L'Algérie, aux côtés de sept autres pays de l'Alliance Opep+, a annoncé ce samedi une nouvelle étape dans la levée des réductions volontaires de production pétrolière, amorcée depuis avril 2023. Dès juillet 2025, la production nationale de brut connaîtra une hausse de 8.000 barils par jour, portant le total à 936.000 barils/jour. Une décision stratégique prise dans un contexte de reprise confirmée de la demande mondiale en hydrocarbures, portée notamment par la saison estivale.La mesure, annoncée à l'issue d'une réunion ministérielle par visioconférence regroupant les huit pays impliqués dans les réductions volontaires, marque une accélération notable du plan initialement prévu jusqu'à fin 2026. L'Algérie, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Irak, le Kazakhstan, le Koweït, Oman et la Russie ont en effet convenu d'un ajustement collectif à la hausse de 411.000 barils par jour pour le mois de juillet 2025, soit l'équivalent de trois mois de hausses anticipées. Cette décision revient à avancer l'application des quotas initialement prévus pour janvier 2026. Dans un communiqué publié samedi, le ministère de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables, dirigé par Mohamed Arkab, a souligné que cette hausse vise à répondre à « la progression anticipée de la demande extérieure en pétrole brut et en produits pétroliers, notamment durant l'été ». Il s'agit également d'un levier pour accompagner la mise en production progressive de nouveaux gisements récemment développés, permettant ainsi de mieux valoriser les ressources nationales. La reprise de la demande, soutenue par une stabilité relative des fondamentaux du marché pétrolier et un niveau historiquement bas des stocks mondiaux, a conforté les pays de l'Opep+ dans cette orientation. Selon les données fournies, la production algérienne devrait atteindre 1,007 million de barils/jour d'ici juillet 2026, si le rythme d'augmentation se poursuit sans interruption. Le plan initial prévoyait un relèvement graduel des quotas sur 21 mois, mais les ajustements récents ont déjà permis de compenser plusieurs mois d'avance. La réunion, tenue en ligne mais hautement stratégique, s'inscrit dans la continuité de celle du 3 mai dernier, qui avait entériné une accélération de trois mois du plan de relèvement, dans le but de renforcer la stabilité du marché. Cette décision vise également à appuyer les efforts de compensation des pays qui avaient connu des dépassements de production ou des retards dans la mise en œuvre de leurs engagements. L'Opep, dans son communiqué officiel, a insisté sur le fait que ces hausses restent conditionnées à l'évolution du marché. Autrement dit, la flexibilité demeure au cœur de la stratégie : les augmentations prévues pourront être suspendues, révisées ou ajustées à tout moment si les conditions du marché venaient à se dégrader. Une vigilance de chaque instant est donc maintenue. Au-delà de l'objectif conjoncturel de stabilisation du marché, l'augmentation de la production est aussi pour l'Algérie un enjeu économique majeur. Elle intervient à un moment où le pays œuvre à renforcer ses revenus d'exportation, tout en poursuivant une stratégie d'investissement dans le secteur énergétique, notamment à travers le développement de gisements offshore, le recours aux nouvelles technologies d'exploitation et la diversification de ses partenaires internationaux. Les ministres de l'Opep+ ont par ailleurs convenu de maintenir un suivi rigoureux du marché, avec la tenue de réunions mensuelles afin d'évaluer les tendances de la demande, l'état des stocks, le respect des quotas et l'efficacité du mécanisme de compensation. La prochaine réunion ministérielle est prévue pour le 6 juillet 2025. Pour l'Algérie, cette reprise progressive de la production intervient dans un contexte économique favorable, marqué par une stabilisation des prix du baril au-dessus de 80 dollars, mais aussi par une volonté politique affirmée de renforcer la place du pays sur l'échiquier énergétique régional et mondial. La décision de juillet est ainsi à la fois technique, conjoncturelle et hautement symbolique : elle illustre l'adaptabilité de l'Algérie aux dynamiques internationales tout en soutenant sa propre ambition de relance économique. Avec cette nouvelle étape, l'Opep+ montre qu'elle entend rester un acteur central dans la régulation des marchés énergétiques mondiaux, tout en ménageant les équilibres internes entre ses membres. Pour l'Algérie, elle confirme sa place d'acteur fiable, engagé et réactif dans un environnement énergétique en constante mutation.