'il a dit à son peuple : « Ô mon peuple, je ne vous demande pas de salaire pour cela. Mon salaire n'incombe qu'à Celui qui m'a créé. Ne raisonnez-vous pas ?» (11, 51) En d'autres termes : n'avez-vous pas une intelligence pour distinguer la vérité évidente que je vous apporte, et que vous pouvez reconnaître grâce à votre disposition naturelle ? C'est avec cette même vérité que fut envoyé Noé ; en vous la transmettant je n'attends de vous aucune récompense, car ma récompense ne peut provenir que de Celui qui est Capable du Bien et du Mal. C'est pour cela que le croyant évoqué dans la sourate Yâ-Sin dit : « Suivez ceux qui ne vous demandent aucun salaire et qui sont sur la bonne voie. Et qu'aurais-je à ne pas adorer Celui qui m'a créé ? Et c'est vers Lui que vous serez ramenés. » (36, 21-22). Le peuple de Hûd lui dit notamment : « O Hûd, tu n'es pas venu à nous avec une preuve, et nous ne sommes pas disposés à abandonner nos divinités sur ta parole, et nous n'avons pas foi en toi. Nous dirons plutôt qu'une de nos divinités t'a affligé d'un mal.» (11, 53-54) Ils prétendaient ainsi qu'il n'avait apporté avec lui aucune preuve extraordi-naire, et qu'il n'avait produit aucun miracle qui témoigne de la véracité de sa mission ; raison pour laquelle ils n'étaient nullement disposés à abandonner leurs anciennes croyances pour se fier à ses propos qui n'étaient étayés par aucune preuve. Ils lui dirent alors qu'il ne pouvait être qu'affligé d'un mal venant d'une de leurs divinités courroucée contre lui. « Nous dirons plutôt qu'une de nos divinités t'a affligé d'un mal. Il dit : "Je prends Dieu à témoin - et vous aussi soyez témoins - qu'en vérité, je désavoue ce que vous associez en dehors de Lui. Rusez donc tous contre moi et ne me donnez pas de répit » (11, 54-55) C'est là un défi que le Prophète Hûd leur lança, un désaveu de leur action ainsi qu'un mépris pour leurs fausses divinités incapables d'un mal ou d'un bien quelconques dans la mesure où elles n'étaient que des objets dépourvus de vie. Et Hûd ajouta que même si elles étaient, comme ils le prétendaient, capables d'apporter de l'aide, d'être utiles et de nuire, il les désavouerait quand même et appellerait la malédiction de Dieu contre elles. « Rusez donc tous contre moi et ne me donnez pas de répit ». Il ajouta : « Je place ma confiance en Dieu, mon Seigneur et le Vôtre. Il n'y a pas d'être vivant qu'il ne tienne pas son toupet. Mon Seigneur, certes, est sur un droit chemin. » (11, 56) ; c'est-à-dire : je place ma confiance en Dieu qui, Seul, est en mesure de m'assister et sur qui je peux compter en toute quiétude et certitude. Mon Seigneur n'abandonne jamais ceux qui placent leur confiance en Lui et demandent Son assistance. En dehors de Lui, je ne fais cas de personne ; je ne mets ma confiance qu'en Lui et je n'adore que Lui. Ceci est une preuve suffisante et catégorique que Hûd était bien un Messager de Dieu et que les gens de son peuple se débattaient dans l'ignorance et l'égarement manifeste puisqu'ils adoraient de fausses divinités qui n'ont rien pu contre lui. Hûd a ainsi prouvé sa sincérité, de même que Ter¬reur dans laquelle se trouvait son peuple. Ses concitoyens ont trouvé invraisemblable que Dieu envoie un Messager parmi les hommes ; au demeurant, c'est là un argument spécieux brandi, de tous temps, par de nom-breux ignorants parmi les négateurs. A ce sujet, Dieu dit : « Est-il étonnant pour les gens, que Nous ayons révélé à un homme d'entre eux : "Avertis les gens !" ? » (10, 2). C'est pour cela que Hûd a dit à son peuple : « Est-ce que vous vous étonnez qu'un rappel vous vienne de votre Seigneur à travers un homme issu de vous, pour qu'il vous avertisse ? » (7, 63) ; c'est-à-dire qu'il n'y a rien d'étonnant à cela