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La fondation Hind Rajab a lancé la chasse aux criminels de guerre israéliens
Gaza
Publié dans La Nouvelle République le 13 - 02 - 2025

Il y a un an aujourd'hui, Hind Rajab, âgée de six ans, a été abattue par un char israélien alors qu'elle se cachait pour se mettre à l'abri. Aujourd'hui, une fondation belge poursuit les criminels de guerre israéliens en son nom.
sée et criblée de balles, bloquée à un carrefour de Gaza, à quelques mètres d'un char Merkava israélien ; sa tante et son oncle morts sur le siège avant ; quatre cousins affalés à côté d'elle, suitant le sang ; suppliant un secouriste palestinien à l'autre bout d'une ligne de téléphone portable, implorant de l'aide, criant qu'elle avait peur.Puis, en un éclair, elle a été déchiquetée par un torrent de balles de mitrailleuse, probablement de fabrication américaine. Hind Rajab a été tuée il y a un an aujourd'hui. Elle avait six ans.
Aujourd'hui, une fondation créée au nom de Hind cherche à obtenir justice, non seulement pour Hind, mais aussi pour les innombrables Palestiniens tués par Israël en violation du droit international.
Mais la fondation ne s'en prend pas à Israël en tant qu'Etat, elle adopte une approche différente : elle s'en prend aux soldats israéliens eux-mêmes.Dans un document déposé le 8 octobre auprès de la Cour pénale internationale, à La Haye, la fondation Hind Rajab, basée à Bruxelles, a identifié un millier de soldats israéliens qu'elle estime devoir être poursuivis par la Cour, sur la base de 8000 éléments de preuve, y compris les messages publiés par les soldats eux-mêmes sur les médias sociaux depuis la bande de Gaza totalement ravagée.
Parmi les actes dont les recrues et les officiers israéliens se sont vantés sur Facebook, Instagram, Snapchat, TikTok, Telegram et d'autres réseaux de médias sociaux : bombardements aveugles, assassinats ciblés de non-combattants, y compris le personnel médical, les journalistes et les civils brandissant des drapeaux blancs, destruction gratuite de maisons, d'hôpitaux, d'écoles, de marchés et de mosquées, privation forcée de nourriture et pillage.
«Des soldats israéliens ont mis le feu à la bibliothèque de l'université Aqsa dans la ville de Gaza et se sont photographiés devant les flammes», a rapporté le journaliste Younis Tirawi sur X le 23 mai. La photo avait été partagée sur les médias sociaux par le soldat israélien Tair Glisko, 424e bataillon, brigade de Givati, qui a ensuite rendu son compte privé.
Une recherche sur Google pour «Israeli soldiers cheer as they blow up building» (les soldats israéliens applaudissent alors qu'ils font exploser un bâtiment) donne ceci, ceci et ceci, parmi de nombreux autres messages du même genre.
L'insensibilité avec laquelle les soldats israéliens ont ouvertement et publiquement célébré leurs crimes de guerre, pensant probablement qu'ils resteraient totalement impunis, est précisément ce sur quoi la Fondation Hind Rajab va s'appuyer pour demander des comptes à ces soldats.Mondoweiss a parlé du travail de la Fondation Hind Rajab avec son principal avocat, Haroon Raza.
Issue du Mouvement du 30 mars, la Fondation surveille les crimes de guerre israéliens à Gaza depuis décembre 2023, avec l'aide d'un réseau de volontaires et d'avocats du monde entier. «C'est la force de notre organisation», a expliqué Haroon Raza à Mondoweiss.
«Nous sommes des milliers. Nous disposons d'un très vaste réseau d'enquêteurs en interne et en externe. Grâce à cela, nous disposons d'une puissance de travail suffisante pour surveiller presque tous ceux qui sont impliqués». «Nous avons des yeux et des oreilles partout, littéralement».«Ils ont tous des comptes sur des médias sociaux», a déclaré M. Raza à Mondoweiss, «et beaucoup d'entre eux prenaient des selfies et des photos de groupe, montrant exactement où ils étaient et ce qu'ils faisaient», a-t-il ajouté.
Ces yeux et ces oreilles se concentrent sur les comptes de médias sociaux des soldats qui ont servi à Gaza depuis le début de la guerre d'Israël, il y a quinze mois – une guerre établie par la Cour Internationale de Justice comme génocidaire, il y a un an cette semaine, trois jours avant l'assassinat brutal de Hind Rajab. «On entend le type, on voit le type qui prend un selfie, des hommes et des femmes, puis ils font tout exploser et ils applaudissent», dit Raza, en se référant à une vidéo fournie à la CPI par la Fondation.Outre les vidéos et les photos incriminées, la Fondation documente les dates, les heures et les lieux précis à Gaza, en les recoupant avec d'autres messages postés par les mêmes soldats.«Ce n'est pas sorcier», a déclaré M. Raza à Mondoweiss, en faisant référence à un soldat en particulier.
«Nous avons pu suivre ses déplacements et vérifier qu'il était bien là ce jour-là – disons à Rafah ce jour-là, disons en mai 2024 – puis dans le nord de Gaza ce jour-là. Par conséquent, son récit a été amplifié par le reste des preuves qu'il avait lui-même fournies».
