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Les souffrances s'aggravent !
Soudan du Sud
Publié dans La Nouvelle République le 12 - 05 - 2025

Le Soudan est déchiré depuis 2023 par un sanglant conflit entre l'armée du général Abdel Fattah El-Burhane, dirigeant de facto du pays depuis un coup d'Etat en 2021, et les forces paramilitaires de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.
Les affrontements armés se poursuivent dans plusieurs villes, notamment dans la région du Darfour, dans l'Etat de Sennar ou dans des localités du Kordofan occidental. Ces violences ont occasionné d'importants mouvements de population à l'intérieur du Soudan. Le conflit au Soudan a provoqué le déplacement de près de 13 millions de personnes, y compris environ 4 millions de réfugiés dont la majorité sont des femmes et des enfants, selon le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds de l'ONU pour l'enfance (UNICEF), aucune aide humanitaire n'a pu être acheminée dans la région depuis près d'un mois en raison de l'intensification des combats le long du Nil blanc. Or le fleuve est le principal couloir d'approvisionnement humanitaire du Haut-Nil. Ces derniers développements surviennent alors que l'Etat du Haut-Nil connaît l'un des taux de malnutrition les plus élevés du Soudan du Sud, avec plus de 300 000 enfants souffrant de malnutrition modérée ou sévère au cours de l'année écoulée. À la mi-avril, des barges transportant 1 000 tonnes de produits alimentaires et nutritionnels à destination de l'Etat du Haut-Nil ont été contraintes de rebrousser chemin en raison de l'insécurité. Près de 3 000 tonnes supplémentaires sont en attente à Bor, une plaque tournante du fret humanitaire le long du Nil prête à être livrée dès que les conditions le permettront. «Les enfants sont déjà les premiers à souffrir des situations d'urgence. Si nous ne parvenons pas à acheminer les fournitures nutritionnelles, nous risquons d'assister à une escalade de la malnutrition dans des zones déjà à bout de souffle». «Il s'agit déjà de l'une des régions du pays où l'insécurité alimentaire est la plus forte et où les taux de malnutrition sont extrêmement élevés. Dans ces situations, chaque jour fait la différence pour un enfant malnutri qui a besoin d'un traitement salvateur». En raison des problèmes de sécurité et de la valeur élevée des fournitures nutritionnelles, le PAM et l'UNICEF ne sont pas en mesure de prépositionner des stocks dans les zones d'insécurité, car cela rendrait les établissements de santé et les entrepôts de plus en plus vulnérables au pillage. Déjà, dans le Haut-Nil, près de 2.000 cartons de fournitures nutritionnelles vitales (environ 26 tonnes) ont été pillés depuis le début du conflit, privant environ 1 900 enfants de leur seule chance de traitement et de guérison. « Nous avons pris à contrecœur la décision sans précédent de retenir les fournitures de peur qu'elles ne parviennent pas aux enfants qui en ont si désespérément besoin, en raison des combats en cours, des pillages et de la perturbation de l'itinéraire fluvial ». Alors que la saison des pluies progresse et que le conflit continue de déplacer des familles, la propagation des maladies d'origine hydrique et l'augmentation de l'insécurité alimentaire devraient contribuer à l'augmentation du nombre d'enfants souffrant de malnutrition. Sans un accès et un réapprovisionnement urgents de l'aide vitale, le PAM et l'UNICEF prévoient d'épuiser les fournitures nutritionnelles pour traiter les cas modérés et sévères de malnutrition d'ici la fin du mois de mai. Les programmes de traitement vitaux de l'Etat sont alors paralysés, ce qui affecte des dizaines de milliers d'enfants en cours de traitement.
