On a vu de bonnes choses durant les trois jours qui ont célébré l'Aïd El Adha pour cette année 2023, malgré la cherté excessive des prix des moutons sur le marché national, la seule tâche noire déplorée durant la fête du sacrifice. Un souci à la recherche d'un remède depuis très longtemps. Une célébration sous la joie des enfants, des préparatifs des plats par les femmes, l'accomplissement du sacrifice par les hommes, sous l'œil vigilant des services de sécurité, la présence permanente et omniprésente des sapeurs-pompiers mais, aussi, dans un respect total des commerçants au dispositif de permanence établi par le ministère du Commerce et à travers des visites symboliques des ministres, malgré une forte diminution du nombre des moutons sacrifiés, l'Aïd El Adha 2023 est passé dans la sérénité totale. Malgré une forte abstention à l'achat des moutons en raison des prix excessifs rencontrés et observés sur le marché national, les Algériens ont, tout de même, fêté l'Aïd Al Adha dans la joie et sérénité. Certes, la colère chez certains parents devant des prix fous des moutons n'a pas empêché d'autres, se trouvant dans le même cas, de passer au plan B. Un plan qui consiste à s'approvisionner en viande bovine et ovine, en morceaux, chez les boucheries du coin pour remplacer le mouton et fêter l'Aïd El Adha. Une solution trouvée et adoptée par de nombreuses familles à revenu moyen, voire issues de la classe moyenne, dont la plupart se sont tout simplement abstenus à l'achat d'un mouton vue la grande folie de son prix. « Le plus petit, une brebis de six mois, fait jusqu'à 50.000 DA ! Alors que le prix d'un agneau est proposé à partir de 80.000, voire dans les 240.000 pour certaines races ! » Stupéfait, un sexagénaire de trois enfants dans la commune d'Ouled Fayet relevant de l'agglomération d'Alger s'interrogeait. Faisant un dernier tour en compagnie de ses trois fils, à la veille de l'Aïd El Adha, Abdelkader. M., un chauffeur de taxi de métier, était persuadé qu'il allait trouver le bon mouton qui correspondrait bien à son budget dérisoire de 45.000 DA. Un dernier espoir pour faire plaisir aux enfants et accomplir le devoir religieux du sacrifice par la même occasion. Une fois arrivé au marché des cheptels d'Ouled Fayet, mercredi passé aux environs de 18h le soir, où les moutons des régions de Médéa et Djelfa sont dressés partout et devant une marrée de visiteurs et de personnes à la recherche d'un mouton à moins coût, Abdelkader, ce chauffeur de taxi, était confronté à de rudes négociations autour du prix de la bête. Il lui a fallu deux longues heures pour arriver à convaincre un éleveur de Djelfa de lui vendre un mouton contre 45.000 DA, un accord trouvé entre les deux hommes à la grande joie des trois enfants. Tout comme lui, ils étaient des milliers à avoir un budget tout juste moyen, à faire plusieurs allez et retour et entreprendre de longues négociations pour avoir le mouton. Un achat dans la douleur. D'autres, moins chanceux, en milliers, qui n'ont pas pu acquérir le mouton de l'Aïd, se sont rabattus vers les boucheries pour sauver la fête du sacrifice. La cherté du prix du mouton a été la seule tâche noire pour l'Aïd El Adha de cette année. Adhésion et respect total des commerçants au dispositif de permanence Il y a quelques années, la problématique concernant l'ouverture et de la disponibilité des commerces pendant la période des fêtes religieuses ou événement national avait toujours été soulevée au pays. Posant de sérieux préjudices aux citoyens confrontés aux soucis de trouver des ravitaillements en denrées alimentaires, notamment de base et l'approvisionnement en produits alimentaires de large consommation, faisaient face presque à une ville fantôme, où les commerces étaient presque tous fermés. Mais aujourd'hui, et durant l'Aïd El Adha de l'année 2023, la situation s'est complètement métamorphosée, où désormais on assiste à une adhésion totale des commerçants au règles de la profession imposés par le ministère du Commerce. Une nouvelle culture du commerce s'installe. Hormis quelques dizaines de commerçants « hors-la-loi » qui ont refusé de suivre les mesures et décisions liées au dispositif de permanence établi par le ministère du Commerce pendant les trois jours de l'Aïd El-Adha, d'autres, voire la grande majorité, ont, en revanche, respecté le dispositif de permanence durant les trois jours. Selon un communiqué du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations datant d'avant-hier, la tutelle a indiqué que la grande partie des 52.295 commerçants engagés dans le dispositif de permanence décidé au deuxième jour de l'Aid El-Adha, ont respecté les règlements et ouverts leurs commerces au grande public. « Dans le cadre du programme fixé pour assurer la permanence durant les jours de l'Aïd El-Adha, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a constaté, jeudi, l'engagement de 52.295 commerçants à exercer leurs activités commerciales sur l'ensemble du territoire national lors du 2ème jour de l'Aïd El-Adha », lit-on dans le communiqué du ministère. Au total, précise la même source, seulement une trentaine de commerçants n'avaient pas honoré leur engagement, et ce dans neuf (9) wilayas, à savoir Alger (2), Batna (7), Bouira (7), El Oued (1), Mostaganem (1), Sétif (6), Jijel (1), El Taref (3) et enfin Skikda (2). Face à ce succès, le ministère a adressé ses remerciements à tous les employés du secteur qui ont veillé sur les opérations de contrôle du programme de permanence, notamment au 2ème jour de cette occasion bénie, saluant à cet égard « leurs efforts continus », rapporte le communiqué de la tutelle. « Quelque 52.259 commerçants avaient assuré, au 1er jour de l'Aïd El-Adha la permanence, tandis que 66 autres à l'échelle nationale n'ont pas honoré leur engagement », rappelle, par ailleurs, le ministère du Commerce. A noter que ce dernier a mobilisé 52.325 commerçants pour assurer la permanence de l'Aïd El-Adha et l'approvisionnement en produits alimentaires de large consommation. Les malades n'ont pas été oubliés Pendant que tout le monde célébrait la fête du sacrifice, le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, était, lui, en visite, au deuxième jour de l'Aïd El Adha, chez les patients et le personnel de garde à l'hôpital de Birtraria à Alger. Une visite solidaire visant avant tout à remonter le moral des citoyens malades et hospitalisés, et faire partager la joie de l'Aïd El Adha avec eux qui, certains, se trouvent loin de leur sien. Abdelhak Saihi a salué la mobilisation du personnel de garde en ces jours de l'Aïd El Adha avant de s'enquérir des conditions de prise en charge des patients au service de médecine interne, en visitant les différentes unités de ce service, notamment les unités de consultation quotidienne et d'exploration, ainsi que les différentes applications électroniques permettant une prise en charge rapide et efficace des patients, tant pour la gestion que pour le dossier médical ou le suivi quotidien. S'exprimant à la presse en marge de cette visite, le ministre a présenté ses meilleurs vœux de santé à l'ensemble des malades hospitalisés à l'occasion de la fête de l'Aïd, avant de déclarer, à la suite d'une question posée par un journaliste sur la numérisation du secteur de la santé, que le taux de numérisation des services de santé « a dépassé les 87% au niveau national », dira Abdelhak Saihi, ce qui a permis, a-t-il ajouté, d'économiser « d'importantes sommes d'argent qui étaient destinées à l'achat de papier, par exemple». Et d'ajouter que le système informatique « permettra, à l'avenir, de renforcer le suivi du dossier du patient, ce qui assurera une prise en charge rapide et optimale des malades », assure-t-il.