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Publié dans La Nouvelle République le 14 - 05 - 2025

Sur le plan militaire et sécuritaire, il est à noter que la crise récente entre la France et l'Algérie a considérablement réduit l'apport des services de sécurité algériens auprès de leurs homologues français, y compris dans le domaine du renseignement.
Selon des échos rendus publics, le tarissement de la source algérienne a provoqué une panique au sein des services de renseignement français, intérieurs et extérieurs, qui comptent beaucoup sur le savoir-faire de leurs homologues algériens pour recueillir des informations sur les menaces terroristes visant les intérêts français et européens depuis le Maghreb ou le Sahel et sur le territoire français même. Et ce n'est pas en nous envoyant des barbouzes déguisés en diplomates que le dialogue entre les services va reprendre.
L'éloignement est acté du côté de nos services de renseignement, encouragé par l'ambiguïté de la politique française vis-à-vis du terrorisme et de l'intégrisme religieux que la France encourage au Sahel, en Libye, voire dans ses propres banlieues, mais aussi en menant des actions de déstabilisation en Algérie même en essayant d'y recréer des cellules terroristes, profitant du retour des derniers djihadistes algériens ou franco-algériens de Syrie en Algérie, comme on l'a vu récemment avec l'affaire Ivan qui a fait le tour de la planète.
Sur le plan diplomatique au sens large, après une éclipse de 20 ans, l'Algérie reprend sa place de puissance stabilisatrice et développementaliste, notamment dans sa région naturelle, ce qui ne peut que provoquer une collision frontale avec la France qui poursuit une politique néocoloniale.
Les positions diplomatiques de l'Algérie comme défenseur des causes justes dans le monde la met en porte-à-faux, voire en opposition directe ou indirecte, avec la France pro-occidentale, pro-sioniste et néocoloniale qui maintient son ingérence diplomatique et militaire dans son ancien espace colonial en Afrique et au Moyen-Orient, notamment concernant les deux causes emblématiques des Nations unies, la cause sahraouie, comme dernier conflit non résolu lié à la décolonisation du XXème siècle, et la cause palestinienne.
Dans son espace proche, l'Algérie adopte une position de long terme en manifestant son exigence ferme à l'égard de tous les acteurs extérieurs à la région de s'éloigner des ventres mous de la zone que sont la Libye et la bande sahélienne, au premier chef la France, ex-puissance coloniale et maître d'œuvre de l'affreux système de dépendance de la Françafrique qui a maintenu les pays du Sahel dans une pauvreté abjecte malgré leurs richesses. La doctrine de l'«Afrique aux Africains» était déjà celle de notre Etat-civilisation numide il y a plus de 2.300 ans.
La diplomatie de développement de l'Algérie dans sa région visant à faire de l'Etat algérien une puissance pivot dans l'essor de cet espace géographique provoque une collision avec le rôle prédateur de la France qui a pillé la zone durant la période coloniale et post-
indépendance et qui continue à maintenir un dispositif néocolonial à son seul profit.
Ainsi l'Algérie collabore avec les Etats pour réduire les crises et assurer la sécurité tout en respectant scrupuleusement leur souveraineté, soutient les processus politiques inclusifs et la réconciliation nationale, elle annule leurs dettes auprès du FMI et met en place un fonds pour le développement, et aide les pays de la région à renforcer leurs opérateurs nationaux via des programmes de formation de cadres.
Enfin, l'Algérie, à la manière de la Chine avec ses routes de la soie, investit directement et à ses frais dans les infrastructures routières, les dorsales gazières ou de fibre optique, et les chemins de fer régionaux.
Sur le plan économique, la nouvelle trajectoire économique de l'Etat algérien va de facto exclure tout partenariat avec la France et ses entreprises qui ne jouent pas le jeu égalitaire et cherchent encore à appliquer leur approche néocoloniale parasitaire en Algérie, comme avec leurs autres colonies.
L'ambition industrielle de l'Algérie va, par la force des choses, exclure la France qui refuse d'être un partenaire pour la politique de transformation en produits semi-finis et finis des
nombreuses matières premières énergétiques, minières et agricoles que recèle l'Algérie, laquelle veut conserver la valeur-ajoutée sur son territoire et créer des emplois, alors que la France privilégie l'importation des matières premières de ses colonies ou anciennes colonies à des prix préférentiels pour effectuer la transformation de ces produits en France métropolitaine dans le but d'accaparer la valeur-ajoutée et les emplois de qualité sur son sol.
