La lutte contre le cancer est au cœur de la politique sanitaire de l'Etat, voire l'une des priorités dans le secteur de la Santé. L'amélioration de la prise en charge des malades, l'intégration de nouvelles pratiques thérapeutiques, la relance dynamique de la recherche scientifique, ainsi que la mise en place de nouveaux hôpitaux spéciaux de normes mondiales, sont autant de projets auxquels les hautes autorités du pays accordent un grand intérêt. En 2022, plus de 47.000 nouveaux cas de cancer ont été dénombrés au pays, un chiffre record qui témoigne de la croissance en continue de cette maladie en Algérie. Célébrée le 4 février de chaque année, comme ce fut le cas pour ce dimanche 4 février 2024, la Journée mondiale contre le cancer est, pour ce Nouvel an 2024, dédiée à la prévention, à l'amélioration des connaissances générales de la population sur le cancer et à la détection précoce et le traitement anticipant de cette maladie sournoise de néoplasme. Conscient des effets néfastes que peuvent provoquer les multiformes de cancer sur la vie normale des citoyens, le ministère de la Santé, en coordination avec l'Association Al-Amel du Centre Pierre et Marie-Curie (CPMC) de l'hôpital Mustapha Pacha d'Alger, organisent depuis avant-hier et jusqu'à demain lundi, la 7e édition du Salon d'information sur le cancer au siège du Palais des expositions (Pins maritimes), un événement très important qui intervient dans une conjoncture démographique, épidémique et sanitaire jamais atteinte depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962. L'Algérie qui est considérée comme étant un pays démographique en raison de la croissance en continue de nombre de la population nationale, a enregistré durant l'année 2023 un nouveau record dans le nombre des malades atteints par le cancer en atteignant plus de 47.000 cas, alors que dans les années passées ils étaient près de 35.000 cas, soit plus de 25% d'augmentation. Un taux qui confirme le développement inquiet de cancer en Algérie ce qui laisse place à la réplique. Une réplique que l'Etat veut qu'elle soit à la hauteur des besoins sanitaires de la population nationale, à travers les réformes et les projets visant la modernisation du secteur de la santé et, surtout, l'amélioration des conditions et prises en charge des patients. Prenant part à la 7e édition du Salon d'information sur le cancer qui se déroule actuellement au siège du Palais des expositions (Pins maritimes), Dr Djamila Nadir qui est la Sous-directrice en charge des maladies non transmissibles au ministère de la Santé a déclaré, avant-hier, que ce Salon sur le cancer est une opportunité en or pour sensibiliser les citoyens à l'importance extrême du rôle salvateur de la prévention contre cette maladie sournoise. « La promotion d'un mode de vie sain, le dépistage précoce de cancer et la mobilisation et la fourniture des soins de santé dans tout le pays, sont des objectifs réalisables qui permettent de lutter, voire combattre très sérieusement le cancer », précise Dr Djamila Nadir. Célébrant la Journée mondiale contre le cancer, la représentante du ministère de la Santé a affirmé qu'aujourd'hui le rôle des médias dans la contribution à la lutte contre le cancer est capital. « Ils sont un outil très efficace dans la transmission de l'information médicale exacte aux patients et à leurs familles, notamment l'accès à l'information sur les protocoles et les moyens d'accéder à la prévention, au dépistage et au traitement », ajouta ladite responsable. Selon cette dernière, le cancer en Algérie atteint beaucoup plus les hommes que les femmes, « les hommes étaient fréquemment atteints au niveau des poumons, du côlon, du rectum, de la prostate, de la vessie et de l'estomac, tandis que chez les femmes, le cancer du sein est le plus fréquent, suivi de celui du côlon et du rectum, de la thyroïde et du col de l'utérus », dira Dr Djamila Nadir au sujet de la prévalence du cancer en Algérie. Pour sa part, la secrétaire générale de l'Association «El-Amel» d'aide aux cancéreux du Centre anti-cancer Pierre et Marie Curie (CPMC), en l'occurrence Hamida Kettab a mis l'accent, à son tour, sur le rôle important des médias dans la transmission de l'information à la population, étant un lien entre les instances spécialisées et le citoyen. « L'Association ambitionne, à travers cette septième édition, de répandre une culture sanitaire en informant et orientant le citoyen de la prévention et du traitement jusqu'à l'accompagnement même en convalescence, et ce via les conférences destinées au grand public qui évoquent les différents types de cancer et la prévention à travers une hygiène de vie globalement saine », a affirmé la représentante de l'Association Al-Amel du CPMC. Quant aux visiteurs du Salon, ces derniers auront le droit à l'accès à des dépistages, des analyses et des examens de radiologie diagnostique pour une détection précoce des cancers en présence de nombreux staffs médicaux, relevant des différents établissements hospitaliers spécialisés, et de psychologues, tous mobilisés pour cette opération très particulière qui va pleinement contribuer aux connaissances générales