RFI publie sur son site un dossier habillé de faits qui fleurissent le business venant de la vente des faux maillots de football. Tout se joue entre « économies, risques sanitaires et crime organisé ». L'enquête commence par « Qui dit retour des compétitions nationales dit nouveaux maillots... et avec eux un marché de contrefaçon toujours plus sophistiqué. » Elle montre du doigt ses jeunes qui « plongent » sur des équipements qui viennent d'ailleurs et qui portent atteinte à l'économie du pays. L'enquête évoque la difficulté pour un jeune de se payer un maillot officiel. Comme partout dans plusieurs pays en Afrique et mémé dans certains pays d'Europe. « Face à la flambée des prix de ces maillots ... derrière ces économies se cachent des risques sanitaires et des enjeux moraux liés au financement du crime organisé. » Ils sont 20% à avoir acheté des articles de sport contrefaits Des cas d'écoles sont cités dans cette enquête qui fait rêver de millions de jeunes. Un commerçant qui possède une garde-robe qui fait rêver des supporters, qui viennent des quatre coins du monde. déclara t'il « Une collection qui, en théorie, vaudrait des milliers d'euros. Sauf que tous ses maillots sont des contrefaçons…franchement, quand tu le portes, tu ne vois pas la différence. Le tissu est peut-être un peu moins bien, mais à première vue ça passe », explique le commerçant .Cette enquête bien menée rapporte que « Plus de 40 maillots s'entassent dans son armoire, achetés sur des sites comme KKgool ou MaxMaillots pour une vingtaine d'euros pièce. Et Alexandre est loin d'être un cas isolé. Selon un sondage Ifop réalisé en 2023 avec l'Union des fabricants (UNIFAB), 15% des personnes interrogées ont déjà acheté des articles de sport contrefaits. Chez les 15-18 ans, ce chiffre grimpe à 20% ». Des contrefaçons toujours plus réalistes et faciles à trouver Ce n'est plus un secret, cette tendance est confirmée par les douanes françaises en 2023, plus de 40% des produits saisis étaient des articles de sport, devant la parfumerie ou la maroquinerie. « Ce sont plusieurs millions de faux maillots qui sont vendus chaque année. Cela doit représenter au moins 20 % du marché, voire davantage dans certains pays », estime Delphine Sarfati-Sobreira, directrice générale de l'Unifab. Des contrefaçons toujours plus réalistes et faciles à trouver, 24 000 maillots ont été interceptés Le dossier de cette enquête pèse lourd, très lourd, et délivre des secrets effrayants , des profondeurs assombri par des cartons qui bouchent toute lumière qui permettrait à ceux qui sont pris au piège de s'en débarrasser de ce guet-apens,que nous qualifierons ici, de mortel. L'auteur de ce dossier révèle qu'en juillet dernier, plus de 24 000 maillots ont été interceptés dans le Jura. « Dans le camion, les nouvelles tuniques du Real Madrid et du FC Barcelone pour la saison 2025/2026, floquées Mbappé et Yamal. En Espagne, peu avant l'Euro 2024, les autorités avaient déjà mis la main sur 11 tonnes de maillots contrefaits. « À l'approche d'événements nationaux ou internationaux, c'est le secteur d'activité le plus copié », explique Delphine Sarfati-Sobreira. «Maintenant, tu commandes en ligne et ça arrive chez toi» Pour Mohamed, supporter de l'Olympique de Marseille et encore étudiant, la contrefaçon est avant tout une solution économique : « Honnêtement, mettre 120 euros dans un maillot, c'est impossible pour moi. Avec ce prix-là, je paye plus d'un mois de courses. » Comme beaucoup de jeunes, il profite de l'explosion des sites en ligne. « Avant, il fallait aller au marché et on voyait que c'était un faux. Maintenant, tu commandes en ligne et ça arrive chez toi en une semaine comme un colis », sourit-il. Un autre témoignera: « Personne ne remarquait que ce n'était pas des vrais», s'amuse-t-il. Logos, sponsors, flocages : tout y est. Un constat que réfute Delphine Sarfati-Sobreira : « Il y a une très grande différence entre les vrais et les faux, surtout au niveau du textile. Les faux maillots peuvent contenir des teintures toxiques, être chargés en plomb et provoquer des allergies. Ce sont des produits extrêmement dangereux pour les consommateurs». «Il m'est arrivé une fois de payer 10 euros pour débloquer mon colis à la douane» Mohamed, ce supporter de l'OM lui, reconnaît que les faux maillots s'usent plus vite : « surtout au niveau des flocages », mais cela ne le dissuade pas. « Même s'ils s'abîment plus vite, ça fait largement l'affaire. J'ai juste arrêté de mettre le nom d'un joueur dans le dos. » Il ignore pourtant qu'il s'expose à une sanction pénale... Dans les faits, seuls les revendeurs organisés sont visés. « Il m'est arrivé une fois de devoir payer 10 euros pour débloquer mon colis à la douane de l'aéroport, et c'est tout », Mohammed rapporte que les prix des vrais maillots n'ont cessé d'augmenter : en 2013, un maillot de Ligue 1 coûtait en moyenne 69 euros, contre 81 en 2024. Cette saison, le maillot de l'OM flocage et badges compris atteint 150 euros en boutique officielle... quand les copies se trouvent à 30 euros en ligne. «On achète un faux maillot de foot, on finance directement le crime organisé» Pour Delphine Sarfati-Sobreira, ce n'est pas un sujet de plaisanterie : « Lorsqu'on achète un faux maillot de foot, on finance directement le crime organisé, voire le terrorisme. Je parle de la mafia, des triades chinoises, de réseaux criminels qui utilisent la contrefaçon pour financer leurs autres activités. » Un lien dont les jeunes n'ont souvent pas conscience. « Dans mon groupe d'amis, tout le monde a déjà acheté des faux maillots. C'est tellement fréquent, personne ne pense à ça », reconnaît Alexandre, un peu troublé par l'information.