Environ 5 mille personnes de tous genres et âges ont marché hier pour le cinquième vendredi consécutif de la révolte du peule. Ils ont parcouru les artères principales de la ville. Ces manifestants, venus des quatre coins de la wilaya, ont scandé le départ imminent du pouvoir et l'organisation des élections présidentielles. Dans une pancarte nous lisons : «Pas de surenchère, c'est nous qui désignons le Président», et dans d'autres : «Pas de prolongation», «Barakat !», «Le FLN dégage», «Le RND dégage !», «Le wali dégage !». En effet, les personnes handicapées dans la wilaya d'Aïn Témouchent se sont alignées à cette manifestation où des milliers de citoyens ont sillonné les rues dans un ordre et discipline remarquables. Elles ont réclamé le changement radical. Certes, elles aspirent à une vie meilleure et décente car elles se sentent lésées et indignées par le pouvoir public. Selon un sexagénaire handicapé moteur 100 °/° encore célibataire : «Nous sommes ignorés par l'Etat. Nous percevons une modique allocation forfaitaire de 4.000 da qui ne couvrent même les couches jetables durant un mois. Nous sommes privés de tout. La majorité d'entre eux saluent le Dieu de leur garder leurs mères qui les prennent en charge à l'éternité et s'occupent d'eux. Lors de la Journée nationale des personnes handicapées, nous avons réclamé une allocation de 20 000 DA et demandons une considération dans la société. Nous ne pouvons obtenir ni logement ni emploi ni dignité».
