Au niveau de la rue Larbi-Ben-M'hidi, les bus de la ligne 11 sèment la pagaille. Ils arrivent à la queue leu leu, observent des arrêts prolongés de plusieurs minutes, bloquant ainsi la circulation. Quelque 200 bus de transport en commun ont été mis en fourrière durant le dernier semestre de l'année écoulée et les quatre premiers mois de l'année en cours, avons-nous appris, dimanche, de source policière. Ces bus appartenant à des transporteurs privés ont été mis en fourrière pour une durée de 15 à 45 jours, selon la nature des infractions. Parmi ces dernières figurent en bonne place le non-respect des horaires de rotation et de l'itinéraire, du temps d'arrêt, la desserte de la ligne, la non-conformité aux normes de transport régies par le règlement en vigueur et la surcharge. En sus de ces infractions récurrentes, l'usager du transport en commun privé subit les humeurs et le diktat des chauffeurs et des receveurs. "Dans leur majorité, ils sont impolis, grincheux, irascibles, repoussants, frustés et rustres", témoignent de nombreux voyageurs que nous avons interrogés. Pour un oui ou un non, vous êtes carrément remis à votre place. Une passagère qui protestait contre le chauffeur qui fumait est prise à partie. "Alors quoi, vous venez faire la loi chez nous et nous déranger avec vos remarques ?", lui répond grossièrement le receveur. Notre source affirme que cet état de fait résulte pour une partie de l'indifférence des usagers qui ne réagissent pas. "On ne leur demande pas de créer des problèmes, mais de déposer des plaintes quand ils constatent qu'il y a des dépassements de la part des chauffeurs ou des receveurs", observe-t-on. Le phénomène de l'anarchie engendre un énorme problème de la circulation intra-muros. Les chauffeurs de bus privés règlent leurs comptes en pleine chaussée, sous les yeux ahuris des passants, des usagers et des automobilistes qui restent coincés. Au niveau de la rue Larbi-Ben-M'hidi, les bus de la ligne 11 sèment la pagaille. Ils arrivent à la queue leu leu, observent des arrêts prolongés de plusieurs minutes, bloquant ainsi la circulation. Il suffit que deux bus circulant en sens inverse s'obstinent à quitter les arrêts et c'est la cohue. "Les contraventions commises par les chauffeurs de bus privés vont du changement unilatéral de l'itinéraire et du parcours fixé par la direction des transports, aux arrêts fictifs et chaotiques sur des lieux publics non autorisés et au non-respect des arrêts officiels, sans parler des longs moments qu'ils passent entre eux à bavarder tranquillement au milieu de la chaussée", précise-t-on de même source. "Nous avons tenté de réguler les temps d'arrêt des bus en mettant à la disposition des transporteurs une fiche horaire ainsi que des numéros de priorité, mais peine perdue", se plaint un responsable de la direction de wilaya des transports. En plus d'être sales, la plupart des bus circulant à Oran sont dans un état de vétusté très avancé. "Les bus sont la vitrine de la ville, car ils sont aussi bien empruntés par les nationaux que par les étrangers", affirme-t-on. La commission de coordination de la wilaya, qui compte des représentants des transporteurs, de la DRAG, de la direction des transports et de l'APC, étudie actuellement un projet de réorganisation de la circulation des transports en commun urbains et la réforme des bus ne répondant pas aux critères requis. Mais aussi paradoxal que cela paraisse, cette situation ne semble pas affecter les dessertes des bus de l'ETO. Les chauffeurs et les receveurs de cette entreprise de transport sont correctement habillés, les arrêts sont scrupuleusement respectés, les rotations régulières, la montée des passagers s'effectue par la porte arrière et les descentes par les deux portes centrale et avant. De nombreux usagers préfèrent utiliser les bus de l'ETO pour des raisons de sécurité mais aussi de considération. "Les chauffeurs et les receveurs sont polis et aimables, ne fument pas, ne mangent pas et n'écoutent pas de la musique à longueur de journée, comme cela est malheureusement le cas dans de nombreux bus privés", assure-t-on. K. R I Nom Adresse email