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Cette France qui ne veut pas reconnaître sa défaite !
70 ans après le déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 11 - 2024

Alors que l'Algérie célèbre le 70e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération du 1er novembre 1954, le Président français, Emannuel Macron, effectue une visite au royaume du Maroc. Cette visite aurait pu ne pas susciter des interrogations à Alger si ce n'est le timing de sa programmation. Elle débuta le 28 octobre et ne prendra fin que le 30 du même mois, soit la veille du 1er novembre.
Le jour même de la célébration du 1er novembre, la Présidence française rendra public un communiqué où il est souligné qu'Emanuel Macron «reconnaît ce jour que Larbi Ben M' Hidi, héros national pour l'Algérie et l'un des six dirigeants qui lancèrent l'insurrection du 1er novembre 1954, a été assassiné par des militaires français placés sous commandement du général Aussaresses». En Algérie, cette reconnaissance ne constitue pas un événement. Au lendemain de l'annonce de l'assassinat de Ben M'Hidi, le 4 mars 1957, personne en Algérie ne croyait à la thèse de l'armée française, celle du suicide. Mais en citant Aussaresses la Présidence française omet de poursuivre la lecture des « confessions» du général Aussaresses révélés par son livre «Services spéciaux, Algérie 1955-1957» édité en 2001. Ses révélations sont glaçantes. Selon ses propres dires, son unité à elle seule avait arrêté et torturé 24.000 Algérois pendant six mois d'opérations menées par la 10ème division parachutiste commandée par le général Jacques Massu lors de la «Bataille d'Alger».
On les appelaient
«les crevettes de Bigeard»
De ce nombre, 3.000 seront portés disparus, morts sous la torture où exécutés sommairement. Nombreux sont ceux dont les cadavres seront jetés au large de la baie d'Alger par des hélicoptères. On les appelaient «les crevettes de Bigeard». En 1957 et dans l'objectif de démanteler la puissance organisation politico-militaire et faire échouer le mot d'ordre de grève générale lancée par le Fln pour le 28 janviern, 8.000 parachutistes et 1.500 gendarmes vont prendre d'assaut les quartiers musulmans d'Alger pendant dix mois. En 1954, Alger comptait 580.000 habitants. De cette population, 280.000 étaient des Européens.
En dehors de quelques centaines qui ont pris partie avec l'indépendance, la majorité des Européens était acquise au maintien de la colonisation et constituait un soutien non négligeable pour l'armée française. En face il y avait 300.000 Algériens, dont 100.000 vivaient dans la précarité dans 90 bidonvilles tout autour d'Alger. Depuis le 30 juillet 2024, rien ne va plus entre Alger et Paris. Date que choisis le Président français pour s'adresser par un simple message au roi Mohammed VI reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, et ceci en violation du droit international et de la résolution de l'Onu qui s'engage à organiser un référendum d'autodétermination dans ce territoire non autonome. Pourtant, quelques mois auparavant, le 28 mai 2024 tout semblait baignait dans l'huile entre les deux pays. La commission mixte d'historiens avait officiellement transmis à la France une liste d'objets historiques à récupérer par l'Algérie. Le communiqué de la commission rendu publique à cette date précise qu'il s'agit d'une «liste ouverte de biens historiques et symboliques de l'Algérie du XIXe siècle, conservés dans différentes institutions françaises, proposés à la restitution à l'Algérie sous forme de gestes symboliques».
«Les biens qui peuvent retrouver
leur terre d'origine»
Avant d'ajouter que la partie française s'engage notamment à transmettre cette liste à Emmanuel Macron afin que «les biens qui peuvent retrouver leur terre d'origine puissent l'être le plus rapidement possible». Ces objets sont principalement, des effets de l'émir Abdelkader, dont «on peut citer deux épées, un pistolet, sa tente de commandement, son bâton de commandement, l'original de Traités signés avec la France, ses éperons, son caftan, des manuscrits, etc». Le communiqué rajoute que «d'autres objets historiques concernent les chefs de la résistance algérienne, notamment la bibliothèque de Cheikh Ahaddad qui a mené l'insurrection de 1871. Ce fonds de manuscrits a été intégré dans les collections de la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations à Paris. S'y ajoutent la clé de la ville de Laghouat et les étendards des résistants de cette cité conquise en 1852. Et la liste est longue.
