Le 12 juin, des citoyens de 37 pays se sont donné rendez-vous au Caire, en Egypte, pour une marche mondiale vers Ghaza. Un convoi les emmènera jusqu'à El-Arich, ville du Sinaï située à la frontière de l'enclave palestinienne. De là, ces marcheuses et marcheurs pacifistes parcourront à pied les 50 kilomètres qui les séparent du poste-frontière de Rafah. Trois jours de marche, à l'aube et en soirée, les températures peuvent grimper jusqu'à 50 degrés dans la région, pour faire entendre leur voix face au silence assourdissant et à l'inaction des gouvernements. 200 Suisses vont marcher jusqu'à Ghaza Plus de 200 Suisses marcheront vers Ghaza, pour dénoncer l'inaction de leur propre pays et de briser le blocus et dénoncer la passivité des Etats, Suisse en tête, face au génocide sur la ghazaouis et le peuple palestinien en général. L'objectif, obtenir l'ouverture du terminal de Rafah, en négociant avec les autorités égyptiennes, afin de laisser entrer l'aide humanitaire à Ghaza, en coordination avec les organisations non gouvernementales (ONG) présentes sur place. La mort guette femmes enfants Après deux mois et demi de blocus total imposé par Israël sur toutes les marchandises à destination de ce territoire déjà ravagé, l'aide humanitaire a timidement repris la semaine dernière, sous la pression internationale. Quelques camions seulement... «Une goutte d'eau face au torrent de secours nécessaire», a dénoncé le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, lors d'une conférence de presse à New York. Face au risque imminent de famine généralisée, aux enfants qui meurent déjà de faim et aux bombardements incessants qui massacrent les civils, un mouvement international, la «Global March to Gaza», a vu le jour. Un collectif citoyen qui se revendique apolitique, pacifiste et indépendant. Aucune affiliation partisane, aucune idéologie ni religion, mais une volonté commune: ne pas rester les bras croisés. «On ne sait plus quoi faire pour stopper le génocide en cours», confie au téléphone Samuel Crettenand, délégué suisse et porte-parole du mouvement. Ce militant pacifiste, bien connu en Suisse romande, affirme avoir tout tenté pour alerter l'opinion publique et faire réagir les autorités helvétiques. 37 pays attendus.. Des comités nationaux se sont constitués dans 37 pays. «On en espère encore davantage, le mouvement prend de l'ampleur jour après jour. Plus d'un millier de personnes feront le voyage jusqu'au Caire, dont près de 200 depuis la Suisse», indique Samuel Crettenand. Un périple entièrement financé par les participantes et participants eux-mêmes, mais aussi grâce à une cagnotte en ligne lancée sur la plateforme Happy Pot. «Un bel élan de solidarité s'est créé, témoigne le militant. Des personnes qui ne peuvent pas faire le voyage participent au financement de ceux qui le peuvent.» «Il est extrêmement choquant de constater l'inaction de nos autorités. On ne pouvait plus rester inertes : il fallait qu'on se mette en marche.» Les Français pour des sanctions contre Israël Le président français, Emmanuel Macron qualifiait «d'inacceptable » l'action du gouvernement de Benyamin Netanyahou, il évoquait également la possibilité de sanctions contre l'Etat Hébreu s'il continuait à restreindre l'accès à l'aide humanitaire et s'il concrétisait son plan de prise de contrôle de la bande de Ghaza. Une déclaration conjointe de la France, du Royaume-Uni et du Canada, lundi 19 mai, demande à Israël « d'arrêter ses opérations militaires à Ghaza et d'autoriser immédiatement l'entrée de l'aide humanitaire». Alors que le premier ministre israélien a annoncé vouloir prendre «le contrôle de toute la bande de Ghaza». Des menaces de sanctions largement soutenues par l'opinion publique, selon le baromètre politique Odoxa en France pour le compte de Public Sénat et la presse régionale qui rapporte que 74 % des sondés se déclarent favorables à des sanctions. Une position soutenue à 95 % par les sympathisants de La France insoumise et du parti socialiste et à 82 % chez les Ecologistes et de Renaissance. Le consensus est moins fort à droite et à l'extrême droite puisque 65 % des sympathisants et militants des Républicains sont favorables et 59 % pour les personnes proches des idées du Rassemblement national. Le sondage indique aussi que 63 % des Français en faveur de la reconnaissance de l'Etat de Palestine. Dans le détail, 75 % des sondés soutiennent l'arrêt de la livraison d'armes à Israël et 62 % jugent nécessaire de suspendre l'accord d'association commercial entre l'Union européenne et Israël. Un embargo sur les produits israéliens est perçu comme une bonne solution par 58 % des sondés. Cependant, l'exclusion d'Israël des grandes compétitions sportives internationales ou des concours artistiques internationaux comme l'Eurovision n'est soutenue que par 48 % des personnes interrogées. La France pourrait annoncer la reconnaissance de l'Etat palestinien en plus des sanctions par la à l'ONU et cela à l'occasion d'un déplacement à New York en juin du président Français. Cette mesure est soutenue par pratiquement deux tiers des sondés (63 %), notamment à gauche. A droite et à l'extrême droite en revanche, le soutien est plus faible et seulement 41 % du Rassemblement national sont favorables à la reconnaissance de la Palestine par la France.