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Quand l'art littéraire cède à l'injonction politique
Le Goncourt et Gallimard rabaissés par le roman ''Houris'' ?
Publié dans La Nouvelle République le 01 - 12 - 2024

La France, sa récente patrie, enregistre des niveaux inédits de violations des libertés, notamment d'expression, ainsi que des actes de censure. Les exemples sont nombreux, parmi lesquels figurent Sputnik et Russia Today, du fait de sa subordination à des lobbys qui tiennent la bride. Il n'y a plus de pluralisme de l'information puisqu'elle est détenue par un quarteron de milliardaires amis qui vont jusqu'à acheter l'Ecole Supérieure de Journalisme. Même le ''Canard enchaîné'' a été absorbé.C'est une illusion de croire que les Français sont libres ! Même leurs Institutions sont gangrénées et perverties. Leurs médias ont banni de dizaines d'écrivains, d'analystes, de journalistes et penseurs notables. La liberté d'expression et le pluralisme de l'information ne sont plus l'apanage de la France 'Macroniste'. Seuls quelques sites d'informations, indépendants, dits «alternatifs», résistent.
Ce livre n'est pas une œuvre «littéraire». Il s'agit plutôt d'un pamphlet politique d'un genre déplorable, s'attaquant à l'Algérie en injuriant son peuple, à son passé révolutionnaire, à l'Arabe et à l'Islam, dont le centre du récit tragique – qu'il affirme avoir «imaginé» – est en réalité celui d'une femme réelle, blessée, défigurée, outragée de laquelle il a volé les secrets terribles de sa vie, pour en faire un roman émétique façonné en fonction de ce que veulent les dégénérés entendre de malpropre sur les musulmans et les Arabes, afin de conforter leur conscience coupable et valider leurs stéréotypes.
Daoud, par ses écrits de compromis, apparaît comme un auteur qui dulcifie tout en falsifiant l'ignominie coloniale. En inversant les accusations et en réhabilitant les comportements coloniaux, il ne s'inscrit pas dans la lignée des romanciers au sens littéraire classique, méritant déférence et récompense. C'est le néocolonisé du XXIe siècle, le porte-voix par conviction de ses maîtres colonialistes et suprémacistes qui trouvent en lui un parfait alibi arabe.
Plusieurs commentateurs soutiennent que la distinction de Daoud ne pouvait résulter, autrement, que sous l'influence d'une directive politique qui aurait joué dans la sélection de ce roman en raison de ses relations avec Emanuel Macron et Bernard-Henri Lévy. Pour des calculs politiques malsains, de vrais talents français en littérature ont été écartés et privés du prix. Dans cette vidéo intitulée «d'un fascisme à l'autre» (8), cette bonne dame a qualifié K. Daoud »d'illustration de la récupération politique aussi frappante que terrible ». «En France, ils aiment bien les Arabes, seulement si c'est des Arabes qui n'aiment pas les Arabes et qui critiquent les Arabes» dit-elle. Ce choix politique, qui s'inscrit dans la stratégie culturelle de la France en Algérie et en Afrique, conforte leurs thèses néocolonialistes et islamophobes. Ce phénomène de politisation des événements se manifeste fréquemment, y compris dans le domaine sportif. Il suffit de se rappeler le refus de l'Occident, d'accepter la participation de la Russie aux compétitions sportives. Les 'Nobel' de littérature et de la paix n'ont pas échappé aux pressions politiques non plus. Leur prestige s'amenuise au point où Le Goncourt est qualifié de «mafia Goncourt» (9).
Le Dr Ahmed Bensaada, le décrit remarquablement dans un de ses articles (10) qu'il a intitulé «Kamel Daoud, l'écrivain qui vomit sur son peuple». Il cite Aymeric Caron qui, dans une émission télé, a lancé à Daoud: «On a le sentiment en vous lisant... que vous n'aimez pas fondamentalement être aujourd'hui un Algérien en Algérie».
Gallimard, qui formate les auteurs, dit dans un communiqué: «Si Houris est inspiré de faits tragiques survenus en Algérie durant la guerre civile des années 1990, son intrigue, ses personnages et son héroïne sont purement fictionnels» et dans la foulée, comme de tradition tordue, quand il s'agit de l'Algérie, il ajoute le mantra que l'auteur fait l'objet de «violentes campagnes diffamatoires orchestrées par certains médias proches d'un régime dont nul n'ignore la nature».
« Régime »? Que pense cet éditeur du « régime » nazi/Vichy. On peut poser la question si l'on se réfère à cet article du ''Nouvel Obs'' de 2014 (11) intitulé «La curieuse histoire de Gallimard et de la biographie d'Hitler» où l'on insinue une collaboration. Le Dr Bensaada l'a confirmé (12) lors d'une interview de la Chaîne AL24!
Kamel Daoud a fait un virage à 180°; reniant les principes, calomniant les siens et souillant son essence y compris les martyrs de la Guerre de libération. Pourtant, ce sont ces martyrs qui lui ont permis d'étudier gratuitement. Sans eux, il serait encore esclave. Il pouvait rester probe en France, en usant des bonnes actions, sans compromission, que de faire dans la soumission, la provocation et l'abjection. Tout comme son ami romancier, le ''sayan'' Boualem Sensal, Franco-Algérien d'origine marocaine qui a soutenu dans un média d'extrême-droite, ''Frontière'' (dont il est membre du comité stratégique), qu'une partie de l'Algérie de l'Ouest était marocaine. Il tombe ainsi sous le coup de la loi pour «atteinte à l'unité nationale et à l'intégrité territoriale du pays». À propos de Sansal, l'ami de Daoud et des lobbys franco-israélien, l'académicien Jean-Christophe Rufin 'menace' l'Algérie ainsi : «Si Boualem Sansal n'est pas libéré», il proposera «son élection, exceptionnelle et immédiate, parmi les Immortels». Si leur agent est aussi «précieux», il peut proposer mieux : rebaptiser la Grande Tour parisienne «Tour Sansal»! Kamel Daoud restera «Arabe», même lauréat du Goncourt ou du Nobel. En son for intérieur, il sait ce qui il est; ce que les Algériens pensent de lui; comment son imposture sera jugée !
Terminons par un passage du livre de l'essayiste Ahmed Bensaada (13) (écrit en 2016), sur Kamel Daoud, décrivant les ''caractéristiques de l'écrivain néocolonisé'', de ce que les spécialistes, dit-il, appellent «l'alibi ethnique» ou «l'informateur indigène» :
«L'écrivain néocolonisé du 21e siècle ... est celui qui se fond dans la littérature de l'ex-colonisateur, en épouse automatiquement les idées les plus réactionnaires, use et abuse des stéréotypes et s'évertue à diaboliser sa communauté en les brandissant dès que le froufrou d'un hijab fait frissonner l'actualité. Ce n'est d'ailleurs qu'à ce prix qu'il est allégrement accepté, exhibé dans tous les plateaux médiatiques, exposé dans les prestigieuses tribunes littéraires, affublé de superlatifs pompeux, comparé aux plus grands auteurs métropolitains et ′′anobli′′ par de prestigieux trophées».
Amar Djerrad


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