La wilaya d'Alger croule sous les déchets faute d'équipements publics adaptés à la collecte des rejets ménagers. Une gestion spécifique pour mettre un terme définitif aux chaos caractérisant la récupération, ainsi que le traitement des ordures ménagères. A ce spectacle désolant est venue en surplus depuis une décennie environ, les jets de gravât d'entreprises, ou de particuliers à même les trottoirs, nonobstant les matériaux de construction inutilisés que les artisans abandonnent en pleine rue, sitôt les trottoirs rapiécés, autrement instantanément après la fin des travaux de ravalement. A côté des ordures ménagères jonchant les trottoirs, toute une série de matières hétéroclites sont déposées à l'attention des services d'enlèvement des APC, sinon des EPIC de la wilaya d'Alger. Cet épiphénomène des abandons des matériaux de construction est pour les gestionnaires de la propreté de la ville, complètement nouveau, à telle enseigne qu'il dote en concomitance avec l'insalubrité générale la capitale notre environnement d'un laissez-faire dangereux de par sa banalisation, et indigne en considération de sa menace persistante sur la santé publique. Les points noirs que la wilaya d'Alger avait promis après la nomination de M. Zoukh d'éradiquer sont toujours aussi vivaces, en dépit des efforts de Netcom, qui assure l'enlèvement des détritus que les habitants jettent quotidiennement du haut de leurs balcons vers les espaces piétons, et ne parlons pas des climatiseurs aspergeant les marcheurs, ni des sceaux remplient d'eau de serpillières carrément déversés sur les trottoirs. Comment demeurer impassible face à ces dérèglements délétères ? 600 000 tonnes de déchets ménagers ont été collectées par les entreprises publique ‘'Netcom et Extranet'' durant le premier semestre 2018, et ce tonnage est appelé à s'amplifier avec l'explosion démographique dans une capitale affichant de manière criarde sa vétusté, et son exiguïté. 8000 bennes affectées au ramassage des seules ordures ménagères représentant 280 386 tonnes au niveau de 26 communes ne suffisent plus, auxquelles il faut rajouter les emballages en carton, et en plastic. A en croire les statistiques publiées par les services de communication des deux EPIC relatives au tri sélectif, la responsable de "NetCom" a précisé que plus de 1.770 tonnes de carton et 21 tonnes de plastiques ont été collectés à travers la mobilisation de plus de 80 centres de tri, outre la mise en place de différentes bennes à poubelle à Alger. Quant à ‘'Extranet'' son directeur affirme que "près de 990 tonnes de carton et de papier, 44,55 tonnes de plastiques et 22,72 tonnes de pneus ont été récupérés'' durant la seule période semestrielle passée. Alger ville propre coûte, et continuera à coûter de plus en plus chère aux contribuables à la faveur de l'incivisme régnant, et du manque de culture dans la gestion des déchets qui doit être fait dès la source. Malgré que le pain soit journellement récupéré par ‘'les ramasseurs de pain'' privés, nos deux EPIC ont pu de leur côté récupérer plus de 300 tonnes de pain rassis en 2017. Ce nouveau job fait de plus en plus d'émules. C'est navrant, mais il en est ainsi.