L'Algérie renforce son implication dans la sauvegarde et la valorisation de son patrimoine immatériel en participant à l'élaboration d'un dossier arabe commun destiné à inscrire la poterie artisanale manuelle sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco. Cette initiative, coordonnée par la Jordanie et soutenue par l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences (Alesco), réunit plusieurs pays de la région désireux de préserver et promouvoir cet art ancestral. Une première réunion de travail s'est tenue à Amman du 19 au 21 août 2025. Les débats ont porté sur l'élaboration du formulaire international exigé par l'Unesco. Les délégations présentes se sont mises d'accord sur la désignation officielle de l'élément, la manière de le décrire, les modalités de transmission des savoir-faire ainsi que ses dimensions sociales et culturelles. Cette rencontre marque une étape importante dans la préparation du dossier commun et traduit une volonté collective d'inscrire la poterie traditionnelle au cœur de l'identité arabe partagée. Pour l'Algérie, cette participation s'inscrit dans la continuité d'un entretien organisé le 23 juin dernier entre le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, et le directeur général de l'Alesco, Mohamed Ould Omar. Les deux responsables avaient insisté sur la nécessité d'intégrer des éléments représentatifs du patrimoine algérien dans les projets collectifs portés par les pays arabes. Dès cette rencontre, l'Algérie a engagé un travail de fond en mobilisant une équipe de chercheurs du Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique (CNRPAH), épaulée par un représentant de la direction de la coopération et des échanges. Un officier de liaison a également été désigné pour assurer la coordination avec les partenaires régionaux. Cette équipe a multiplié les missions sur le terrain dans plusieurs wilayas afin de recueillir des données, d'observer les pratiques artisanales et d'échanger directement avec les potiers. Ces recherches ont permis de documenter la richesse et la diversité des techniques locales, encore vivaces dans différentes régions du pays. Le ministère du Tourisme et de l'Artisanat a lui aussi été associé à cette démarche, preuve que le projet dépasse le seul cadre culturel et touche également à la valorisation des métiers traditionnels. La poterie manuelle, en plus de son rôle artistique, reste un témoignage vivant de la mémoire collective et un savoir-faire transmis de génération en génération, souvent au sein des familles. À travers sa contribution active, l'Algérie entend démontrer que cet art n'est pas seulement un héritage local mais aussi un élément fédérateur du patrimoine arabe commun. En soutenant l'inscription de la poterie artisanale à l'Unesco, le pays affirme sa volonté de préserver des pratiques qui racontent l'histoire des sociétés et renforcent leur identité. Ainsi, l'engagement algérien dans ce projet collectif illustre une vision claire : défendre la valeur universelle des traditions manuelles, tout en réaffirmant leur importance dans le dialogue interculturel et la transmission des savoirs.