«Le canon géant Baba Merzoug
en 1830»
L'Algérie indépendante veut également récupérer d'autres biens qui remonte à la période précoloniale d'avant 1830, comme les avoirs au palais du Dey à Alger, les Traités et correspondances de la Régence avec les pays européens, etc. On trouve entre autres les 16 canons d'Alger pris en 1830 (sur un total de 24 canons pris à cette époque) et exposés dans la «batterie trophée»aux Invalides à Paris. Enfin, l'Algérie réclame également la restitution du canon géant (7 mètres de long) Baba Merzoug, pris à Alger en 1830 et installé, depuis 1833, comme colonne commémorative, surmontée d'un coq gaulois posant la patte sur un globe terrestre, dans la cour de l'arsenal de Brest. Malheureusement la récente détérioration des relations entre Alger et Paris remet sérieusement en cause le processus de négociations menée depuis des années par l'Algérie et la France «pour apaiser les mémoires de la colonisation et de la Guerre d'Algérie», selon les termes utilisés par le Président français Emanuel Macron le 18 mars 2022. Dans les faits, l'empire colonial français s'est écroulé suite à deux Guerres de libérations majeures, la Guerre d'Indochine (19 décembre 1946-28 juillet 1954) et la Guerre d'Algérie (novembre 1954-juillet 1962). Si pour l'Indochine la France n'avait aucun complexe pour utiliser le terme «guerre» pour qualifier ce conflit armée, ce n'était pas le cas pour l'Algérie. Il aurait fallait attendre 37 ans après l'indépendance pour que le Parlement français adopte le 18 octobre 1999 une loi reconnaissant que «la simple opération de maintien de l'ordre» qui s'est déroulée en Algérie du 1er novembre 1954, aux accords de cessez-le-feu du 19 mars 1962, était en réalité une «guerre».
Pourtant, les chiffres des lourdes pertes de l'armée française, de 1954 à 1962, sont révélateurs. Dans ''Chemins de mémoire'', diffusé par le ministère français des armées, il est mentionné que pas moins de 25.000 militaires ont été tués et 485 autres ont été portés disparus tout au long de la durée de la Guerre d'Algérie. A ce bilan, il faudrait rajouter 65.000 autres soldats blessés. D'autres chiffres donnent même plus de 27.500 soldats français tués en Algérie et un millier portés disparus. En comparaison, le nombre de militaires français morts pendant la guerre d'Indochine (1946-1954) n'était que de 20 600. Contrairement à la Guerre d'Algérie, celle d'Indochine a été menée par une armée composée de toutes les colonies française sous la bannière «Union française». Cette guerre avait mobilisé prés de 400 000 soldats, dont moins de 30% étaient Français. Nous trouvons également dans ses effectifs plus de 180.000 soldats mobilisés dans les colonies nord-africaine, surtout d'Algérie, et africaine de l'empire colonial français. Et le plus gros de l'armée de l'Union française était constitués d'auxiliaires (harkis) vietnamiens et des autre pays indochinois. En Algérie le nombre de soldats français mobilisés tout au long de la guerre avait dépassé 1,5 million. Ce qui représente plus de dix fois le nombre de ceux engagés en Indochine. Rien qu'en 1957, le ministère du Budget qui finance la guerre a dénombré 544.000 soldats français en opération en Algérie. Un effectif largement supérieur à celui des 400.000 soldats de l'Union française engagée en Indochine tout au long de la guerre (1946-1954). Pour les historiens, cette impressionnante mobilisation de l'armée française pour briser la volonté des Algériens d'être indépendant est expliquée par le fait que l'Algérie avait un statut de département, tandis que l'Indochine était une simple colonie lointaine.


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