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Cotation du dinar 1970/2019 et impacts sur les équilibres macro-économiques et macro-sociaux
Publié dans La Nouvelle République le 09 - 02 - 2019

Les tensions géostratégiques au niveau de la région, la chute des prix du pétrole, avec la baisse drastique des réserves de change, ont suscité à l'extérieur des analyses prévoyant de sombres scénarios sur l'avenir de l'Algérie 2019/2023. Pourtant, en ce mois de février 2019, l'Algérie n'est pas au bord de l'effondrement contrairement aux vues de sinistrose. Mais il faut être réaliste et ne pas verser dans la démagogie.
La situation pourrait prendre une autre dimension et s'aggraver sans un changement dans le système de gouvernance s'adaptant tant aux nouvelles mutations mondiales.
1- Evolution des réserves de change de 1999 à 2018/2022
Avec une dette extérieure évaluée à 23,203 milliards de dollars au 31 décembre 2003, l'Algérie ayant eu la lucidité du remboursement par anticipation, ce qui lui laisse aujourd'hui une certaine marge de manœuvre, les réserves de change ont évoluées ainsi entre 1999/2019 avec une projection entre 2019/2022 : directement et indirectement avec les dérivées des recettes en devises, ont été estimées entre 199/2016 avec une dette extérieure évaluée à 23,203 milliards de dollars au 31 décembre 2003.
- 1999 : 4,4 milliards de dollars
- 2000 : 11,9 milliards de dollars
- 2001 : 17,9 milliards de dollars
- 2002 : 23,1 milliards de dollars
- 2003 : 32,9 milliards de dollars
- 2004 : 43,1 milliards de dollars
- 2005 : 56,2 milliards de dollars
- 2006 : 77,8 milliards de dollars
- 2007 : 110,1 milliards de dollars
- 2008 : 143,1 milliards de dollars
- 2009 : 147,2 milliards de dollars
- 2010 : 162,2 milliards de dollars
- 2011 : 175,6 milliards de dollars
- 2012 : 190,6 milliards de dollars
- 2013 : 194,0 milliards de dollars
- 2014 : 178,9 milliards de dollars
- 2015 : 144,1 milliards de dollars
- 2016 : 114,1 milliards de dollars
- 2017 : 97,3 milliards de dollars
- 2018 : entre 77/78 milliards de dollars (estimation provisoire)
Et entre 2019/2021 selon le ministre des finances devant l'APN le niveau des réserves de change seraient en nette baisse :
- 2019 : 62,0 milliards de dollars
- 2020 : 47,8 milliards de dollars
- 2021 : 33,8 milliards de dollars et en 2022 entre 12/13 milliards de dollars selon le FMI et 20 milliards de dollars selon d'autres sources.
Ce montant dépend essentiellement à la hausse ou à la baisse des recettes d'hydrocarbures, la réduction du déficit commerciale en 2018 étant due à 98/99% aux recettes d'hydrocarbures. Or, les importations entre 2016/2018 biens sont évaluées entre 45/46 milliards de dollars plus il faut ajouter les services qui fluctuent annuellement entre 10/11 milliards de dollars et les transferts légaux de capitaux donnant un total de sorties de devises entre 58/60 milliards de dollars pour une entrée de devises à un cours de 70 dollars d'environ 38/39 milliards de dollars et pour un cours de 60 dollars d'environ 30 milliards de dollars accélérant les tensions de la balance des paiements.
2- Le cours du dinar 1990/2019, corrélé aux réserves de change
Cela influe sur le taux de change du dinar corrélé aux réserves de change. via les recettes d'hydrocarbures à plus de 70%, cours achat notamment pour la période de 1994 (accord avec le FMI) à nos jours puisque auparavant nous avions une cotation strictement administrative. Ainsi de la période 197 à 1999 nous avons la cotation suivante :1970, : 4,94 dinars un dollar, 1980 : 5,03 dinars un dollar, 1985 : 5,03 dinars un dollar, 1989 : 8,03 dinars un dollar, 1990 : 12,02 dinars un dollar,1991 18,05 dinars un dollar, 1994 : 36,32 dinars un dollar,1995 : 47,68 dinars un dollar, 1996 : 54,74 dinars un dollar, 1997 : 57,71 dinars un dollar, 1998 : 58,76 dinars un dollar et en 1999 : 66,64 dinars un dollar. De 2001 à février 2019 la cotation est la suivante :
- 2001……………69,20 dinars un euro……………..77,26 dinars un dollar
- 2002……………75,35 dinars un euro……………..69,20 dinars un dollar
- 2003……………87,46 dinars un euro……………..77,36 dinars un dollar
- 2004……………89,64 dinars un euro……………..72,06 dinars un dollar
- 2005……………91,32 dinars un euro……………..73,36 dinars un dollar
- 2006……………91,24 dinars un euro……………..72,64 dinars un dollar
- 2007……………95,00 dinars un euro……………..69,36 dinars un dollar
- 2008……………94,85 dinars un euro……………..64,58 dinars un dollar
- 2009……………101,29 dinars un euro……………72,64 dinars un dollar
- 2010……………103,49 dinars un euro……………74,31 dinars un dollar
- 2011……………102,21 dinars un euro……………72,85 dinars un dollar
- 2012……………102,16 dinars un euro……………77,55 dinars un dollar
- 2013……………105,43 dinars un euro……………79,38 dinars un dollar
- 2014……………106,70 dinars un euro……………80,06 dinars un dollar
- 2015……………108,60 dinars un euro……………99,50 dinars un dollar
- 2016……………121,18 dinars un euro……………109,47 dinars un dollar
- 2017……………125,32 dinars un euro……………110,96 dinars un dollar
- 2018 (31/12/) 135,80 dinars un euro………………118,07 dinars un dollar
- 2019 (04/02/) une cotation de 135,29 dinars un euro et de 118,20 dinars un dollar.
