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Le voleur d'Arc en ciel et le chantre de la couleur chantée
Publié dans La Nouvelle République le 17 - 04 - 2019

Ici, à l'Espaco, à l'orée du mois d'avril 2019, la révolte gronde, les gens marchent, la vie reprend son cours. Dans les cœurs et dans les têtes, l'automne est passé, Ubu est parti avec sa cours. Comme de bien entendu, Lala Aïcha sera contente, elle aura ses tentures roses, sa branche de figuier fétiche, et ses plateaux en alfa ou en dîs pour offrir à tous une généreuse poignée de bonbons multicolores.
Elle est heureuse dans son drapé aérien, fait des multiples bouts de tissus qui flottent aux quatre vents, elle sait ici que quand tu veux une réponse à ta question, parle au vent qui passe et interroge les nuages qui s'arrêtent. Lala Aïcha, petite fille pour l'éternité, aime les poupées, le rose brillant des plus belles princesses, et les bonbons sucrés et acidulés au papier coloré et brillant, elle aime aussi que les gens se réunissent, pour le meilleur, en oubliant l'espace d'une fraternité, le pire. Lui, dans ses boucles argentées, lui a dit : « Anta khouya, ouana khouk, on est comme frères, si tu viens je viens ! Laâfou ya gnawa, laâfou ridjal Allah, toi avec tes couleurs, tu es des nôtres, Denis l'artiste dialna, Eeh Haw ! » Haw Bessah, c'est vrai, pour l'éternité même d'une amitié indicible ! Ils sont deux, formant les points essentiels, du sacré Yin et Yang, tout cela dans une fête des sens, une fête où l'esprit des choses n'est jamais absent. Ici, il s'agit probablement d'une histoire qui retrace une rencontre, réalisée tout simplement, sans fioritures discursives, ni paroles grandiloquentes, vers 1964 ou quelque chose comme ça, c'était sans doute, si l'on s'en rappelle, dans un train culturel qui allait du côté de ce que l'on appelait alors, El-Asnam, ils étaient quelques deux cent artistes qui fêtaient une Algérie en devenir. Mais, ici, dans cette aventure, ils sont deux, l'un manie la plume, le pinceau libérateur, amoureux du point et de la ligne qui trace sa route, entre les murs, sur la toile, et la tendresse complice du papier dans tous ses états, avec son affirmation renouvelée, partagée avec ceux du signe, qui ont dit sans le savoir au fond de quelques vallées oubliées : « Le signe est plus fort que les bombes », ils se sont appelés « Aouchem », Tatouages...l'un d'eux est ici, depuis, il est l'électron libre. L'autre, venu du lointain Soudan, ivre de la sonorité des chaînes inscrites dans l'inconscient collectif a vu les anciens et continue à leur parler entre les arcs en ciel apprivoisés, et les ziyarat agitées longuement dans des rituels sonores aux crotales lancinants et aux t'boul rassurant qui interpellent l'inextinguible inspiration puisée chez les ancêtres pour la partager avec le maximum de personnes. Amis du public ne vous trompez pas, « Bahaz, Khouya Gnawi Blidi », n'est pas une simple exposition de peintures, d'œuvres numériques à tirage unique, ou de performance, avec des communications, qui est une partie de la grande exposition prévue au Mama et qui pour des raisons obscures a été annulée. Mais il s'agit aussi de l'histoire d'une saga familiale qui vient de loin, qui vient de très loin…dans le temps et dans l'espace avec, en filigrane, les stigmates dans les paroles, les onomatopées et les complainte, « qu'ILS » ont ramenés de ce lointain Soudan mythique par sa dramaturgie lancinante, l'esclavage, la présence immémoriale G'nawie, toute cette imagerie affriolante, perturbante, qui nous jette, tranquillement à la face nos incohérences préjugées et notre assurance dans un tourbillon organisé de couleurs, de sons cliquetants et de paroles divines, profanes, animistes, spirituelles… Denis Martinez dans « Bahaz Khouya Gnawi blidi », s'expose par ses travaux qui ont sublimés cette passion très fraternelle issue d'une rencontre qui aurait pu se faire à Harlem ou dans l'Alabama. Denis Martinez en plasticien averti a extirpé l'essence vitale de cette âme africaine pour la redessiner sur des travaux flamboyants, d'excellente facture, juste pour un hommage rendu. Dans l'histoire puissante d'une rencontre à la dimension humaine, parlée, dessiné, graphique, polychrome comme savent l'être les belles amitiés, le partage, et le regard porté dans la même direction. Une grande rencontre réalisée le 11 avril avec le public pour une conférence empreinte de pertinence et aussi une « fête » des sens avec « Bahaz rencontre Ayred », le « patron » qui sera de retour aux tambours et une rencontre inédite avec trois personnages carnavalesques, venus direct de Kabylie pour incarner lors de cette joute immémoriale réalisée le samedi 13 avril dernier les indices du retour d' « Ayred » un carnaval lié à l'agraire très populaire chez les Beni S'nous et qui revient un peu partout là où la terre a son importance, sous les mots poétiques de Denis Martinez incarnant l'espace d'une poésie, le délicat chemin de chaines vécu dans la saga des Bahaz. Que dire de plus, pour insister dans le principe inéluctable que ce cher Bahaz est un enfant de Blida, il est essentiel comme l'est l'andalou dans la ville des roses, pas moins de sept ou huit zaouia G'nawies existent aux pieds de Chréa, correspondant avec les autres zaouias du pays, et plus particulièrement avec le diwan Sidi B'lal d'Alger (Belouizdad). Le plasticien, parti à la rencontre de son alter égo musicien, patron, mâalem un peu bluesy d'une fratrie et d'une flopée d'enfants brillants héritiers de son art, sont aujourd'hui, les tenants d'une affirmation de la fierté des origines, racontés dans une très belle démarche artistique farouchement contemporaine, oui chers amis, il s'agit d'une belle présentation, d'une démarche d'Art contemporain qui balance juste son inspiration dans la tonitruance des sonorités anciennes et des couleurs ancestrales. L'exposition d'art total est à visiter jusqu'au 4 mai 2019, avec force d'œuvres peintes de grands formats (près de quarante travaux inédits), de dessins, originaux, tirages numériques uniques, installations et performances, ici les notes et les couleurs sont aussi plus fortes que les… -Exposition vente « Bahaz Khouya, G'nawi blidi, hkayet aâchra », de Denis Martinez, peintures, dessins, tirages numériques uniques, performance, installations, conférence, avec la participation de Mohamed Bahaz, exposition visible du 6 avril au 4 mai 2019, entrée libre à la Galerie Espaco, espace contemporain, Résidence Oued Terfa, 196, El-Achour, Alger, renseignements, [email protected] ewww.espacodz.com

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