«Si cela continue, nous risquons d'être tout simplement à court de fournitures dans les comtés de l'Etat d'ici la fin mai , avec des résultats potentiellement catastrophiques pour les enfants les plus jeunes et les plus vulnérables ». Les agences onusiennes avertissent que sans une reprise urgente et sûre des accouchements, les enfants du Haut-Nil seront confrontés aux conséquences dévastatrices d'un traitement interrompu, annulant les gains durement acquis dans la lutte contre la malnutrition et mettant encore plus en danger la vie des plus jeunes et des plus vulnérables. Si l'Egypte (1,5 million de réfugiés) et le Soudan du Sud (1,1 million de réfugiés et de Sud-soudanais rapatriés) sont les premières destinations des civils fuyant la guerre et franchissant les frontières soudanaises, le Tchad a connu ces dernières semaines un nouvel afflux de personnes déplacées de force. Près de 20 000 personnes sont arrivées dans ce pays d'Afrique centrale rien qu'au cours des deux dernières semaines. L'escalade des affrontements à El Fasher, dans l'Etat du Darfour du Nord (Soudan), a déclenché d'importantes vagues de déplacements, avec l'arrivée d'une moyenne quotidienne de 2 000 femmes et enfants réfugiés dans la région frontalière de Tiné, au début du mois de mai. « Parmi eux, des enfants non accompagnés et blessés », a détaillé, dans son dernier rapport, l'Agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Ces nouveaux déplacements font suite à de violentes attaques perpétrées par des groupes armés dans le Darfour du Nord, où des assauts contre des camps de déplacés, notamment à Zamzam et Abou Shouk, ainsi que dans la ville d'El Fasher, ont semé la terreur. Au total, le Tchad accueille 1,3 million de réfugiés, dont 794 000 arrivés du Soudan depuis le début du conflit il y a plus de deux ans. Dans tous les pays accueillant des réfugiés soudanais, les besoins les plus urgents concernent l'eau, la nourriture, les abris, la santé et les articles de première nécessité. Outre l'enregistrement des nouveaux arrivants et l'identification des familles particulièrement vulnérables, les activités prioritaires actuelles portent notamment sur la réinstallation loin des zones frontalières et des mesures de protection pour prévenir les violences sexuelles et garantir des services de soins alternatifs pour les enfants réfugiés non accompagnés. Le Soudan accueille environ 10,5 millions de personnes déplacées internes dont plus de 8 millions de nouveaux déplacés depuis le 15 avril 2023. Depuis avril dernier, les équipes de terrain de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont ainsi observé une augmentation des déplacements en provenance du Darfour du Nord, avec environ 406.000 personnes déplacées du camp de Zamzam. Avec plus de 3,1 millions de déplacés, Khartoum (30 %) reste le principal Etat d'origine des déplacés internes. Suivent le Darfour du Sud (20 %) et le Darfour du Nord (18 %). Les personnes déplacées internes auraient été déplacées vers plus de 10 000 lieux différents dans 180 localités réparties dans les 18 Etats. L'OIM fait état d'une légère baisse du nombre de déplacés internes (7 %) accueillis dans 12 des 18 Etats, « reflétant principalement la poursuite des mouvements de retour vers les Etats de Khartoum, de Sennar et d'Al Jazirah ». « La baisse totale du nombre de personnes déplacées peut ne pas correspondre au nombre total estimé de rapatriés », a toutefois précisé l'OIM, relevant que ses équipes de terrain continuent à vérifier les lieux de retour.
Menaces sur plaque tournante
de l'aide humanitaire
Cette escalade survient alors que la guerre fait rage entre les Forces armées soudanaises (FAS) et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), qui semblent cibler des aéroports situés dans leurs zones de contrôle respectives. «Nous sommes très préoccupés par les frappes de drones en cours sur Port-Soudan » « Le droit international humanitaire doit être respecté. Une attention constante doit être portée à la protection des civils et des infrastructures civiles ». Les dernières frappes à Port-Soudan ont eu lieu tôt mardi matin, ciblant apparemment l'aéroport international et d'autres infrastructures, notamment un entrepôt de carburant et un transformateur électrique. Ces attaques « aggraveront les souffrances et les besoins humanitaires, ainsi que les difficultés d'accès et de logistique déjà importantes auxquelles les acteurs humanitaires sont confrontés pour acheminer l'aide d'urgence au reste du pays ». Elle a souligné que l'aéroport est crucial pour les opérations humanitaires, car il constitue le principal point d'entrée du personnel humanitaire, des fournitures médicales et autres secours vitaux. « De plus, la disponibilité du carburant à Port-Soudan est essentielle à l'acheminement de l'aide humanitaire vers les zones du Soudan qui ont un besoin urgent d'aide ». Elle a souligné que les dégâts causés aux infrastructures essentielles pourraient également perturber les chaînes d'approvisionnement et augmenter le prix des produits de première nécessité, aggravant ainsi ce qui constitue déjà la plus grande crise humanitaire au monde. Des attaques de drones ont également touché les Etats de Kassala et du Nil, selon le Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). En début de semaine, des frappes près de l'aéroport de Kassala ont déplacé environ 2 900 personnes et entraîné la suspension temporaire ou la relocalisation de certaines activités humanitaires. Par ailleurs, l'Etat du Nil est toujours confronté à une panne de courant suite à une frappe de drone sur le poste de transformation électrique d'Atbara le 25 avril. Cette panne contribue à l'aggravation des pénuries de carburant et de pain, ainsi qu'aux longues files d'attente devant les stations-service et les boulangeries. Depuis janvier, les attaques contre les infrastructures à travers le Soudan, telles que les centrales électriques, les sous-stations d'eau et les raffineries de pétrole, ont provoqué des pannes de courant généralisées et perturbé l'accès aux services essentiels, notamment l'eau potable, les soins de santé et l'approvisionnement alimentaire. Il s'agit de violations graves du droit international humanitaire et cela «reflète un manquement constant aux principes de distinction, de proportionnalité et de précaution.» « Toutes les mesures doivent être prises pour épargner les civils et les biens civils» «l'ONU appelle une fois de plus toutes les parties impliquées dans ce conflit à cesser les hostilités ».
