Comme chaque année en pareille circonstance, c'est-à-dire durant le mois sacré du Ramadhan, les prix des produits alimentaires les plus demandés, légumes, fruits, viandes, connaissent une hausse «anormale.» Dernièrement, à la télévision, sur Canal Algérie, à l'émission animée par Samia Bacha, le ministre du Commerce Saïd Djellab a fait savoir qu'il ne croit pas à la thèse qui situe dans la loi de l'offre et la demande, la cause de la hausse subite de certains produits sur les marchés, les premiers jours du Ramadhan, pour la simple raison, explique-t-il, que le marché en Algérie n'est pas organisé et échappe à cette loi. Il cite par contre les spéculateurs qui agissent de façon illicite sur le cours des produits à partir de leurs hangars et dépôts. Pour gagner très vite beaucoup d'argent, les spéculateurs savent qu'il leur suffit de créer artificiellement une tension sur la demande en réduisant l'offre de produits dont ils ont la maitrise du circuit de distribution depuis que l'Etat, au nom de la liberté du commerce, s'est désengagé du cette sphère d'activités économiques l'abandonnant justement à ces spéculateurs. Le résultat est connu : En dépit de la volonté politique des pouvoirs publics, les consommateurs subissent sans défense le diktat des faiseurs de prix, toujours à la hausse. D'ailleurs, les détaillants qui sont dans les marchés des fruits et légumes accusent ces spéculateurs d'être les maîtres du jeu et d'être directement responsables de la hausse des prix. Quelques jours avant le début du Ramadhan, lors d'une visite au marché de gros des fruits et légumes des Eucalyptus (Alger), le ministre du Commerce avait affirmé qu'il considérait comme «injustifiée» la hausse des prix en ce mois sacré. Il avait promis que les fruits et légumes seront disponibles en quantités suffisantes et à des prix raisonnables durant le Ramadhan, et annoncant que les inspecteurs du ministère du Commerce veilleront au respect de cet engagement sur le terrain. Selon lui, l'abondance des produits agricoles pour cette saison et l'ouverture de 159 marchés de proximité à l'occasion, sont de nature à empêcher toute hausse des prix. «Les producteurs se sont engagés à assurer la marchandise à des prix raisonnables», avait-il fait savoir à la même occasion. La réalité sur le terrain, la veille, déjà, et les deux premiers jours du Ramadhan, confirmaient plutôt que la «tradition» de la hausse des prix qui s'est installée et renforcée depuis de longues années, s'est encore maintenue. Toutefois, jeudi, à Blida, le ministre, cité par l'Aps, a tenu à rassurer les Algériens que les prix des fruits et légumes vont enregistrer une baisse dans les trois prochains jours, particulièrement les produits ayant connu une «hausse sensible» ces derniers jours, à l'instar de la tomate et de la courgette. «Exception faite de la tomate et de la courgette, les prix des fruits et légumes n'ont pas enregistré des hausses importantes, cette année», a indiqué le ministre dans une déclaration à la presse, en marge d'une visite de travail, au premier jour du mois sacré du Ramadhan, au marché de gros des fruits et légumes de Boufarik et de deux marchés de solidarité. Said Djellab, qui a constaté la disponibilité des produits agricoles au marché de gros de Boufarik, a lancé à l'occasion, un appel aux citoyens en vue d'une consommation rationnelle afin de contribuer à la baisse des prix, tout en évitant d'acheter les produits dont les prix enregistrent une importante hausse, a- t-il recommandé. Il faut espérer que le consommateur suive les conseils qui l'incitent à la rationalité.
