L'hommage des Algériens au regretté Général de corps d'Armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), a pris, hier, une dimension d'une exceptionnelle raretée. Des citoyens, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, sont sortis tôt le matin, exprimant leur deuil et leur profonde tristesse, sur fond d'un slogan qui est devenu national «Djeïch, châab, khaoua, khaoua» et vrai signal de ralliement des Algériens qui portent leur pays dans leur cœur. En cette journée du mois de décembre marquée par un soleil printanier, c'est une foule immense qui a tenu à être présente aux obsèques du moudjahid authentique et véritable patriote que fut le Général de corps d'Armée Ahmed Gaïd Salah, considéré comme un héros national ayant consacré toute son existence à l'Algérie, avec une mention particulière pour les derniers mois de sa vie qui ont été voués entièrement à mener le pays à bon port et le sauver d'un complot dévastateur. Au pas de course pour accompagner le cortège funèbre ou sur les trottoirs de part et d'autre de l'itinéraire, tout au long du parcours emprunté entre le Palais du peuple et le Carré des Martyrs du cimetière El Alia, les Algériens ont été présents, en masse et particulièrement les jeunes. Ils étaient très nombreux aux abords du Palais du Peuple, tôt le matin, à attendre l'arrivée de la dépouille du défunt Ahmed Gaïd Salah, pour un dernier hommage. De hauts responsables de l'Etat et de l'Armée, à leur tête le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et le chef d'Etat-major de l'ANP par intérim, le général-major Saïd Chanegriha, l'ancien chef de l'Etat Abdelkader Bensalah, le président du Sénat par intérim, Salah Goudjil, le président de l'Assemblée populaire nationale, Slimane Chenine, le président du Conseil constitutionnel, Kamel Feniche, le président de l'Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi, le Premier ministre par intérim, Sabri Boukadoum, ainsi que les représentants du corps diplomatique accrédité à Alger, les membres de sa famille mais aussi des citoyens, se sont recueillis au Palais du peuple à la mémoire du défunt Ahmed Gaïd Salah et ont présenté leurs condoléances aux membres de sa famille. En fin de matinée, le cortège funèbre a quitté le Palais du Peuple et a emprunté, constamment au milieu d'une foule compacte, les principales rues et artères de la capitale, la Place Addis-Abeba, l'avenue de l'Indépendance, la Place du 1er-Mai et l'avenue de l'ALN, en passant par la grande et imposante mosquée d'Alger, pour se diriger vers le cimetière d'El Alia. Au niveau de la Place du 1er Mai, le cortège s'est complètement arrêté au niveau de la trémie où une masse de citoyens, beaucoup drapés de l'emblème national, voulaient se rapprocher du véhicule militaire transportant la dépouille. Aux alentours du cimetière, c'est une foule qui s'étend à perte de vue qui est là quand le cortège arrive à El Alia, visiblement émue et attristée, reprenant des chants patriotiques et des slogans à la gloire de l'Armée et du défunt. «Djeich chaâb khaoua khaoua Gaïd Salah maâ chouhada (Armée-peuple sont des frères, Gaïd Salah parmi les chouhada), «Gaid Salah, héros de la nation» et «Allah Akbar (Dieu est Grand)», criaient les citoyens comme pour exprimer leur gratitude et reconnaissance à celui qui s'est sacrifié pour assurer la stabilité du pays et l'unité territoriale et protéger le peuple dans une conjoncture sensible et décisive de l'Histoire de l'Algérie. Drapée de l'emblème national et entourée de gerbes de fleurs, la dépouille de Gaïd Salah était transportée sur un véhicule militaire. Après l'accomplissement de la prière du mort (salat el djanaza), l'oraison funèbre est lue par le Général-major Boualem Madi, directeur de la communication et de l'orientation au ministère de la Défense nationale, dans laquelle il a rappelé le dévouement et le sacrifice du défunt pour la Nation. Le défunt Ahmed Gaïd Salah est, ensuite, inhumé au Carré des Martyrs. L'emblème national qui couvrait le cercueil est remis par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à l'un des fils du regretté Ahmed Gaïd Salah. Ainsi, en plus des millions d'Algériens qui ont accompli la prière de l'absent sur son âme, à travers les wilayas du territoire national, une foule immense composée de toutes les franges de la société, a rendu hier mercredi un hommage retentissant au défunt général de Corps d'Armée Ahmed Gaïd Salah, décédé lundi à l'âge de 79 ans.
