C'est le quotidien français ''Le Monde'', relayé par plusieurs autres médias, qui l'affirme : le Maroc est marqué par une atmosphère de fin des 26 ans de règne du monarque, Mohamed VI. Habituellement plutôt bienveillant vis-à-vis du Makhzen, Le Monde semble annoncer des bouleversements décisifs qui frapperont le royaume. Le roi est décrit affaibli, et comme s'il était indifférent aux affaires de son propre royaume, sur fond de rivalités intenses qui font craindre le pire aussi bien à la population qu'aux partenaires étrangers. ''Le Monde'' évoque des tensions croissantes au sein du palais royal sur fond d'incertitudes angoissantes quant à la succession du roi dont l'effacement de la scène publique est de plus en plus évident. L'état de santé de Mohamed VI alimente les spéculations autour d'interrogations sur sa capacité à diriger le royaume, et autour de la perspective de sa succession qui attise les luttes d'influence et inspire les coups bas dans le Makhzen. L'article rappelle qu'en octobre 2024, lors de la visite du Président français, Emmanuel Macron, à Rabat, Mohamed VI était apparu fragilisé, ce qui a renforcé chez les observateurs et les connaisseurs du Makhzen la perception d'une grande vulnérabilité. Le quotidien souligne aussi « l'impression de vide » laissée par ses absences prolongées, souvent passées à l'étranger, y compris lors du violent séisme de septembre 2023. Les médias mettent l'accent sur un autre volet de l'enquête qui concerne « la sulfureuse proximité du roi avec la fratrie Azaitar, installée en Allemagne. Séduite par ce clan de combattants de MMA, Sa Majesté les a introduits dans son cercle rapproché à partir de 2018 ». Ils font remarquer que, d'après ''Le Monde'', certains membres auraient obtenu un accès privilégié au monarque, filtrant jusqu'à ses interlocuteurs. Pour de nombreux observateurs, cette situation a provoqué une vive inquiétude dans l'establishment marocain, au point que des médias proches des services de renseignement, comme Hespress ou Barlamane, ont parlé d'un « péril Raspoutine». Les médias notent que « la transition n'a pas commencé, même si elle est dans toutes les têtes ». Ils estiment que l'état de santé fragile du roi, les intrigues autour de son entourage, la corruption endémique et une situation économique intenable pour la majorité des Marocains alimentent la perception d'une fin de règne imminente et d'une succession désormais engagée. Quant aux observateurs sahraouis, ils soulignent que « cette crise de succession et l'affaiblissement du monarque ne peuvent être dissociés de l'occupation illégale du Sahara occidental. Alors que le Makhzen s'efforce de masquer l'usure du pouvoir et de préparer la montée en scène de l'héritier, il poursuit une politique coloniale rejetée par le droit international et par le peuple sahraoui. La fragilité du régime met en lumière l'impasse de la stratégie marocaine visant à imposer un « plan d'autonomie » en lieu et place du référendum d'autodétermination promis depuis 1991. L'avenir du Sahara occidental ne se décidera pas dans les coulisses du palais royal, mais dans l'application pleine et entière du droit international ». Il est évident que cette lutte de pouvoir a des répercussions sur la stabilité politique du royaume secoué par des rivalités internes qui s'opposent en l'absence du roi, mais dans son entourage direct, renforçant le climat de méfiance et d'incertitudes. Les observateurs relèvent que le retrait progressif du roi a des implications notables sur la gouvernance du pays, du fait du manque de directives claires et de la centralisation du pouvoir autour du monarque qui ont conduit à une paralysie décisionnelle. En outre, une telle situation entrave la mise en œuvre de décisions économiques et sociales essentielles et accentue le mécontentement populaire, déjà très grand. La réalité au Maroc est à l'opposé totalement de l'image que veut en donner le Makhzen et ses relais médiatiques qu'il a corrompus. Le Maroc ne dispose pas de la stabilité qui le rendrait à même de remplir un quelconque rôle dans la région au moment où elle traverse une conjoncture tendue. La fragilité de la monarchie est intervient à un moment où le contexte géopolitique exige des Etats qu'ils soient stables, or tout indique que ce n'est pas le cas du Maroc.