Sur le marché parallèle la cotation le 04 février 2019 fluctue entre 2010/212 dinars un euro et entre 184/185 dinars un dollar et le 04 février 2019, une cotation de 135,29 dinars un euro et de 118,20 dinars un dollar. Tout dérapage du dinar par rapport au dollar et à l'euro permet d'augmenter artificiellement la fiscalité hydrocarbures et la fiscalité ordinaire, cette dernière accentuant l'inflation étant supportée par le consommateur final comme un impôt indirect.
3- Les incidences de la baisse des réserves de change
En cas de baisse drastique des réserves de change à 10/12 milliards de dollars, qui tiennent la cotation du dinar algérien à plus de 70%, la banque d'Algérie sera contrainte de dévaluer le dinar officiel à environ 200/220 dinars un euro avec une envolée du cours sur le marché parallèle qui fluctuera en fonction du taux d'inflation entre 300/400 dinars un euro, ce qui accélérera le processus inflationniste. Il s'ensuit que la croissance devrait ralentir très fortement dès 2020 en provoquant une augmentation du taux de chômage. Elle se traduira aussi par la persistance des déficits budgétaires et surtout des déficits externes qui vont éliminer progressivement toutes les marges de manœuvre dont dispose l'Algérie.
Pour le FMI et la majorité des experts internationaux, les slogans politiques sont insensibles aux lois économiques applicables dans tous les pays et l'Algérie ne fait pas exception. Le recours à la planche à billets pour financer le déficit budgétaire aura un impact négatif à terme tout en favorisant, contrairement à certains discours, la baisse la baisse des réserves de change puisque en mettant à la disposition de certaines entreprises des dinars, (70% des matières premières et des équipements des entreprises publiques et privées étant importées, le taux d'intégration ne dépassant pas 15/20%) ces dernières se porteront impératrices.
Certes, la poussée inflationniste n'est pas encore perceptible en 2018 et la croissance tirée essentiellement par la dépense publique devrait être de 3% en 2018, contre 1,6% en 2017. Mais pour le FMI ce ne sont que des mesures conjoncturelles sans vision stratégique, le financement non conventionnel représentant 23% du PIB qui aura permis le financement au premier trimestre 2018, Mais ce mode de financement aura aussi atteint ses limites à partir de 2020 avec des taux d'inflation élevés devant méditer la dérive vénézuélienne. Les mêmes projections sont reprises par la note de conjoncture du trésor français qui influe sur la note de la Coface ainsi que plusieurs instituions internationales. Aussi, trois paramètres stratégiques déterminent l'avenir de l'économie algérienne : le cours du pétrole, l'évolution des réserves de change et la pression démographique (plus de 50 millions d'habitants en 2030), devant créer minimum 300.000/400.000 postes de travail nouveaux par an nécessitant un taux de croissance annuel sur plusieurs années de 8/9% en termes réel.
Il faut être réaliste : en ce mois de février 2019, Sonatrach c'est l'Algérie et l'Algérie c'est Sonatrach. Cependant, l'économie algérienne l'Algérie possède des potentialités mais a besoin d'une vision claire, d'une cohérence dans sa politique socio-économique qui lui fait cruellement défaut, les plus grands planificateurs en management stratégique, étant les multinationales, étant de la responsabilité des seuls algériens, et donc de leurs gouvernants qui doivent cesser leurs discours euphorique, cat la situation est grave, (personne ne peut faire des réformes à notre place). L'Algérie étant confrontée à des défis importants, posés de la baisse des prix du pétrole il y a quatre ans, les choix économiques risquent de compliquer la gestion macroéconomique, nuire à la croissance et aggraver les risques pour la stabilité politique et financière à terme. Pour relever les défis futurs, se projeter sur l'avenir, loin de tout populisme dévastateur, une nouvelle gouvernance, un langage de vérité et la moralité des gouvernants s'imposent.
Avec une plus grande rigueur budgétaire, une meilleure gouvernance, un changement de cap de la politique économique actuelle, avec un baril même à 60 dollars, l'Algérie peut sens sortir. L'endettement est faible, 20% du PIB et la dette extérieure 2,5% du PIB. Mais attention, en cas de non changement de la politique socio-économique, donc de gouvernance, le scénario dramatique du FMI 2022, est plausible avec des incidences économiques, sociales, politiques et géostratégiques, le contexte sécuritaire ayant profondément changé par rapport à 1994/1995 ce qu'aucun algérien ne souhaite, sauf miracle d'un cours du pétrole à plus de 100 dollars.
En résumé, l'Algérie a besoin d'une nouvelle stratégie, loin des slogans populistes, s'adaptant au nouveau monde, d'un retour d'une vision claire de sa politique socio-économique( visibilité et cohérence), du retour à la confiance pour sécuriser son avenir, de s'éloigner des aléas de la mentalité rentière, de réhabiliter le travail et l'intelligence, de rassembler tous ses enfants et toutes les forces politiques, économiques et sociales, évitant la division sur des sujets secondaires. Il y va de la sécurité nationale
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul


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