L'internet n'oublie pas
Grâce au travail de la Fondation Hind Rajab, les chefs militaires israéliens ont ordonné aux soldats de cesser de se vanter de leurs crimes, craignant qu'ils ne soient détenus ou poursuivis lors de leurs déplacements à l'étranger. «Les dirigeants des forces armées leur ont pas demandé de cesser de commettre des crimes de guerre... Ils leur ont juste demandé de ne pas [s'en vanter]», a déclaré Haroon Raza à Mondoweiss. «Ils leur ont demandé de cesser de publier ce qu'ils faisaient. Et cela nous facilite la tâche. Cela prouve l'intention. Cela prouve qu'ils savent ce que leurs soldats, hommes et femmes, ont fait. Qu'ils n'en ont pas honte, mais qu'ils ne veulent pas qu'ils aient des ennuis».Il se peut que les soldats tiennent compte de ce conseil.
«Il est intéressant de les voir tout effacer», explique M. Raza, «et qu'ils savent qu'ils ont commis des crimes. Mais ils oublient que l'internet a une longue mémoire et que nous avons eu assez de temps».
«Nous disposons maintenant d'une base de données massive d'informations qui ont été vérifiées, qui ont été revérifiées grâce aux informations dont nous disposions déjà», a encore expliqué M. Raza à Mondoweiss. «Tout ce que nous avons à faire, c'est de déposer une plainte sur la base des preuves que nous pouvons voir et entendre dans les images animées comme dans les images fixes».
Parmi le millier de soldats cités dans la plainte de la Fondation Hind Rajab devant la CPI, on trouve un grand nombre d'officiers et de commandants, dont trente-trois personnes ayant la double nationalité israélienne et étrangère, une douzaine de Français et d'Américains, quatre Canadiens, trois Britanniques et deux Néerlandais. Il ne s'agit là que de la partie émergée de l'iceberg.
«Un pourcentage important de la population israélienne possède une double nationalité», a déclaré M. Raza à Mondoweiss. «Beaucoup d'entre eux sont des immigrants des Etats-Unis, des Pays-Bas, d'autres pays. Pour cette raison, le nombre réel sera bien plus élevé que trente-trois». La Fondation a transmis sa liste de soldats israéliens à dix pays différents dans lesquels les soldats israéliens se sentent chez eux, ou dans lesquels ils ont tendance à se rendre une fois leur service militaire terminé, pour se reposer [de leurs crimes] et se réadapter, et ces pays exercent une juridiction universelle sur les crimes internationaux les plus graves.
«Ces soldats de [forces armées israéliennes] partent en vacances, parfois avec des vols de correspondance... surtout s'ils veulent aller à Bali ou ailleurs», explique M. Raza. «Tout ce que nous avons à faire, c'est de vérifier la région dans laquelle ils se trouvent, de vérifier quel est le type de vol le plus populaire et de déposer une plainte». Des plaintes ont été déposées en Autriche, en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Suède, en Thaïlande et en Equateur. Plusieurs tentatives d'arrestation, au Brésil et en Argentine, n'ont pas abouti, les soldats ayant été prévenus et ayant pris la fuite.Selon M. Raza, une arrestation réussie n'est qu'une question de temps : «Je m'attends à ce que ce soit d'ici quelques mois». La Fondation s'attaque également aux complices et aux incitateurs des crimes de guerre israéliens. Parmi eux, les supporters de l'équipe de football Maccabi Tel-Aviv qui ont provoqué des émeutes à Amsterdam l'automne dernier, et un rabbin/soldat de la brigade israélienne Givati qui s'est vanté d'avoir détruit des quartiers entiers de Gaza et s'est félicité de l'assassinat de civils palestiniens.
Un faux sentiment de sécurité
À l'instar des anciens criminels de guerre nazis qui se cachaient au Paraguay, au Canada ou en Europe, apparemment intouchables, les soldats israéliens ont un faux sentiment de sécurité, affirme Haroon Raza. «Laissons-les nous tester», a déclaré M. Raza à Mondoweiss. «Nous sommes sur leur dos. Nous les suivons à la trace. S'ils touchent un pays doté d'une juridiction universelle ou un pays enclin à engager des poursuites, nous nous jetterons légalement sur eux». Le tireur du char israélien responsable du meurtre cruel de Hind Rajab sera-t-il traduit en justice ? Haroon Raza en est persuadé. «Je vais vous dire pourquoi. Lorsqu'il existe une compétence universelle, en particulier pour les crimes de guerre ou les crimes contre l'humanité, il n'y a normalement pas de prescription dans la législation nationale. Cela signifie que, même si nous découvrons les faits après vingt ans, comme l'a fait Simon Wiesenthal, nous pouvons toujours les poursuivre. Et c'est en fait ce que nous sommes... Nous sommes le Centre Simon Wiesenthal de Gaza, si vous voulez».
«Ce qui signifie que, tout comme [Simon Wiesenthal] l'a fait ... en ce qui concerne la Shoah et l'Holocauste, il a fait preuve de patience et de persévérance, et il en va de même pour nous. Nous avons pris un engagement envers nous-mêmes et envers les autres : nous ne nous reposerons pas jusqu'à notre dernier jour, jusqu'à ce que nous ayons atteint tout le monde ! Cela comprends bien évidemment les personnes responsables de l'assassinat de Hind Rajab. Nous promettons à Hind, ainsi qu'à sa famille et au peuple palestinien, que justice sera faite». La Fondation Hind Rajab accueille des organisateurs bénévoles, des experts en médias sociaux et surtout des avocats.


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