Le grand retard qu'accuse le lancement des deux plans de circulation et du transport, l'encombrement et la surcharge au niveau de certaines lignes, le déséquilibre constaté dans la distribution de certaines dessertes sont, entre autres, les points noirs qui entachent le secteur du transport dans la wilaya d'Oran, contenus dans un rapport de la commission des transports et de l'aménagement du territoire de l'Assemblée populaire de wilaya. «L'augmentation cons-tante du nombre des transporteurs par autobus à travers toutes les dessertes, en particulier urbaines, doit pousser les responsables du secteur à réfléchir sérieusement à libérer les deux plans du transport et de la circulation afin de réorganiser et redistribuer les lignes non rentables», constatent les membres de la commission présidée par Mme Labiodh Samia. Ces deniers estiment que la configuration actuelle du transport urbain et semi-urbain ne répond plus aux besoins du secteur eu égard aux nouvelles agglomérations créées grâce aux nombreuses opérations de relogement qui se poursuivent depuis des années. En ce qui concerne la surcharge constatée dans certains points d'arrêt, les élus ont relevé l'exemple de celui du rond-point d'El Morchid à l'est d'Oran qui accueille les bus de 8 lignes; celles des 11, 51, 42,41,102,103, 53 et la ligne (S). Ceci débouche directement sur l'encombrement de la circulation au niveau de l'axe reliant le rond-point des HLM à Es-Séddikia et Bir El Djir et la pépinière. Le même problème a été constaté au niveau du point d'arrêt du palais des sports qui constitue le point de départ et d'arrivée de 11 dessertes urbaines et semi-urbaines (21, 29, 59, 13, 49, 39, 28, 2, 102, C, S). Pour ce qui est de la surcharge des lignes, les membres de la commission citent comme exemple 97 bus opérant sur les deux dessertes 37 et 17 et pas moins de 85 sur la ligne 11. Le problème lié à la longueur du trajet de certaines dessertes a été, à son tour, évoqué par la commission. C'est le cas, soulignent-ils, de la ligne H qui s'étend sur une longueur de 32 km et qui ne croise aucune autre desserte. Ils proposent, ainsi, que d'autres lignes soient affectées à ce trajet afin de réduire le temps d'attente des bus au niveau des points d'arrêt. Dans le volet de la sécurité des usagers du transport urbain et semi-urbain, les élus pointent du doigt l'état de détérioration avancée de certains bus opérant sur le parc du transport collectif. «Certains bus sont devenus des carcasses qui exposent la sécurité physique, à la fois des personnes transportées et celle des passants, au danger parfois mortel», ont-ils mentionné. Face à cette situation, les élus réclament la relance de la commission technique chargée du contrôle des véhicules du parc du transport urbain et semi-urbain. Dans ce même document, il est fait état de l'absence d'entretien et d'aménagement des dizaines d'arrêts de bus. Sur les 21 arrêts traversés par la ligne 11 qui relie Haï El Yasmine à la place Valéro au centre-ville, 12 ne sont pas aménagés, a-t-on indiqué. Idem pour les arrêts des lignes (B), (37), (4G) et sur le trajet de la ligne 51, seuls 8 sur 22 arrêts sont aménagés. Dans leurs recommandations, les élus proposent de relancer aussi tôt que possible, les plans de circulation et du transport, créer des points d'arrêt secondaires dans la périphérie urbaine, revoir la distribution des lignes en fonction de l'offre et la demande, encourager les chauffeurs de taxis et les receveurs à rejoindre les écoles de formations conformément à la circulaire ministérielle ainsi que de créer une ligne bleue réservée à la circulation des bus. Les membres de la commission plaident aussi pour l'obligation du port de l'uniforme et du badge professionnels pour les chauffeurs et les receveurs et l'instauration d'un jour de repos par semaine auquel doit se soumettre tous les transporteurs à tour de rôle. Les élus estiment qu'il est nécessaire de prolonger les horaires du travail pour certaines lignes notamment pendant les fêtes nationales et l'été et proposent la création d'une commission mixte pour étudier la création de nouvelles dessertes au profit de certaines localités qui souffrent d'isolement. Il est à souligner, par ailleurs, que la wilaya d'Oran a vu le lancement d'une opération pilote portant «mise à niveau des opérateurs privés du secteur». Une initiative qui a pour but l'amélioration de la qualité des prestations offertes aux usagers du transport en commun urbain et suburbain privé. L'on croit savoir que plus d'une centaine de transporteurs disposant d'une flotte de 150 bus ont rejoint cette initiative. Le respect de l'usager, tant au plan de l'accueil que du confort, la sensibilisation autour de la nécessité de l'entretien, la maintenance et la salubrité des bus, le port d'uniforme et de badge identifiant les travailleurs (chauffeurs et percepteurs) figurent également parmi les objectifs de cette opération pilote. Cette mise à niveau est engagée avec le soutien de la direction des transports de la wilaya d'Oran, croit-on savoir.