? En août dernier, lors de son entrevue périodique avec la presse nationale, le Président Abdelmadjid Tebboune avait indiqué que les capacités de l'Algérie permettent de récupérer, à moyen terme, la valeur du dinar. Cela fait partie du combat qu'il mène visant à préserver la dignité des Algériens. Un mois après, lors du discours d'ouverture de la rencontre annuelle Gouvernement-walis, organisée au Palais des nations, au Club des Pins, à l'Ouest d'Alger, le Président Tebboune déclarait : «Nous avons commencé la bataille pour augmenter la valeur du dinar». Il relevait en même temps l'importance de prendre «des mesures précises pour éviter de créer de l'inflation». Cette tendance est prise en compte par l'agence américaine Fitch Solutions, fournisseur de données, auteure de recherches et d'analyses et même de notation financière internationale. Selon ses prévisions publiées mardi 24 janvier, le dinar finira 2023 à 118,70 DZD/USD, en hausse par rapport à ses prévisions précédentes de 131,80 DZD/USD. Fitch Solutions a également révisé à la baisse sa prévision d'inflation en Algérie de 4,4 % à 3,8 % en 2023. Dans une nouvelle note d'analyse intitulée : «L'inflation algérienne devrait connaître une forte décéleration en 2023 alors que le dinar continue de se renforcer», l'agence américaine prévoit que la Banque d'Algérie (BA) maintienne une politique monétaire accommodante en 2023 car elle choisit de soutenir le dinar pour contrôler l'inflation. En conséquence, la même agence prévoit également que l'inflation va décélérer de 9,7% en 2022 à 3,8% en 2023, malgré une politique monétaire et budgétaire accommodante, le taux d'actualisation étant maintenu à 3,00 % tout au long de l'année. Dans le détail, la même source explique que «la Banque d'Algérie maintiendra le taux d'actualisation inchangé à 3,00 % en 2023», et que «le taux de réserves obligatoires – que la Banque d'Algérie utilise activement pour contrôler la masse monétaire – restera à 2,00 %». «D'amples réserves permettront à la BA de continuer à soutenir le dinar», estime l'agence américaine, qui note que «l'Algérie a réussi à augmenter ses réserves de change de 34,1 % en 2022 en raison de la hausse des prix de l'énergie, la première augmentation de ce type depuis 2013.» «La BA choisira de soutenir le dinar afin de maintenir les pressions inflationnistes sous contrôle», estime l'agence américaine. Elle note que « l'inflation est sur une trajectoire baissière depuis son pic de 11,7 % en glissement annuel en juillet 2022, pour atteindre 8,6 % en glissement annuel en novembre 2022. De plus, note-elle encore, «la baisse des prix des matières premières agricoles ajoutera aux pressions à la baisse sur l'inflation étant donné que les prix alimentaires constituent 43,1 % du panier de l'ipc du pays.»
