L'Algérie lance un défi à la face des officines françaises qui ont fait fuiter malhabilement comme d'habitude, à travers le journal L'Express, une décision française qui serait en préparation visant à «geler les avoirs d'officiels algériens en réponse aux refus d'Alger de reprendre ses ressortissants frappés de l'obligation de quitter le territoire français».Il est aussi question, selon cette fuite, de «geler le patrimoine d'officiels algériens en France par une interdiction d'accès à leurs propriétés ou à d'autres biens». «En cette affaire, l'Algérie, son peuple, son Gouvernement et toutes ses institutions confondues leur disent chiche. Passez à l'acte !». La démarche des officines françaises est d'une puérilité crasse qui s'explique par leur entêtement à ne pas admettre que l'Algérie a chassé le colonialisme français après une résistance qui n'a pas cessé depuis les premiers instants de l'occupation et qui a été couronnée par une Guerre de libération victorieuse. Ces officines persistent à croire qu'ils ont affaire à une Algérie qui n'existe que dans leurs délires et leur déraison et qui répond à leurs fantasmes, d'où, pour en parler, leurs vocables tels que «régime», «pouvoir», «dignitaires» ou «nomenklatura». Les auteurs véritables de ces menaces ne veulent pas admettre, une fois pour toutes, que c'est à l'Algérie réelle qu'ils s'adressent et dont la riposte peut faire mal. Ils oublient ou feignent d'ignorer que c'est l'Algérie qui a saisi la justice française de cinquante-et-une commission rogatoire, sans obtenir une seule réponse. C'est celle qui a sollicité l'extradition d'individus convaincus de vols, de dilapidations et de détournements de fonds publics, ainsi que de corruption, sans obtenir satisfaction. Par de tels manquements, les autorités françaises concernées se désignent elles-mêmes comme complices de toutes ces pratiques et comportements hors-la-loi. Car la France s'est opposé au processus de récupération des biens et fonds pillés et détournés par les membres de la ''issaba'', alors que nombre de pays européens ont affiché leur disposition à restituer les fonds détournés au peuple. On sait que l'opération de récupération des fonds pillés et détournés, ainsi que les biens fonciers acquis de façon illégale à l'étranger exige un effort, peut durer longtemps, et que l'Etat est déterminé à récupérer les fonds pillés, en collaboration avec les Etats européens. La traçabilité des fonds pillés se fait vigoureusement à travers l'exécution de nombreuses commissions rogatoires destinées à plusieurs Etats dans le cadre de la coopération juridique internationale. Il y a un peu plus de deux mois, le Gouvernement algérien a pris acte de la décision de la justice française d'opposer une fin de non-recevoir à la demande d'extradition d'Abdeslam Bouchouareb, condamné par la justice algérienne dans de multiples affaires de corruption, de malversation et de trafic d'influence causant au Trésor algérien des pertes considérables, en relevant l'absence de la coopération française. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines notait alors que «sans préjudice du recours à d'autres voies de droit encore possibles, le Gouvernement algérien saisit cette occasion pour relever l'absence totale de coopération du Gouvernement français en matière d'entraide judiciaire en dépit de l'existence de nombreux instruments juridiques internationaux et bilatéraux prévus à cette fin». La même source soulignait que «dans le cadre de ses efforts visant à récupérer toutes les richesses dont elle a été spoliée, l'Algérie s'est systématiquement heurtée et se heurte toujours à des tergiversations et à des atermoiements injustifiés et inexplicables de la partie française qui ont abouti à une absence totale de réponses à vingt-cinq commissions rogatoires introduites par l'Algérie». «Cette attitude française se singularise par rapport à celles d'autres partenaires européens qui coopèrent de manière sincère, loyale et sans arrière-pensée avec les autorités algériennes sur ce dossier des biens mal acquis dont ils connaissent la sensibilité extrême pour l'Algérie», concluait le communiqué. On voit bien que «s'il s'agit de nettoyer les écuries d'Augias que la France commence par celles-ci. Elle y gagnerait en crédibilité et en sérieux. Car, pour l'heure, c'est ce dont elle a le plus besoin».