puisque Dieu sait où placer et à qui confier Son mes¬sage. Quant à cette parole de Dieu : « Vous promet-il, quand vous serez morts, et devenus poussière et ossements, que vous serez sortis (de vos sépulcres) ? Loin, loin, ce qu'on vous promet ! Ce n'est là que notre vie présente : nous mourons et nous vivons ; et nous ne serons jamais ressuscites. Ce n'est qu'un homme qui forge un mensonge contre Dieu ; et nous ne croirons pas en lui. » (23, 35-38), elle signifie qu'ils rejettent et tiennent pour improbable l'idée de la résurrection des corps après qu'ils soient devenus poussière et ossements. « Ce n'est là que notre vie présente : nous mourons et nous vivons ; et nous ne serons jamais ressuscites. » (23, 37); c'est-à-dire que quand un peuple meurt, un autre prend sa place. Hûd a dit à son peuple, entre autres propos servant de prêches : « Bâtissez-vous par frivolité sur chaque colline un monument ? Et édifiez-vous des châteaux comme si vous deviez demeurer éternellement ? » (26, 128-129) ; Il leur a dit : « Bâtissez-vous sur chaque colline un monument gigan¬tesque comme un palais ou autre construction prestigieuse par simple frivolité alors que vous n'en avez pas besoin ? » Certes, il ne leur a dit cela que parce qu'ils habitaient des tentes et Dieu dit à leur sujet : « N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi avec les 'Âd qui habitaient Iram aux gran¬des colonnes, dont il n'existait pas de pareille dans aucun pays ? » (89, 6-8). Ainsi, les 'Ad d'Iram sont les anciens ou les premiers 'Ad qui habitaient les colonnes qui soutenaient les tentes. Celui qui prétend qu'Iram est une cité construite avec de l'or et de l'argent et qu'on transportait d'une région à une autre, est dans l'erreur et soutient ce qu'aucune preuve ne peut étayer. Les concitoyens de Hûd ont dit à ce dernier : « Es-tu venu à nous pour que nous adorions Dieu Seul, et que nous délaissions ce que nos ancêtres adoraient ? Fais donc venir ce dont tu nous menaces, si tu es du nombre des véridi-ques ! » (7, 70) Cela signifie : Es-tu venu nous demander d'adorer Dieu Seul, et de nous écarter de la voie de nos ancê¬tres et de délaisser les divinités qui étaient les leurs ? Si tu es vraiment un envoyé de Dieu, fais venir ce dont tu nous mena¬ces comme malheur et châtiment. Quant à nous, nous ne croirons pas en toi et nous ne te suivrons pas : « Que tu nous exhortes ou pas, cela nous est parfaitement égal ! Ce ne sont là que des mœurs des anciens. Nous ne serons nulle-ment châtiés* » (26, 136-138) ; c'est-à-dire que ce que tu nous apportes est pure invention de ta part ; tu l'as puisé dans les livres des anciens. C'est ainsi que l'ont expliqué de nombreux compagnons et tabi'ûn (générations suivant celle des compa¬gnons). Hûd leur répondit : « Vous voilà frappés de la part de votre Seigneur d'un supplice et d'une colère. Allez-vous vous disputer avec moi au sujet de noms que vous et vos ancêtres avez donnés sans que Dieu n'y fasse descendre la moindre preuve ? Attendez donc ! Moi aussi j'attends avec vous » (7, 71). Autrement dit, vous avez mérité la malédiction et le châtiment qui ne tarderont pas à s'abattre sur vous. Allez-vous mettre sur le même pied d'égalité l'adoration de Dieu, l'Unique qui n'a pas d'associé et l'adoration de fausses divi¬nités que vous avez vous-mêmes forgées et auxquelles
