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La réforme du système financier algérien lié à la rente des hydrocarbures a besoin de profondes réformes structurelles
Economie
Publié dans La Nouvelle République le 05 - 04 - 2025

Le système financier algérien, dans sa globalité – banques, fiscalité, domaines, douanes poumon des réformes a besoin de réformes structurelles à la fois pour intégrer la sphère informelle ce qui renvoie à l'éco-système et pour dynamiser le tissu productif et devant s'adapter aux normes internationales.
C'est un enjeu énorme de pouvoir, ce qui explique que les réformes structurelles annoncées depuis plus des décennies années soient souvent différées, les banques publiques en 2025 représentant plus de 85% des crédits octroyés et malgré leur nombre, les banques privées sont marginales et se pose cette question : l'ouverture du capital de la BDL et du CPA ont-ils permis un changement du conseil d'administration et leur fonctionnement par rapport aux pratiques du passé.
A partir de là, ne faut-il pas parler de refondation du système financier algérien pour dynamiser le tissu productif algérien car la réforme du système financier renvoie fondamentalement à la gouvernance globale. C'est que l'Algérie a peu de banques accompagnant les véritables investisseurs et pas de véritables bourse des valeurs, la bourse d'Alger étant en léthargie depuis 1996. Plusieurs questions se posent concernant le système financier algérien, poumon du développement du pays et de la croissance future du pays. Et parallèlement, se tisse des liens dialectiques entre la logique rentière et l'extension de la sphère informelle (avec des monopoleurs informels), produit des dysfonctionnements des appareils de l'Etat et de la bureaucratie. L'informel contrôle plus de 65% des segments des produits de première nécessité : marché des fruits et légumes, du poisson, de la viande rouge et blanche et à travers les importations le textile et le cuir expliquant le peu d'impacts des différentes directives du ministère du commerce . Car lorsqu'un gouvernement introduit des injections administratives ne correspondant pas à l'état de la société et c'est une loi économique universelle, les agents économiques produisent eux-mêmes leurs propres règles qui leur permettent de fonctionner, beaucoup pus solides que ceux que l'Etat veut imposer car reposant sur la confiance(étude sous la direction du professeur A.Mebtoul poids de la sphère informelle au Maghreb Institut Français des Relations internationales IFRI 2013 réactualisée dans le revue stratégie IMDEP Ministère de la défense nationale Alger octobre 2O19)
Dans sa note de février 2024 sur la conjoncture économique relative aux tendances monétaires et financières des 9 premiers mois de l'année 2023, la Banque d'Algérie a souligné qu'en septembre 2023, les sommes d'argent qui circulent en dehors du circuit bancaire ont atteint 8026,19 milliards de dinars, dépassant de loin les 7392,8 milliards de dinars enregistrés à fin décembre 2022, représentant au cours de 137 dinars un dollar 59,39 milliards de dollars soit environ 33% du PIB . La finance islamique, a eu un impact mitigé pour l'instant en Algérie pour absorber et bancariser ces fonds, le volume des dépôts au niveau des banques étant passé de 546,69 milliards DA en 2022 pour atteindre 623,83 milliards DA à fin juin 2023, soit moins de 1% de la masse monétaire de la sphère informelle. Quant aux bureaux de change pour canaliser l'épargne informelle, ils ne sont pas encore opérationnels, leur réussite étant conditionnée par le taux d'intérêt qui fluctue entre celui du marché parallèle et celui de la cotation officielle avec un l'écart entre 10/15% minimum au niveau de la sphère réelle.
En Algérie, Sonatrach pouvant être assimilée à une grande Banque primaire, la majorité des entreprises privées et publiques , que ce soit pour leur investissement ou leur exploitation courante, sont entièrement dépendantes de la «monnaie hydrocarbures », le système financier étant construit sur un ensemble de réseaux portés par des intérêts financiers individuels à court terme, développant ensuite à moyen terme des stratégies d'enracinement bloquant les réformes pour préserver des intérêts acquis, pas forcément porteur de croissance mais pour le partage de la rente.
Or, la vraie richesse ne peut apparaître que dans le cadre de la transformation du stock de monnaie en stock de capital, et là est toute la problématique du développement. L'analyse du système financier algérien ne peut être comprise sans aborder la rente des hydrocarbures. Tout est irrigué par la rente des hydrocarbures donnant ainsi des taux de croissance, de chômage et d'inflation fictifs On peut considérer que les conduits d'irrigation, les banques commerciales et d'investissement, opèrent non plus à partir d'une épargne puisée du marché, éventuellement un reliquat du travail, mais par les avances récurrentes (tirage: réescompte) auprès de la Banque d'Algérie pour les entreprises publiques qui sont ensuite refinancées par le Trésor public en la forme d'assainissement, rachat des engagements financiers des EPE auprès de la Banque d'Algérie. La richesse nationale créée puise sa source dans la relation du triptyque: stock physique (stock ressources naturelles d'hydrocarbures)-stock monétaire (transformation: richesse monétaire) – répartition (modalités et mécanismes de répartition: investissement-consommation-fonds de régulation). La société des hydrocarbures ne créait pas de richesses ou du moins très peu, elle transforme un stock physique en stock monétaire (champ de l'entreprise) ou contribue à avoir des réserves de change provenant essentiellement de Sonatrach estimées à plus de 70 milliards de dollars fin 2024, du fait que les exportations hors hydrocarbures ont connu une courbe descendante 6,9 milliards de dollars en 2022, 5,01 en 2023( source Banque d'Algérie) et selon les extrapolation du premier semestre 2024 de l'ONS 4,2 fin 2024 et sur ce montant 70% sont des dérivées d'hydrocarbures laissant un montant dérisoire aux segments à forte valeur ajoutée concurrentiel au niveau international Pour preuve les banques publiques malades de leurs clients les entreprises publiques sans compter la gestion défectueuse de certains services collectifs ( infrastructures , logements et hôpitaux par exemple) des crédits de complaisance à certains opérateurs privés, dans le cadre de réseau de clientèles, 250 milliards de dollars d'assainissement des entreprises publiques durant les trente dernières années à fin 2020 et cela a continué entre 2021 et 2024 selon un rapport officiel diffusé par le premier ministère algérien (source APS) et plus de 85% étant revenues à la case de départ, avec des réévaluations incessantes faute de maitrise de la gestion des projets, la BEA étant florissante que parce qu'elle gère les comptes à Sonatrach) l'assainissement des entreprises publiques a couté au Trésor public durant les trente dernières année selon un rapport du Premier ministère plus de 250 milliards de dollars et plus de 85% étant revenues à la case de départ (source APS) .