Attaques de drones
près de l'aéroport de Port-Soudan
«Ces attaques semblent être les dernières d'une série d'opérations militaires de représailles menées par les Forces de soutien rapide et les forces armées soudanaises, ciblant des aéroports situés dans leurs zones de contrôle respectives». « Ces attaques n'ont pas eu d'impact direct sur les opérations ou activités humanitaires à Port-Soudan. Aucun de nos bureaux, locaux ou entrepôts n'a été touché, et nous poursuivons nos opérations habituelles », a précisé le porte-parole adjoint du Secrétaire général. Depuis avril 2023, les forces armées soudanaises affrontent les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dans une guerre civile sanglante qui a causé le déplacement de millions de personnes. L'attaque contre Port-Soudan est un développement inquiétant qui menace la protection des civils et les opérations humanitaires dans une zone jusqu'ici épargnée par le conflit dévastateur observé dans de nombreuses autres régions du pays. «Le Secrétaire général renouvelle son appel à un dialogue urgent entre les parties belligérantes en vue d'une cessation immédiate des hostilités et d'un processus politique inclusif afin de prévenir toute nouvelle escalade, de protéger les civils et de remettre le Soudan sur la voie de la paix et de la stabilité ». Sur le plan humanitaire, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) continue de suivre l'évolution de la situation suite aux récentes frappes de drones à Port-Soudan, qui est devenu le centre humanitaire des Nations Unies pour la coordination des opérations d'aide dans tout le pays. «L'OCHA continuera d'évaluer la situation, notamment son impact sur notre capacité à acheminer du matériel et du personnel vers et depuis le Soudan. Les vols du Service aérien humanitaire des Nations Unies à destination et en provenance de Port-Soudan ont été temporairement suspendus », a-t-il ajouté. Ces frappes font suite à une série d'attaques de drones contre des aéroports et d'autres infrastructures civiles, notamment des centrales électriques. Ces attaques ont provoqué d'importantes perturbations de l'approvisionnement en électricité et de l'accès à l'eau potable pour les civils, notamment les personnes déplacées et les rapatriés.
«Nous appelons toutes les parties à ce conflit à veiller à ce que les civils et les infrastructures civiles ne soient pas pris pour cible. Nous soulignons une fois de plus que les guerres ont des règles et que le droit international humanitaire doit être respecte.» De son côté, la Cour internationale de Justice (CIJ), dont le siège est à La Haye, a rejeté lundi une plainte accusant les Emirats arabes unis d'avoir alimenté le génocide au Soudan en soutenant les Forces de soutien rapide. La Cour a déclaré qu'elle « n'a manifestement pas compétence » et que l'affaire sera donc rayée de son rôle. En mars, le Soudan a demandé à la Cour de se saisir de cette affaire, alléguant que les Emirats avaient violé la Convention sur le génocide en armant et en finançant les FSR.
La CIJ ne s'est pas prononcée sur les allégations du gouvernement soudanais, mais, par 14 voix contre 2, elle a refusé d'imposer les mesures d'urgence provisoires demandées par le Soudan à l'encontre des Emirats arabes unis. Par 9 voix contre 7, elle a officiellement rayé l'affaire de son rôle, a-t-elle précisé dans un communiqué de presse. Le Soudan et les Emirats sont tous deux signataires de la Convention de 1948 sur le génocide, mais les Emirats arabes unis, lors de leur adhésion à la Convention en 2005, ont émis une réserve à une clause essentielle permettant aux pays de se poursuivre mutuellement devant la CIJ. La Cour rappelle toutefois qu'il existe une distinction fondamentale entre la question de l'acceptation de la juridiction de la Cour par les Etats et la conformité de leurs actes au droit international. Qu'ils aient accepté ou non cette juridiction en vertu de l'article IX de la Convention sur le génocide, les Etats sont tenus de se conformer aux obligations mises à leur charge par cet instrument, et demeurent responsables des actes contraires à leurs obligations internationales qui pourraient leur être attribués.
Samir Sabek
Source : Service d'information de l'ONU


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