L'Ambassadeur de la RASD en charge de l'Europe et des institutions européennes, M. Omar Mansour est un ancien ministre de la République arabe sahraouie démocratique et un membre fondateur du Front Polisario. Mohsen Abdelmoumen : Pouvez-vous nous parler de la situation qui prévaut actuellement dans le territoire occupé du Sahara occidental ? Son Excellence Omar Mansour : La situation demeure réellement préoccupante parce que le Maroc continue à empêcher le peuple sahraoui d'exercer ses libertés dans son territoire : liberté de mouvement, liberté d'association, liberté de pouvoir défendre son droit à l'autodétermination, de pouvoir lever son drapeau. En plus de la répression, le Maroc continue aussi l'appauvrissement de la population et la confiscation de ses terres, ainsi que la destruction des maisons qui ne sont pas conformes au plan de colonisation qu'il mène. Il s'agit d'une colonisation de peuplement au Sahara occidental similaire à celle qui est menée par Israël et, partant, toute habitation, toute maison ou toute terre qui va à l'encontre de son objectif est confisquée, et les maisons des citoyens sont détruites jour après jour. Nous condamnons fermement cette politique et nous appelons la communauté internationale à agir pour soutenir la lutte du peuple sahraoui tant dans les territoires occupés que dans le Sahara occidental d'une manière générale, et nous considérons que la communauté internationale, dans ce moment important, doit exercer des pressions contre le Maroc pour qu'il respecte les droits du peuple sahraoui dans son autodétermination. C'est le préambule à toute solution nécessaire et définitive pour le Sahara occidental. Que pouvez-vous nous dire à propos de la dernière déclaration de Massad Boulos, le conseiller de Donald Trump, concernant les territoires occupés du Sahara occidental ? Nous considérons que la position des Etats-Unis en faveur de la solution du problème du Sahara occidental doit toujours être conforme aux résolutions des Nations unies. Les Etats-Unis en tant que membres du Conseil de sécurité ont une responsabilité importante, mais il ne peut pas y avoir de solution sans l'accord de la partie principale qui est le peuple sahraoui, et toute solution doit passer par le respect de sa volonté. Aucune résolution ne peut être définitive si elle vient d'une manière unilatérale et ne considère pas la position du principal concerné qui est le peuple sahraoui dans son droit à l'autodétermination et à l'indépendance. L'effort de la communauté internationale doit être en consonance avec la doctrine des Nations unies et ne pas oublier qu'il s'agit d'un dossier de décolonisation qui doit être mené conformément à ce que les Nations unies ont décidé depuis 1965 jusqu'à aujourd'hui, et qui a été clairement introduit par l'Union africaine qui est l'organisation dont nous sommes membres. Comment expliquez-vous le comportement de l'occupant marocain qui agit en toute impunité en dehors du droit international ? Nous considérons que c'est une persistance dans l'agression et qui doit finir immédiatement. Pour terminer, l'Algérie a toujours soutenu la cause juste du peuple sahraoui ainsi que la cause juste du peuple palestinien. Auriez-vous quelques mots à nous dire à ce propos ? Nous ne pouvons que rendre hommage à l'Algérie et à son peuple qui ont toujours été aux côtés des peuples qui militent pour leur indépendance et leur souveraineté. L'Algérie a payé un lourd tribut pour sa libération et elle continue à payer ses soutiens aux peuples en lutte. En tant que peuple sahraoui et en tant que voisin, nous les remercions et nous leur rendons un vibrant hommage. Interview réalisée à Bruxelles
