Laurent Berger, secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), le premier syndicat de France, a annoncé dans une interview au Monde sa décision de quitter son poste en juin prochain.Il cèdera ses fonctions à Marylise Léon, actuelle numéro deux du syndicat. Dans le même temps, la décision de Laurent Berger n'est pas liée à la mobilisation contre la réforme des retraites qui se poursuit toujours en France. «Il s'agit d'une décision mûrement réfléchie, arrêtée dès la fin 2021, après discussion avec mes collègues de la commission exécutive. Ce n'est ni un coup de tête ni un choix dicté par l'actualité», a-t-il assuré.Il estime néanmoins que la situation actuelle ne peut être qualifiée de défaite du mouvement social: «Non. La défaite du syndicalisme, c'est quand on n'a pas fait ce que l'on aurait dû faire. Le pire aurait été que cette réforme passe sans encombre, comme si elle ne soulevait aucun problème. Depuis trois mois, les travailleurs et les travailleuses ont exprimé une forme de dignité et j'espère qu'ils agiront encore ainsi, le 1er mai, en descendant dans la rue de façon massive». Le président français Emmanuel Macron a quant à lui déclaré à la presse ce mercredi qu'il respectait Laurent Berger. Laurent Berger a été nommé secrétaire général de la CFDT en 2012. Son syndicat réunit plus de 600.000 membres et participe activement à l'organisation des manifestations contre la réforme des retraites.Un projet de réforme visant à relever l'âge de la retraite de 62 à 64 ans et à supprimer un certain nombre de régimes spéciaux a été présenté en janvier. L'initiative a déclenché des manifestations et des grèves dans tout le pays. Le 14 avril, le Conseil constitutionnel a confirmé la réforme en excluant seulement quelques clauses et a approuvé cette proposition clé du gouvernement. À la suite de cette décision, Emmanuel Macron a signé le texte de loi.n
