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Les aspects spirituels du jeûne d'après l'Ihyâ' de Ghazâlî
Mois sacré de Ramadhan
Publié dans La Nouvelle République le 03 - 03 - 2025

Du fait de la simplicité apparente du jeûne, ses aspects spirituels risquent de passer au second plan, voire d'être complètement occultés. C'est la raison pour laquelle Abû Hâmid al-Ghazâlî (m. 1111) décide de consacrer la majeure partie de son exposé sur le jeûne aux aspects spirituels de cette pratique, laquelle est, on le sait, un des cinq piliers de l'Islam.Cet exposé constitue le cinquième des quarante chapitres de l'immense œuvre maîtresse de Ghazâlî : Ihyâ' 'ulûm al-Dîn, la Revivification des sciences de la religion. Comme c'est souvent le cas dans l'Ihyâ', Ghazâlî emprunte beaucoup d'éléments – qu'il développe et enrichit considérablement – à Abû Tâlib al-Makkî (m. 996) dans son Qût al-Qulûb[1] (La Nourriture des cœurs).Ghazâlî a choisi d'intituler ce chapitre Kitâb asrâr al-çawm : Le Livre des aspects spirituels du jeûne[2]. Il est composé d'une introduction et de trois sections : Les obligations (wâjibât) et les actions extérieures recommandées (sunan zâhira) lors du jeûne. Les circonstances qui l'invalident.
Les aspects spirituels du jeûne et ses conditions.Les jeûnes surérogatoires (tatawwu' fî l-çiyâm). Un des fondements que l'on retrouve dans toutes les analyses de Ghazâlî est l'existence de nombreux degrés de profondeur dans la foi et dans tout acte d'adoration. Ces différents degrés peuvent se regrouper en trois catégories fondamentales, et concernant le jeûne, Ghazâlî expose les distinctions suivantes :
« Sache qu'il existe trois types de jeûne : le jeûne du commun (çawm al-'umûm), le jeûne de l'élite (çawm al-khuçûç) et le jeûne de l'élite de l'élite (çawm khuçûç al-khuçûç). Le jeûne du commun est caractérisé par l'abstention de se livrer aux désirs du ventre et du sexe. [En plus de cela], le jeûne de l'élite consiste à préserver du péché l'ouïe, la vue, la langue, les mains, les pieds et tous les organes d'action (jawârih). [Outre tout cela], le jeûne de l'élite de l'élite consiste pour le cœur à s'abstenir des préoccupations mondaines et de toutes pensées vaines, de manière à être entièrement tourné vers Dieu le Très-Haut...
Ainsi, pour les maîtres versés dans la science des cœurs (arbâb al-qulûb), se faire du souci, pendant le jeûne, pour la nourriture avec laquelle on rompra le jeûne est une faute grave car cette attitude indique un manque de confiance dans la faveur de Dieu, et une faiblesse dans la certitude concernant la subsistance (rizq) qu'Il octroie. Telle est l'excellence des prophètes, des véridiques (çiddîqîn) et des rapprochés (muqarrabîn). Il serait superflu d'en parler longuement car, en réalité, ce qui importe ici c'est l'effort de réalisation par la pratique. Cet effort consiste à tourner son aspiration intérieure vers Dieu et prendre du recul face à tout ce qui n'est pas Lui. Il s'agit donc de réaliser le sens du verset : « Dis : Allah, puis laisse-les à leurs vains discours[3]. »[4]
Le titre de ce chapitre, par son emploi du mot asrâr (terme dont le sens premier signifie ''secrets''), met d'emblée l'accent sur ce qui échappe inévitablement à une pratique superficielle du jeûne. A ce sujet, un des hadiths dont la portée est fondamentale pour Ghazâlî est le suivant : « Combien de jeûneurs ne reçoivent de leur jeûne que la faim et la soif ! »[5]
Ce hadith montre bien que l'observance des conditions extérieures du jeûne, bien que nécessaire, est loin d'être suffisante pour en faire un acte ayant une véritable portée spirituelle. Dès l'introduction, le premier élément que Ghazâlî souligne est la place qu'occupe le jeûne dans la foi : comparant deux hadiths, il en arrive à la conclusion que le jeûne constitue le quart de la foi. Ces deux hadiths sont les suivants :« Le jeûne est la moitié de la patience. »[6] et « La patience est la moitié de la foi. »[7]
Dès lors, Ghazâlî entreprend d'expliciter comment le jeûne peut «nourrir» la foi et en être un élément indispensable. Il y a, selon lui, deux raisons à cela : Premièrement, le jeûne est d'une part abandon et abstention et d'autre part il est purement intérieur et ne se manifeste pas par une action extérieure, comme c'est le cas des mouvements de la prière ou des actes rituels du pèlerinage par exemple.
E ce sens, le jeûne est un acte d'adoration qui, en principe, ne laisse rien transparaitre de lui-même : il pousse ainsi à l'absence d'ostentation et à la sincérité. La seconde raison est liée au fait que le jeûne ferme les accès de Satan au cœur de l'homme. Ghazâlî souligne que ces accès sont les désirs concupiscents (chahawât) lesquels se renforcent par la nourriture et la boisson. Il cite à ce propos ce hadith : « En vérité, Satan circule dans le corps du fils d'Adam comme circule le sang : dès lors, amoindrissez son flot par la faim. »[8]
Pour Ghazâlî, c'est parce que l'homme donne la primauté au corps au détriment de l'esprit, qu'il devient la proie des forces diaboliques. Le bon équilibre consistera alors à «dompter» les énergies corporelles par le jeûne afin que l'esprit retrouve la place première qui doit être la sienne. Toutefois, cela n'est réalisable que si le jeûne est accompli avec le comportement et les attitudes intérieures qui conviennent. Quels sont ce comportement et ces attitudes ? Puisque, comme nous l'avons vu, l'on ne saurait dire que peu de choses du jeûne de l'élite de l'élite, et qu'il ne concerne que les plus proches de Dieu, Ghazâlî va développer son exposé sur le jeûne de l'élite, et les attitudes qui le concernent. Ce jeûne, qui est celui des vertueux (çâlihîn), comporte six attitudes essentielles :
– Préserver le regard de tout ce qui est blâmable et réprouvé, et de tout ce qui préoccupe le cœur et le distrait du souvenir de Dieu (dhikr Allah). De fait, le regard est une porte privilégiée menant au cœur et cela est valable pour le bien comme pour le mal. A ce sujet, Ghazâlî cite ce hadith : « Le regard concupiscent est une des flèches empoisonnées du diable. A celui qui préserve son regard parce qu'il Le craint, Dieu accorde une foi dont il goûtera la douceur dans son cœur. »[9].
Tayeb Chouiref


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