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Le spectre d'une guerre nucléaire en perspective
La Russie riposte à l'escalade américaine
Publié dans La Nouvelle République le 21 - 11 - 2024

Le Président russe Vladimir Poutine a signé un décret approuvant la doctrine nucléaire actualisée : Fondements de la politique d'Etat dans le domaine de la dissuasion nucléaire.
Le principe de base dispose que l'arme nucléaire est le dernier recours pour protéger la souveraineté du pays. Mais face à l'émergence de nouveaux dangers et risques militaires, la Russie a dû préciser les paramètres admettant l'emploi de l'arme nucléaire. La doctrine nucléaire actualisée suppose l'éventualité d'une réponse nucléaire en cas d'emploi de missiles non nucléaires occidentaux par l'Ukraine contre la Russie, a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. «Ils [les Fondements de la politique d'Etat dans le domaine de la dissuasion nucléaire] indiquent que la Russie se réserve le droit d'employer l'arme nucléaire en cas d'agression aux armements conventionnels contre elle et/ou la Biélorussie en tant que membre de l'Etat de l'Union russo-biélorusse, agression qui créerait une menace critique pour leur souveraineté et/ou leur intégrité territoriale», écrit l'agence de presse russe TASS. Le document élargit la catégorie des alliances militaires et pays visés par la dissuasion nucléaire, complète la liste des menaces militaires qui nécessitent l'emploi de cette arme pour être neutralisées.
Ainsi, Moscou se réserve le droit d'employer l'arme nucléaire en réponse à une agression contre lui ou ses alliés. Cinq conditions essentielles régissent une éventuelle frappe nucléaire: si la Russie reçoit des informations fiables sur le lancement de missiles balistiques vers la Russie et ses alliés; si un ennemi utilise l'arme nucléaire ou d'autres armements de destruction massive contre le territoire de la Russie ou celui de ses alliés, contre des unités armées et des sites militaires de la Russie en dehors de son territoire; si l'ennemi attaque des sites militaires ou d'Etat critiques dont la mise hors service perturbera les opérations de riposte des forces nucléaires; si la Russie ou la Biélorussie en tant que membres de l'Union russo-biélorusse sont attaquées aux armes conventionnelles, mais avec l'émergence d'une menace critique pour leur souveraineté ou leur intégrité territoriale; si la Russie dispose d'informations fiables sur un décollage en masse d'appareils de l'aviation stratégique et tactique, de missiles de croisière, de drones et d'aéronefs hypersoniques et autres et leur passage de la frontière russe, explique TASS.
La décision de recourir à l'arme nucléaire est prise par le président de la Russie, qui peut, si nécessaire, informer les dirigeants politiques et militaires d'autres pays ou d'organisations internationales. Le document a été adopté pour remplacer la version précédente de la doctrine nucléaire russe qui avait été approuvée en juin 2020 pour prendre la place de celle qui avait été approuvée dix ans plus tôt, précise TASS.
Erdogan : la Russie doit pouvoir se défendre, dit Erdogan à propos de sa doctrine nucléaire
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré à propos de la mise à jour de la doctrine nucléaire de la Russie que cette dernière devait avoir et avait la capacité de se défendre. «Je pense certainement que cette déclaration de la Russie (sur la mise à jour de sa doctrine nucléaire) est avant tout une mesure prise en réponse à la position affichée à son égard concernant l'utilisation d'armes conventionnelles, note TASS. Je pense que cette question devrait être abordée par les responsables de l'Otan. La Russie devrait avoir et a la capacité de se défendre et de prendre des mesures pour se défendre. Et elle a dû prendre ces mesures. Tout comme nous, les pays de l'Otan, devons nous défendre et prendre des mesures pour le faire», a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse à Rio de Janeiro en marge du sommet du G20.
«Nous sommes prêts à assumer tout rôle de médiateur entre les parties [au conflit]. Nous avons la volonté et la possibilité de le faire. J'espère et je souhaite que la nouvelle administration américaine prenne des mesures plus courageuses, plus réfléchies et plus favorables à la paix», a affirmé M. Erdogan.
Lavrov : Moscou donnera une réponse pertinente aux frappes contre la Russie
Moscou donnera une réponse pertinente à la décision de Washington relative aux frappes contre la Russie, a averti le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Si des missiles de longue portée sont lancés sur le territoire russe depuis l'Ukraine, cela signifiera qu'ils sont guidés par des spécialistes américains, a-t-il signalé lors d'une conférence de presse au terme du sommet du G20.
Le ministre a souligné que, selon la position russe, aucun ATACMS ne pouvait être utilisé sans implication des Etats-Unis, notamment en ce qui concerne les données acquises par satellite et le pointage des cibles. Selon lui, les frappes aux missiles ATACMS portées par les troupes ukrainiennes contre la région russe de Briansk, frontalière de l'Ukraine, prouvent que l'Occident cherche l'escalade. Le président américain Joe Biden fait dans l'escalade dans le conflit Ukraine/ Russie et n'a fais aucune initiative pour la paix.


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