Cette présente analyse repose uniquement sur la balance commerciale, suite au dernier rapport numéro 1052 de l'Organe national de la statistique (ONS) du gouvernement algérien. Or, le document le plus significatif n'est pas la balance commerciale mais la balance de paiement qui inclut, outre le mouvement des marchandises, le mouvement des capitaux et le mouvement des services dont les importations en devises pour l'Algérie ont fluctué entre 5/6 milliards de dollars par an ces dernières années. Par ailleurs, il est utile de signaler qu'un indice se calcule par rapport à la période précédente : ainsi un indice négatif important en TO par rapport à un indice positif faible donne cumulé un indice négatif. Nous avons la structure suivante l'évolution des indices des prix à l'importation : 2022 + 14,9 -2023 -14,2 – 2024 -3,1 Pour le volume d'importation nous avons 2022 – 5,4 – 2023 + 21,9 – 2024 + 13,1 Pour l'évolution des indices des prix à l'exportation – 2022 +71,6 – 2O23 -21,3 – 2O24 – 7,4 Pour le volume d'exportation – 2O22-0,5 – 2023+3,1 – 2024 -4,5. Selon le document 1052 d'avril 2025 de l'ONS et pour un cours de 134 dinars un dollar, nous avons l'évolution suivante de la balance commerciale. Importation en GDA 2022 – 41,34 milliards de dollars – 2023 : 49,10 milliards de dollars – 2024 : 47,40 milliards de dollars. Exportation de biens, y compris les hydrocarbures – 2022 : 68,72 milliards de dollars – 2023 : 55,73 milliards de dollars – 2024 : 49,29 milliards de dollars 6605,8 Les prix à l'importation ont connu une diminution de 3,1% en 2024 ayant progressé de 13,1% en volume par rapport à l'année 2023. La variation en volume des importations de marchandises connaît des hausses pour toutes les catégories de produits suivants : « Boissons et tabac » avec 76,8%, « Articles manufacturés divers » avec 20,3%, « Machines et matériel de transport » avec 19,1%, les « produits alimentaires et animaux vivants » avec 16,7%, les « articles manufacturés » avec 14%, les « matières brutes non comestibles, sauf carburants » avec 2% et les « produits chimiques » avec 1,7%. En revanche, les « combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes » et les « huiles et graisses », affichent des diminutions respectives de leur volume de 13,4% et 1,2%. Les exportations en 2024 ont connu une baisse de 4,5% par rapport à l'année 2023 résultante principalement de la diminution de 7,4% des prix des hydrocarbures en 2024, mais également par une baisse au niveau des prix des produits hors hydrocarbures de 6,7% sur la même période. Ces évolutions des échanges de marchandises enregistrées durant l'année 2024 conduisent à un recul de l'excédent commercial qui passe de 12,49 milliards de dollars en 2023 à 18,93 milliards de dollars en 2024, soit une diminution de 84,8%. Le taux de couverture des importations par les exportations est en baisse, passant de 128,9% en 2023 à 104% en 2024. Ainsi les termes de l'échange se détériorent, passant de 100,4% en 2023 à 95,9% en 2024. La part des hydrocarbures brut et semi brut est passée de 91,1% en 2022, 91,3% en 2023 et 92,8% en 2024 avec des recettes de 60 milliards de dollars en 2020, 50 en 2023 et une estimation provisoire de 44 milliards de dollars en 2024 en rappelant sue le cours moyen a été de 75 dollars. (Voir Pr Abderrahmane Mebtoul magazine international New African Londres mars avril 2025 deux contributions : les impacts sur l'économie algérienne via la rente des hydrocarbures des taxes douanières américaines et les enjeux géostratégiques et la sécurité en Afrique : structuration des effectifs et des dépenses militaires). Qu'en est-il des exportations hors hydrocarbures, selon les statistiques officielles dont l'ONS ? Les prévisions sans analyses objectives, de certains politiques et experts, de 3O milliards de dollars hors hydrocarbures seront t elles atteintes entre 2028/2030 ? Car, un projet après sa mise en exploitation réelle, son seuil de rentabilité, sous réserve qu'il s'insère dans la logique des valeurs internationales et de la levée des contraintes bureaucratiques, n'est atteint qu'au bout de 3 ans pour les PMI/PME et 5/7 ans pour les grands projets. Selon les données officielles pour les exportations hors hydrocarbures, nous avons selon les statistiques douanières ( APS) : près de 6,9 milliards de dollars en 2022, 5,01 en 2023, selon la banque d'Algérie et selon les dernières données de l'ONS, une diminution de 6,7% par rapport à 2O23, ce qui donnerait pour 2024 environ 4,7 milliards de dollars. C'est que selon l'organe officiel du gouvernement ONS pour année 2024, nous, assistons à une diminution des prix à l'exportation de marchandises, avec des variations négatives pour toutes les catégories de produits hors hydrocarbures. Qu'en sera-t-il avec ave l'introduction des tarifs douaniers US où le FMI prévoit une turbulence l'économie mondiale en 2025 Ainsi, si on prend les libellés des groupes de la CTCI retenus par l'ONS, l'année 2024 enregistre une diminution des prix à l'exportation de marchandises, avec des variations négatives pour toutes les catégories de produits hors hydrocarbures : – CTCI 2+4 (Matières brutes non comestibles, Huiles graisses et cires d'origine animale ou végétale) de 10,6% ; – CTCI 6+8 (Articles manufacturés et Articles manufacturés divers) de 9,7% ; – CTCI 1 (Boissons et tabacs) de 8,8% ; – CTCI 0 (Produits alimentaires et animaux vivants) de 7,3% ; – CTCI7 (Machines et Matériel de transport) de 5,9% ; – CTCI 5 (Produits chimiques et produits connexes, de 2,2%. Qu'en sera-t-il en 2025 en cas d'un cours du gaz représentant un tiers des recettes de Sonatrach de 30/35 dollars le mégawatt heure d'un baril moins de 60 dollars, ou entre s 60/65 dollars, la cotation du 24 avril 2O25 étant de 66,14 dollars le Brent mais avec une baisse du dollar US lui donnant moins de pouvoir d'achat vis à vis des autres monnaies, cotation entre 1,13-1,14 dollar un euro à moins que les autres pays pratiquent des dévaluations proportionnelles de leurs monnaies. Car pour un cours de 1 dollar un euro, le cours du Brent serait de 57/58 dollars. Par ailleurs, pour une analyse objective, selon les statistiques douanières sur les 7,2% hors hydrocarbures 65/70% sont des dérivées d'hydrocarbures et si on ajoute les produits ferreux brut et semi brut, nous arrivons à plus de 85%, ce qui laisse aux produits nobles à forte valeur ajoutée concurrentielle au niveau international environ 15%, soit moins d'un milliard de dollars. Aussi s'imposent une gouvernance centrale et locale renouvellée, la valorisation du savoir et de profondes réformes au sein d'une planifications stratégique qui fait cruellement défaut, la création de la valeur reposant sur des entreprises productives loin des injonctions administratives, et ce pour atteindre horizon 2030, environ 400 milliards de produits intérieur brut avec une forte participation des segments hors hydrocarbures. Abderrahmane Mebtoul Pr des Universités Dr d'Etat