vous avez donné des noms « [.„] sans que Dieu n'y fasse descen¬dre la moindre preuve ». Il ajouta : « Attendez donc ! Moi aussi j'attends avec vous » : le châtiment inéluctable. Dieu dit : « Il dit : "Seigneur ! Apporte-moi secours parce qu'ils me traitent de menteur". (Dieu) dit : "Oui, bientôt ils en viendront aux regrets". Le cri, donc, les sai-sit en toute justice ; puis Nous les rendîmes semblables à des débris emportés par le torrent Que disparaissent à jamais les injustes ! » (23,39-41) ; « Ils dirent : "Es-tu venu à nous pour nous détourner de nos divinités ? Eh bien, apporte-nous ce que tu nous promets si tu es du nombre des véridiques." Il dit : "La science n'est qu'auprès de Dieu. Je vous transmets cependant le Message avec lequel j'ai été envoyé. Mais je vois que vous êtes des gens igno¬rants". Puis, voyant un nuage se dirigeant vers leurs val¬lées, ils dirent : "Voici un nuage qui nous apporte de la pluie". Au contraire ! C'est cela même que vous cherchiez à hâter : c'est un vent qui contient un châtiment doulou-reux, détruisant tout, par le commandement de son Seigneur". Puis, le lendemain on ne voyait plus que leurs demeures. Ainsi rétribuons-Nous les gens criminels ! » (46, 22-25). Dieu a mentionné la destruction du peuple de 'Ad dans nombre de versets comme nous l'avons vu en détail plus haut. C'est le cas de ce verset qui dit : « Or, Nous l'avons sauvé (lui) et ceux qui étaient avec lui, par miséricorde de Notre part, et Nous avons exterminé ceux qui traitaient de men¬songes Nos enseignements et qui n'étaient pas croyants. » (7,72) Il y a aussi les versets suivants : « Et quand vint Notre Ordre, Nous sauvâmes, par une miséricorde de Notre part, Hûd et ceux qui avaient cru avec lui. Et Nous les sauvâmes d'un terrible châtiment. Voilà les 'Ad. Ils avaient nié les signes (enseignements) de leur Seigneur, désobéi à Ses mes¬sagers et suivi le commandement de tout tyran entêté. Et ils furent poursuivis, ici-bas, d'une malédiction, ainsi qu'au jour de la Résurrection. En vérité les 'Ad n'ont pas cru en leur Seigneur. Que s'éloignent (périssent) les 'Ad, peuple de Hûd ! » (11, 58-60) ; « Le cri, donc, les saisit en toute justice ; puis Nous les rendîmes semblables à des débris emportés par le torrent. Que disparaissent à jamais les injustes ! » (23, 41). Dieu dit également : « Ils le traitè¬rent donc de menteur. Et Nous les fîmes périr. Voilà bien là un signe ! Cependant, la plupart d'entre eux ne croient pas. Et ton Seigneur, c'est Lui vraiment le Puissant, le Très Miséricordieux. » (26, 139-140). Quant au sujet de leur anéantissement, Dieu dit : « Puis, voyant un nuage se dirigeant vers leurs vallées, ils dirent : "Voici un nuage qui nous apporte de la pluie". Au contraire ! C'est cela même que vous cherchiez à hâter : c'est un vent qui contient un châtiment douloureux » (46,24). Tout a commencé donc par l'apparition d'un nuage qu'ils attendaient avec impatience, car ils souffraient d'une grande sécheresse. Croyant que ce nuage leur apportait la pluie tant attendue, ils étaient loin de se douter qu'il était porteur de châtiment. C'est pour cela que Dieu dit : « [...] C'est cela même que vous cherchiez à hâter. » ; c'est-à-dire en vous moquant de Hûd et en lui disant : « Eh bien, apporte-nous ce que tu nous promets si tu es du nombre des véridiques » (46, 22). Les exégètes citent à ce propos le récit rapporté par Muhammad Ibn Ishâq qui dit : «Lorsqu'ils refusèrent obstinément de croire au message de Hûd, Dieu les priva de pluie durant trois ans jusqu'à ce qu'ils s'épuisèrent. Or, à cette épo¬que, lorsque les gens étaient confrontés à des malheurs, ils avaient l'habitude d'envoyer certains de leurs sages à la Maison Sacrée de Dieu (la Ka'ba) afin de faire des invocations en faveur de leur peuple. Lorsque la sécheresse devint intense, les 'Âd envoyèrent une délégation de soixante-dix hommes afin de prier pour la descente de la pluie devant le temple sacré. Ce fut Qayl Ibn 'Itr qui fit l'invocation en leur nom. On rapporte que Dieu envoya alors trois nuages, l'un blanc, l'au¬tre rouge et le troisième noir. Une voix appela ensuite Qayl du ciel et lui dit : "Choisis pour toi