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En évitant le mythe des matières premières comme facteur de développement
Publié dans La Nouvelle République le 31 - 07 - 2019

Grâce à l'exportation du phosphate et du fer à l'état brut ou semi-brut, l'Algérie fera-t- elle face à la baisse du prix du pétrole comme le stipulent certains experts ? Or, tant pour le phosphate que pour le fer (brut ou semi-brut), la commercialisation dépend tant des contraintes d'environnement, du management stratégique interne, de la teneur chimique donc de leur pureté qui déterminent le coût d'exploitation, de la croissance de l'économie mondiale et surtout de sa future structure avec la quatrième révolution industrielle qui se met progressivement en place 2019/2030 fondé sur les nouvelles technologies et l'intelligence artificielle posant la problématique du fondement du développement, la bonne gouvernance et l'économie de la connaissance.
Il faudrait absolument descendre au sein de l'arbre généalogique du fer et du phosphate pour avoir une valeur ajoutée durable passant par un partenariat gagnant/gagnant, avec les grands groupes internationaux ( structure oligopolistique) qui contrôlent tant la production que la commercialisation mondiale. Par ailleurs, se pose une question stratégique pour l'Algérie où les complexes de fer et de phosphate (comme pour le ciment) étant de fort consommateur de gaz naturel, à quel prix sera cédé la gaz tant pour éviter des subventions non ciblées source de gaspillage, de pertes financières pour le trésor et pour se conformer aux règles internationales qui interdisent la dualité des prix. Suite à mes précédentes contributions, ci-joint une analyse, aidée par des experts, qui j'espère sera utile afin d'éviter les erreurs du passé où on a cru au mythe des hydrocarbures comme acteur de développement, qui se sont chiffrées en pertes évaluées à des milliards de dollars, sans compter la corruption socialisée qu'elle a engendrée.
1- Le cas du phosphate
L'augmentation de la population et la demande de nourriture diversifiée sont un facteur déterminant de la croissance du marché. En outre, la disponibilité limitée des terres labourées et l'augmentation de la consommation de viande dans le monde entier alimentent la demande d'engrais phosphatés au cours de la période de prévision. La concurrence sur le marché mondial est très intense et relativement intégrée, avec la présence d'acteurs clés limités qui obtiennent une part importante des revenus mondiaux.
Les principaux intervenants comprennent notamment les russes Eurochem Group AG et PJSC PhosAgro; les canadiens Agrium Inc. et Potash Corp. de Saskatchewan Inc; le norvégien Yara International ASA; les américains CF Industries Holdings Inc. et Mosaik Co.; l'indien Coromandel International Ltd.; le géant marocain OCP S.A. et Israel Chemicals Ltd. En 2018, environ 8,5 tonnes de phosphates sont produites dans le monde chaque seconde, soit 270 millions de tonnes par an (compteur en tonnes).
Production minière (+ réserves) en 2018 en milliers de tonnes
- États-Unis réserves 27,000-production (1, 000,000)
- Algérie réserves 1,300-production (2, 200,000)
- Australie réserves 3,000-production (1, 100,000)
- Brésil réserves 5,400-production (1, 700,000)
- Chine réserves 140,000-production (3, 200,000)
- Egypte réserves 4,600-production (1, 300,000)
- Finlande réserves 1,000-production (1, 000,000)
- Inde réserves :1,600-production (46,000)
- Israël réserves 3,900-production (67,000)
- Jordanie réserves 8,800-production (1,000,000)
- Kazakhstan-réserves 1,600-production (260,000)
- Mexique- réserves 2,000-production (30,000)
- Maroc-réserves 33,000-production (50, 000,000)
- Pérou- réserves 3,100-production (400,000)
- Russie-réserves 13,000-production (600,000)
- Arabie Saoudite réserves: 5,200-production (1, 400,000)
- Sénégal réserves 1,500- production (50,000)
- Afrique du Sud réserves 2,100 -production (1, 500,000)
- Syrie réserves 100 -production (1, 800,000)
- Togo-réserves 850 -production (30,000)
- Tunisie réserves 3,300-production (100,000)
- Ouzbekistan réserves 900- production (100,000)
- Vietnam réserves 3,300-production (30,000)
- Autres pays réserves: 1,300-production (770,000)
Total mondial 270,000 (70,000,000)
[Source : 2019 US geological survey on phosphate rock]
Le prix est fluctuant étant coté en décembre 2018 à 99,17 dollars la tonne, en mars 2019 98,50 dollars et en juin 2019, 105,00 dollars la tonne métrique. Selon la Banque Mondiale, la tendance générale et à moyen terme des prix des produits phosphatés reste orientée à la baisse et le phosphate brut se négocierait en 2020 au tour de 80-85 dollars U.S la tonne métrique, celui du DAP autour de 377,5 dollars U.S la tonne métrique et le TSP à près de 300 dollars U.S la tonne métrique. Selon l'agence de notation mondiale, les prix des roches de phosphate resteront en moyenne à 100 dollars la tonne (sans frais à bord), en 2019 / 2020 et les prix de la tonne de roche de phosphate (sans frais à bord) atteindront 105 dollars en 2019 et 110 dollars sur le long terme.
