Dans une interview à «Al-Jazeera Podcast»diffusée par la chaîne d'information qatarie, le Président Abdelmadjid Tebboune a abordé les questions régionales qui concernent directement l'Algérie et a réaffirmé les positions déjà exposées à diverses occasions. Ainsi, il a confirmé que l'Algérie n'abandonnera jamais la Tunisie et le peuple tunisien, et elle ne tolérera pas «l'effondrement de l'Etat tunisien», souhaitant que le peuple tunisien préserve son pays. Les pressions étrangères malveillantes risquent de porter atteinte à la stabilité interne de la Tunisie, ce qui risque d'affecter le citoyen, a-t-il déclaré. La Tunisie est une extension de la sécurité à l'Algérie, et l'Algérie, à son tour, est une extension de la sécurité à la Tunisie a-t-il encore ajouté. Le Président Tebboune a souligné que l'Algérie cherche à participer avec «bienveillance»au dialogue politique en Tunisie avec les différents belligérants sans s'aligner en faveur d'une partie et ce, dans le but de «rassembler toutes les parties prenantes en vue d'empêcher l'effondrement de l'Etat tunisien». «Tout pas dans cette direction est fait en informant le Président Saïed et l'UGTT», a-t-il ajouté «Tout comme je n'accepte pas qu'on parle des affaires internes de l'Algérie, je ne me permets pas de parler de Kais Saïed et de la Tunisie», a expliqué le Président Tebboune. «J'espère que le peuple tunisien va préserver son pays». Dans ce même ordre d'idées, Abdelmadjid Tebboune a souligné que l'Algérie compte aider la Tunisie dans la mesure du possible. Les tiraillements politiques en Tunisie sont une affaire interne et font partie du processus démocratique, a relevé le président de la République. «L'Algérie ne se permettra jamais de s'y ingérer», a-t-il assuré. On sait que le Président tunisien Kais Saïed vient de rejeter les «diktats» du Fonds monétaire international (FMI), qui conditionne l'octroi d'un prêt à la Tunisie à des réformes économiques et à la levée de certaines subventions étatiques. Pour le Président tunisien, l'alternative est le compter sur soi. Concernant le Sahara occidental, le Président Tebboune a rappelé que la question est entre les mains des Nations unies. «Le premier et le dernier mot revient au peuple sahraoui, seul à disposer de son sort», a-t-il soutenu. Récemment, dans son interview accordée à la chaîne qatarie «Al-Jazeera», le Président Tebboune avait réaffirmé que la question du Sahara occidental était une affaire de pure décolonisation, inscrite au niveau de la Commission de décolonisation à l'ONU. A propos de la question palestinienne, le Président de la République a indiqué que «la stabilité du Moyen Orient, voire du monde, s'appuie sur l'établissement d'un véritable Etat palestinien». «Nous allons aider nos frères palestiniens pour unifier leur position, et pour que la Palestine devienne un membre à part entière au sein de l'ONU», a-t-il dit, relevant que le problème de l'Algérie avec l'entité sioniste réside uniquement dans le droit palestinien et que l'Algérie ne renoncera jamais à ce droit quelles que soient les circonstances. Sur le dossier malien, le Président Tebboune a réaffirmé que l'Algérie œuvrait à instaurer la sécurité au Mali. «Personne ne nous empêchera d'aider nos frères Maliens et nous n'accepterons aucune scission entre le Nord et le Sud du Mali», a-t-il souligné. Il a relevé la différence d'approche entre l'Algérie et la France concernant le Mali et révélé qu'il en avait informé le Président français, «la France voit que la solution est militaire, alors que nous la considérons économique et sociale», a expliqué le Président Tebboune. Concernant la Libye, le président de la République a rappelé que l'Algérie respectait la décision souveraine libyenne, soulignant que «le changement de gouvernements n'est pas une solution mais un baume temporaire». «Nous sommes à équidistance avec toutes les parties et nous n'accepterons pas les manipulations puisque le changement de gouvernements n'a pas donné de résultat, et la solution souveraine réside dans les élections», a affirmé le Chef de l'Etat. Dernièrement, le président de la République avait fait savoir que l'Algérie est pleinement convaincue que les Libyens sauront surmonter les conditions difficiles et concrétiser la volonté et la souveraineté du peuple libyen, toutes obédiences confondues, à savoir l'élection de ses dirigeants et représentants et la planification de l'avenir de son pays sans pression ni diktat aucun. Lakhdar A. Voir sur Internet