et pour ton peuple un nuage !" Il répondit : "Je choisis le nuage noir car c'est celui qui porte le plus de pluie". La voix lui dit alors : "Tu as choisi un amas de nuages qui va au vent. De 'Âd, ces nuages ne laisseront rien, ni parent ni enfant ; ils feront tout disparaître, à l'excep¬tion des Banî al-Lûdhiyya al-Hamadâ !" Le narrateur de ce récit a dit qu'il s'agit d'une branche de la tribu des 'Âd qui habitait La Mecque et qui fut épargnée par le châtiment. Il a ajouté que ceux qui survécurent formèrent les seconds ou les nouveaux 'Ad. » Toujours selon Ibn Ishâq : « Dieu a conduit le nuage noir choisi par Qayl Ibn 'Itr et qui apportait avec lui le châtiment qui devait détruire 'Ad. Lorsque les 'Adites le virent venir vers eux, ils crurent que c'était un nuage de miséricorde en réponse aux prières de leurs sages et ils s'écrièrent : "Voici le signe de notre salut !" ; mais Dieu leur répondit : "Au contraire ! C'est cela même que vous cherchiez à hâter : c'est un vent qui contient un châtiment douloureux." » (46, 24). Ibn Mas'ûd, Ibn 'Àbbâs ainsi que beaucoup d'imams parmi les pieux anciens ont dit au sujet de la parole de Dieu ; « un vent mugissant et furieux », qu'il s'agissait d'un vent glacial, d'une grande intensité « [...] que Dieu déchaîna contre eux pendant sept nuits et huit jours consécutifs» » (69, 7) ; c'est-à-dire sans interruption des jours durant. Certains ont dit que cela avait commencé un vendredi, tandis que d'autres ont dit que c'était un mercredi. « Tu voyais alors les gens renversés par terre comme des souches de pal¬miers évidées » (69, 7). Ils ont été assimilés à des souches de palmiers évidées, parce que, rapporte-on, le vent emportait les gens dans les airs avant de les jeter de très haut ; ils retombaient alors sur leurs têtes qui se fracassaient, avec la violence de la chute. Dieu dit : « Nous avons envoyé contre eux un vent violent et glacial, en un jour néfaste et interminable ; il arrachait les gens comme des souches de palmiers déracinées » (54, 19-20). Quant à cette parole de Dieu ; « Puis, voyant un nuage se dirigeant vers leurs vallées, ils dirent : "Voici un nuage qui nous apporte de la pluie" », on rapporte que lorsqu'ils virent le nuage s'approcher d'eux, ils se réjouirent et crurent que c'était le signe annonciateur d'une pluie abondante, d'un nuage porteur de bienfaits et de miséricorde, alors qu'il s'agissait, en fait, d'un nuage porteur de courroux et de châtiment. Raison pour laquelle Dieu leur dit ; « Au contraire ! C'est cela même que vous cherchiez à hâter », c'est-à-dire le châtiment qui est « un vent qui contient un châtiment doulou-reux ». Ce vent glacial, douloureux, violent et d'une grande inten¬sité dura donc sept nuits et huit jours et n'épargna aucun d'eux. Bien plus, il les suivit jusque dans les grottes et les cavernes des montagnes, les enveloppant et les faisant sortir à l'extérieur où il les exterminait en anéantissant au-dessus d'eux leurs palais et leurs demeures. Ils prétendaient être les plus forts de toutes les créatures, mais Dieu leur envoya ce qui était plus fort et plus puissant qu'eux, à savoir ce vent stérile. Il est probable aussi que ce vent ait suscité à la fin un autre nuage que les survivants parmi eux prirent pour un nuage de miséricorde. Mal leur en prit, car ce nuage se transforma en étincelles de feu comme l'a rapporté plus d'un exégète. Ce châtiment fut identique à celui qui avait atteint les gens de Madyan, en ce sens qu'il y avait eu une conjugaison de vents glaciaux et de feu, deux éléments opposés. Ce fut là le pire des châtiments car deux extrêmes s'abattaient en même temps de différentes façons. Et Dieu est le plus Savant. (A suivre)


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