Les employés algériens de la compagnie aérienne française Aigle Azur se sont rassemblés, hier, devant les locaux de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) avant de procéder à la création d'une section syndicale spécifique à la compagnie afin de se défendre et réclamer leurs droits. Craignant d'être vendus à la découpe aux repreneurs qui se sont manifestés ces derniers jours, les employés algériens d'Aigle Azur dont le nombre s'élève à 350, comptent réagir à la situation et constituer leur propre défense pour sauver leurs emplois et se protéger contre la précarité et l'injustice. L'objectif de cette section syndicale est de faire parvenir leurs doléances auprès les hauts responsables de la compagnie «insensibles et indifférents» à la situation insupportable de ces employés. Une situation que regrette Saliha Berkani, cheffe d'escale chez Aigle Azur qui assure à la chaîne de télévision française TV5 Monde souffrir de la situation comme tous ses collègues. De leurs côtés les salariés français de l'entreprise se sont mobilisés devant le siège du ministère des Transports afin de dénoncer l'absence de soutien de leur hiérarchie et inciter les autorités françaises à sauver la compagnie en faillite et qui risque de disparaître d'ici quelques jours. Son sort est suspendu à la décision de la justice française lundi prochain. La date de la première audience de la compagnie Aigle Azur lors de laquelle l'avenir de la compagnie sera connu. Au même moment les prétendants au rachat de l'entreprise se multiplient et la sélection devra se connaître d'ici peu. Lors de sa réunion consultative, le comité d'entreprise d'Aigle Azur a pris sa décision et a opté en faveur de deux offres de reprise d'Aigle Azur. Il s'agit en premier lieu de l'offre de Lionel Guérin, ancien P-dg de Hop, filiale du groupe Air France et actionnaire minoritaire de la compagnie en difficulté, Gérard Houa qui a exprimé à maintes reprises son intention de récupérer la compagnie. Plusieurs autres compagnies étrangères ont exprimé leur souhait de racheter l'entreprise Aigle Azur, mais les autorités françaises manœuvrent pour garder la main sur la deuxième compagnie aérienne du pays et refusent de céder. Son objectif est de l'affilier à Air France et rapatrier, également, les 15 millions d'euros encore bloqués en Algérie. Le dénouement de la situation nécessite du temps et de la patience. La bataille juridique s'annonce assez complexe pour les deux parties. A l'Aéroport international d'Alger, Houari Boumédiene, les guichets de la compagnie Aigle Azur sont définitivement fermés. Ils ne restent que les passagers qui se plaignent de leur situation et les travailleurs qui crient à l'injustice. Bien qu'elle ait manifesté un intérêt particulier concernant la possibilité du rachat d'Aigle Azur, Air Algérie semble être impuissante financièrement. Ce qui remet en question sa situation financière qu'elle a tant défendu.