Pour son efficacité , la réforme du système financier doit s'inscrire d'une manière générale s'inscrire au sein de la réforme de l'éco- système et supposant une panification stratégique tenant compte tant des mutations internes qu'internationales. Toute démarche opérationnelle doit partir du général pour revenir au particulier afin de proposer des solutions concrètes aux problèmes multidimensionnels auxquels est confronté le pays durant cette étape décisive, les tactiques devant s'insérer dans le cadre d'une vision stratégique à moyen et long terme. Faute de planification et de cohérence dans la démarche globale, la confusion des rôles joue comme vecteur de blocage dans la mesure où la forme d'organisation ne fait que traduire les objectifs ou les non objectifs qui ont un soubassement politique. C'est toute la problématique du passage de l'Etat propriétaire gestionnaire à l'Etat Régulateur ou stratège que n'ont résolu ni les grandes sociétés nationales 1965/1979, puis leur découpage de 1980 à 1986 ; ni la structure des fonds de participations vers les années 1989/1990, ni la nature des holdings 1995/1999, ni les sociétés de participation de l'Etat SGP 2000/2018, qu'ils soient de 10, 20 ou 30, ni les groupes industriels 2018/2019 ni entre 2020/2024 la tutelle ministérielle et avec la dominance de la bureaucratie centrale et locale produit de la gestion administrative qui bloque l'épanouissement des énergies créatrices. Dès lors, peut-on sanctionner un directeur général qui a subi une injonction externe? Un directeur général d'entreprise publique est-il propriétaire dans le sens économique large- véritable pouvoir de décision-de son entreprise? Qui est propriétaire en Algérie de l'ensemble de ces unités économiques et de certains segments des services collectifs se livrant à des opérations marchandes Le bureau comme l'a montré le grand sociologue Max Weber est nécessaire dans toute économie mais il doit être au service de la société et non fonctionner comme pouvoir bureaucratique. Des structures centrales et locales hétéroclites non synchronisées et souvent antinomiques bloquent la circulation de l'information qui en ce XXI siècle avec la révolution d'Internet constitue le véritable pouvoir, certaines sous structures ou personnes acquérant plus de pouvoir par la détention de certaines informations. Ces réseaux croisés – étanches – expliquent que lors de séminaires à intervalles de quelques mois, des responsables donnent des chiffres différents parfois contradictoires, comme les différents taux de croissance d'inflation et du taux de chômage qui contredisent les tests de cohérences. Or la base de toute décision repose sur une information fiable et une erreur de politique économique peut se chiffrer en pertes pour la Nation de plusieurs centaines voire des milliards de dollars ?
En conclusion, l'objectif stratégique est de redonner confiance à la population algérienne en instaurant un Etat de droit, base du retour à la confiance, passant par des actions concrètes de lutte contre la corruption, le favoritisme, le régionalisme, mettant fin aux relations de clientèles occultes avec l'application de la règle de Peter qui fait que l'on gravite dans la hiérarchie en fonction de sa servitude et de son degré d'incompétence. Le pouvoir bureaucratique sclérosant a ainsi trois conséquences nuisibles au développement en Algérie ( voir notre contribution en 2008 au grand quotidien financier français les Echos.fr, le terrorisme bureaucratique, est l'obstacle majeur au frein à l'Etat de droit et à l'investissement productif) –premièrement, une centralisation pour régenter la vie politique, sociale et économique du pays ; deuxièmement , l'élimination de tout pouvoir rival au nom du pouvoir bureaucratique ; et troisièmement le bureaucrate bâtit au nom de l'Etat des plans dont l'efficacité se révèle bien faible, le but étant de donner l'illusion d'un gouvernement même si l'administration fonctionne à vide, en fait de gouverner une population infime en ignorant la société majoritaire. En bref, toutes mes recommandations précédentes sont sous tendues par la nécessaire rationalisation de l'Etat dans ses choix en tant qu'identité de la représentation collective. Cela n'est pas une question de lois vision bureaucratique et d'une culture dépassée, les pratiques sociales contredisant souvent le juridisme. En fait, le dépassement de l'entropie implique la refonte de l'Etat, liée à la moralisation des personnes chargées de gérer la Cité.
Abderrahmane Mebtoul
Pr des universités, Dr d'Etat


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