de l'évolution de cancer en Algérie. De nouvelles thérapies et déjà des exploits Face à l'évolution de la médecine mondiale et le recours davantage aux nouvelles pratiques chirurgicales très technologiques pour mieux lutter contre le cancer, l'Algérie n'avait d'autres choix que de suivre le pas cela en définissant une stratégie nationale anti-cancer à long terme, voire de la période allant de 2023 à 2030, visant à rendre le secteur de la Santé très performant et répondre aux besoins de soins de la population nationale. En face de la chirurgie, la chimiothérapie ou encore la radiothérapie, le recours à de nouvelles pratiques dans le traitement de nombreux types de cancer constatés en Algérie est devenue une nécessité absolue, voire salutaire pour les futures générations. Les méthodes de traitement du cancer ne cessent de se développer et de se perfectionner grâce aux progrès constants de la recherche en médecine oncologique. Parmi les techniques les plus récentes dans ce domaine, deux en particulier attire l'attention : il s'agit de l'immunothérapie et la thérapie ciblée. D'abord, l'immunothérapie consiste à stimuler les défenses immunitaires de l'organisme pour s'attaquer aux cellules cancéreuses et les détruire. En d'autres termes, cette méthode vise à renforcer le système immunitaire afin qu'il puisse par lui-même reconnaître et se débarrasser des cellules cancéreuses. D'autre part, les thérapies ciblées ont pour objectif de bloquer la croissance ou la propagation de la tumeur en utilisant des médicaments qui ciblent spécifiquement les altérations génétiques présentes dans les cellules cancéreuses. Ces médicaments bloquent les voies de signalisation anormales et ralentissent la croissance tumorale. La généralisation de l'immunothérapie pour guérir les cas de cancer constatés en Algérie et répondre aux besoins de la population, avait connu une ampleur sans précédent durant ces quatre dernières années. En juin 2021, participant au 4ème Sommet de l'enco-hématologie, organisé à Alger, le chercheur en économie de santé, le Dr Ahcene Zenhati avait révélé que « seules 42% des thérapies ciblées et immunothérapies sont disponibles en Algérie » et que « parmi les 16 innovations thérapeutiques dans la prise en charge du cancer du sein, seules 8 sont enregistrées en Algérie dont 4 seulement sont disponibles », avait affirmé le spécialiste algérien. Toutefois, et malgré ce retard concédé par rapport au développement du secteur de la santé, des exploits ont été réalisés par des médecins et professeurs algériens tout au long de ces quatre dernières années. Des opérations chirurgicales très délicates qui nécessitent des équipements médicaux modernes de points, tels que des plateaux pour chirurgies, ont été réalisées par des médecins et professeurs algériens au grand bonheur des malades. Le cas de la cœlioscopie appelée également laparoscopie est l'une des nouvelles pratiques et techniques chirurgicales qui se répand en Algérie, cette technique qui permet, par une simple ouverture de la paroi de l'abdomen d'un malade, d'observer l'intérieur de la cavité abdominale ou pelvienne et d'intervenir sur les organes, est en train de se généraliser dans les hôpitaux du pays. Un exploit. Selon la directrice de l'hôpital de Sétif Nadjet Akhnak, pour la première fois en Algérie, des chirurgies de pointes de laparoscopie ont été réalisée avec succès chez des malades atteints par le cancer du foie. En effet, dans une déclaration faite, avant-hier, à l'APS, la responsable de l'établissement sanitaire de la wilaya de Sétif a révélé que « des opérations chirurgicales réussies de cancer du foie ont été effectuées pour la première fois en fin de semaine écoulée via la technique de laparoscopie au service de chirurgie ontologique de l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) anti cancer de Sétif », a-t-elle affirmée. Ces opérations « de qualité et de précision » ont été réalisées dans le cadre des journées chirurgicales de la formation continue des médecins de l'établissement qui s'est étalée sur 3 jours consécutives sous la supervision d'un expert français spécialisé dans la chirurgie du foie via la technique de laparoscopie, a déclaré Nadjet Akhnak. Des malades atteints du cancer du foie ont bénéficié dans le cadre de cette initiative, a ajouté la même responsable, précisant que leurs dossiers médicaux ont été étudiés par un staff chirurgical relevant de cet établissement hospitalier spécialisé anti-cancer. Le déroulement des opérations avait été diffusé en direct du bloc opératoire à la salle pédagogique du service pour permettre au maximum de chirurgiens et étudiants en médecine de bénéficier d'expériences en matière de chirurgie du foie, a souligné la même responsable. Une technique moins douloureuse qui permet aux patients un rétablissement plus rapide, Nadjet Akhnak a précisé que les malades ayant bénéficié de ces opérations de précision se trouvent dans un état stable et se rétablissent, mettant en avant l' « importance de l'adoption de cette technique médicale moderne dans la promotion de la qualité de la prise en charge médicale d'autant », dira-t-elle.