L'Algérie est en train de nouer des partenariats au cas par cas avec toutes sortes de grandes puissances industrielles dont des grandes entreprises commencent à jouer le jeu de l'investissement direct en Algérie ou, le plus souvent, via des partenariats avec des entreprises algériennes.
De même, l'Algérie n'est plus une chasse-gardée pour la France concernant les grands appels d'offres internationaux dans le domaine agricole, que ce soit le blé, les produits laitiers, ou la viande bovine, du fait de la montée en puissance d'autres partenaires plus compétitifs ou plus agressifs commercialement. Enfin, l'Etat algérien entend réviser les accords d'association avec l'Union européenne qui se sont révélés un piège pour son développement économique.
Au niveau culturel et éducatif, l'Algérie a décidé de substituer progressivement l'anglais au français comme langue d'enseignement des matières scientifiques afin de réaliser un saut qualitatif dans ces domaines et pouvoir développer une coopération universitaire tous azimuts avec les puissances scientifiques d'excellence que sont les Etats-Unis, la Chine, la Russie, l'Inde ou l'Allemagne qui jouent plus le jeu de la coopération, malgré une grande différence culturelle.
Enfin, sur le plan médiatique, face à la guerre médiatique algérophobe débridée orchestrée en France contre l'Algérie, des efforts se font jour pour renforcer la présence et la voix de l'Algérie à l'échelle internationale. Mais le chemin est encore long car la visibilité des médias algériens à l'international est malheureusement très faible.
La crise entre l'Etat français et la communauté algérienne de France
L'assassinat du jeune Malien Aboubakar Cissé lors d'un crime islamophobe commis dans une mosquée du Sud de la France a provoqué une vive réaction de la part de la communauté algérienne en France.
Cette mort est massivement perçue comme la goutte d'eau qui fait déborder le vase de la montée institutionnelle de l'islamophobie, de la xénophobie et de la haine anti-immigrés orchestrée par le courant d'extrême-droite de l'establishment français.
En effet, la réaction tardive, pour le moins timide et embarrassée des autorités françaises, notamment du président Macron et de son ministre de l'Intérieur raciste, xénophobe et islamophobe Retailleau, ainsi que la poursuite de la campagne haineuse contre les immigrés musulmans et particulièrement les Algériens par les médias affiliés à l'extrême-droite du milliardaire Bolloré, notamment lors d'un débat surréaliste sur le choix des mots entre haine des Musulmans et islamophobie, ont exaspéré les Algériens de France qui sont victimes d'une forte discrimination et qui, de plus, ne se sentent plus protégés lorsqu'ils vivent ouvertement leur foi musulmane.
Ce climat rappelle celui qui a entraîné la fameuse marche des Beurs en 1983 à la suite de meurtres de jeunes Algériens de France.
Assisterons-nous à la naissance d'un grand mouvement pour les droits civiques et politiques à la manière du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis dans les années 60 ? Ou bien y aura-t-il un détournement et une répression par l'establishment français comme celui qu'a subi le mouvement de la marche des Beurs détourné vers la farce tiède de SOS Racisme avec la complicité du sayanim Julien Dray ? Dans une communauté qui a subi la montée de l'individualisme occidental et des fausses valeurs matérialistes et individualistes de l'ultra-libéralisme, y aura-t-il une place pour la prise de conscience politique puis pour l'action ?
La communauté algérienne de France est aujourd'hui à un tournant car nous connaissons les plans de son ennemi, le courant néo-colonialiste et xénophobe qui planifie méthodiquement et patiemment la remigration vers le pays d'origine de ses membres dits ''non intégrés'', c'est-à-dire non utiles au système capitaliste néolibéral et mal intégrés socialement et culturellement.
Allons-nous assister à une prise de conscience politique des Algériens de France pour se solidariser et défendre pleinement leurs droits politiques après 40 ans d'intégration ''individuelle'' voire ''individualiste'' forcenée comme préconisé par le ''modèle républicain'' ? Il est temps d'appliquer la maxime de Gramsci et d'opposer l'optimisme de l'action au pessimisme de la raison, car la maison France brûle pendant que l'Algérie, malgré tous les complots qui la visent, poursuit son chemin vers un avenir prospère.


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