Ainsi si l'Algérie exporte trois millions de tonnes de phosphate brut annuellement à un cours moyen de 100 dollars à prix constant 2019, nous aurons un chiffre d'affaire de 300 millions de dollars et pour 30 millions de tonnes trois( 3) milliards de dollars. Comme dans cette filière les charges sont très élevées (amortissement et charges salariales notamment) un minimum de 40%, le profit net serait pour 30 millions de tonnes environ 1,8 milliard de dollar. En cas d'association avec un partenaire étranger selon la règle des 49/51%, le profit net restant à l'Algérie serait légèrement supérieur à 900 millions de dollars. On est loin des profits dans le domaine des hydrocarbures.
Pour accroitre le profit net, il faut donc se lancer dans des unités de transformation hautement capitalistiques avec des investissements lourds et à rentabilité à moyen terme avec une exportation de produits nobles. Ainsi, sur un marché aussi concurrentiel que l'UE, l'engrais /urée était vendue à plus de 350 euros la tonne en 2014, a été coté en moyenne annuelle en 2017 à 270 euros la tonne, en mars 2018 à 260 dollars la tonne métrique. D'une manière générale les prix sont très volatils supposant une connaissance parfaite du marché boursier international afin d'éviter d'importantes pertes en cas de mauvaises prévisions. Ainsi fin mai 2019, l'urée granulée du Moyen-Orient était coté à 260 dollars la tonne métrique, celle de l'Indonésie/Malaisie 278 dollars.
L'Ammonium a été coté à 278 dollars la tonne métrique, l'ammoniac (yuzhny), 221 dollars, DAP Russie 382, MAP Maroc 369 et le TSP Tunisie 321 dollars la tonne métrique. Aussi, pour une grande quantité exportable cela nécessite pour l'Algérie, des investissements très lourds et à rentabilité à moyen terme pas avant 2022/2023 si le projet est en fonctionnement en 2019/2020. Et pour une importante quantité exportable, cela passe par un partenariat avec des firmes de renom, du fait du contrôle de cette filière par quelques firmes au niveau mondial. Par ailleurs, pour l'Algérie il faudra résoudre le problème du prix de cession du gaz qui devrait être aligné sur celui du marché afin d'éviter les nombreux litiges. Dans ce cadre, je préconise à la suite de nombreux experts que la pétrochimie soit rattachée au Ministère de l'Energie/Sonatrach pour plus de cohérence et d'efficacité, quitte à créer un secrétariat d'Etat des industries pétrochimiques.
2- Le cas du fer
Pour le fer, les réserves mondiales de fer sont évaluées selon les organismes internationaux à 85.000 millions de tonnes. L'Australie arrive en tête avec 24 000Mt, suivi de la Russie 14000Mt, du Brésil 12 000 Mt, de la Chine 7 200 Mt, de l'Inde 5 200 Mt, Etats-Unis 3 500 Mt, du Venezuela 2 400 Mt, de l'Ukraine 2 300 Mt, du Canada 2 300 Mt et de la Suède 2 200 Mt.
L'Algérie n'étant pas citée dans les statistiques internationales mais selon les données algériennes nous aurions des réserves d'environ 3000 tonnes mais avec des gisements exploitables, évaluées entre 1 500 et 2 000 Mt..
Principaux pays producteurs de minerai de fer en 2017 en Mt (millions de tonnes)
Selon le site Planescope, chaque seconde, on produit environ 70 tonnes de minerai de fer dans le monde en 2017 (compteur). Autrement dit, la production mondiale de minerai de fer s'élève à 2,2 milliards de tonnes.
- Australie : 39,8% (avec 879 Mt)
- Brésil : 19,8% (avec 436 Mt)
- Chine : 8,6% (avec 191 Mt)
- Inde : 7% (avec 154 Mt)
- Russie : 4,6% (avec 101 Mt)
- Ukraine : 3,3% (avec 73 Mt)
- Afrique du Sud : 3,2% (avec 69 Mt)
- Iran : 2,6% (avec 57 Mt)
- Canada : 2,2% (avec 49 Mt)
- États-Unis : 2% (avec 44 Mt)
- Suède : 1,2% (avec 27 Mt)
- Kazakhstan : 0,6% (avec 13 Mt)
- Autres pays : 5,1% (avec 113 Mt)
[Source : Ressources naturelles Canada]
(A suivre)
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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