La Coupe du monde des clubs, nouvelle formule, débute ce dimanche 15 juin aux Etats-Unis jusqu'au 13 juillet. Trente-deux équipes issues des cinq continents vont s'affronter dans cette compétition (re)lancée par la Fifa, qui compte séduire avec l'argent, les stars et le spectacle. «Impopulaire», «critiqué», « attaqué », le nouveau Mondial des clubs va bien avoir lieu et débutera dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 juin à 00h (TU) par la rencontre Al Ahly-Inter Miami. Il n'y avait pas de doute que la Fifa irait au bout de son idée malgré les réserves de toutes parts, comme celle de David Terrier, le patron de la FIFPro Europe, syndicat des joueurs professionnels : « Plus de matchs, plus de compétitions, encore et toujours au détriment des principaux concernés et sans concertation avec eux. Ce sont les joueurs qui font les matchs, non ? Je pense qu'on a tendance à l'oublier. Le calendrier était déjà surchargé. Là, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase ». Mais au grand dam des syndicats, le vase des compétitions tient toujours à la force de la ténacité du président de la Fédération internationale de football, Gianni Infantino, guidé par la volonté d'enrichir encore et encore l'organisation grâce à plus de foot. L'argent guide la compétition Avant même le début du tournoi, la Fifa pense déjà à organiser une consultation sur un élargissement de la Coupe du monde des clubs à 48 équipes (au lieu de 32) en 2029 si l'édition de cet été est un succès. Il y a peu de doute qu'elle ne le soit pas, tant tous les grands clubs du monde ont répondu à l'appel avec leurs meilleurs joueurs, certains se renforçant même avant le début de la compétition. Il faut dire que le pactole fait saliver, avec près d'un milliard d'euros à se partager pour les équipes participantes. Le vainqueur de la compétition pourrait ainsi toucher jusqu'à 115 millions d'euros. À titre de comparaison, le PSG, récent vainqueur de la Ligue des champions, a cumulé environ 90 millions d'euros de gains lors de son parcours européen. Chacun des quatre clubs africains, par exemple, recevra minimum 9 millions d'euros à titre de primes de participation, loin des sommes comprises entre 12 et 35 millions d'euros pour les clubs européens. Barcelone, Liverpool, Milan, Marseille, Pyramids sur la touche La Fifa a choisi deux principaux critères pour se qualifier à cette édition de la Coupe du monde des clubs. D'abord, tous les vainqueurs des principales compétitions de leur confédération entre 2021 et 2024 obtiennent une qualification directe. Ensuite, les autres clubs sont sélectionnés en fonction de leurs performances cumulées sur la période 2021-2024, selon un système de points attribués lors des compétitions continentales. Enfin, il ne peut pas y avoir plus de deux clubs représentants par pays, sauf si trois ou quatre équipes d'une même nation remportent la principale compétition de leur confédération. C'est le cas par exemple du Brésil, avec la Copa Libertadores d'Amérique du Sud gagnée par Palmeiras (2021), Flamengo (2022), Fluminense (20230) et Botafogo (2024). On ne verra donc pas Lamine Yamal et le FC Barcelone sur les pelouses américaines. Ni Mohamed Salah et Liverpool. Ou encore Pyramids, récent vainqueur de la Ligue des champions africaine. Le Barça a beau être considéré comme un géant en Europe, il n'a plus joué de finale de Ligue des champions depuis 2015 et il est devancé au classement européen par le Real Madrid et l'Atlético. Liverpool, de son côté, vainqueur de la Ligue des champions en 2019, cède logiquement sa place à Chelsea et Manchester City qui ont remporté la C1 respectivement en 2021 et 2023. De son côté, Pyramids, détenteur de la Ligue des champions africaine mais sans palmarès notable avec seulement deux participations, n'entre pas dans la période 2021-2024. Les Egyptiens sont néanmoins qualifiés d'office pour la prochaine édition. Stars et anciennes gloires pour le spectacle La présence des stars du PSG, vainqueur de la Ligue des champions, du Real Madrid, recordman des titres en C1, du géant égyptien Al Ahly ou des Argentins de Boca Juniors et River Plate constitue une garantie pour le spectacle. Mais la Fifa va compter également sur la venue d'anciennes gloires perdues de vue mais toujours en activité. Le premier sera, sans conteste, l'Argentin Lionel Messi, huit fois Ballon d'Or, qui guidera l'Inter Miami avec de vieilles connaissances du Barça : l'Uruguayen Luis Suárez et l'Espagnol Sergio Busquets. De leur côté, les champions du monde français 2018 Hugo Lloris et Olivier Giroud défendront les couleurs du Los Angeles Football Club. Sergio Ramos, ancien défenseur du Real Madrid, portera le maillot du club mexicain de Monterrey, alors que Thiago Silva (ex-PSG et Chelsea), à bientôt 41 ans, sera l'un des atouts du club brésilien de Fluminense. Le champion d'Afrique algérien de 2019, Youcef Belaïli, sera également à la Coupe du monde des clubs avec son équipe de l'Espérance Tunis, tout comme le vainqueur de la CAN 2022 avec le Sénégal, Kalidou Koulibaly, défenseur du club saoudien d'Al-Hilal. Gros favoris et affiches alléchantes Les clubs européens s'avancent comme les favoris pour la victoire finale dans cette nouvelle formule de la Coupe du monde des clubs. Dans l'ancienne, il faut remonter à 2012 pour voir un club non européen (Corinthians, Brésil) remporter la compétition. Sur la lancée de sa victoire en Ligue des champions, le PSG, seul club français qualifié, apparaît comme l'un des grands favoris pour rafler la mise. Le Real Madrid, mené par Kylian Mbappé et son nouvel entraîneur Xabi Alonso, entend compléter sa collection de trophées. Faut-il mettre une pièce sur Manchester City, revanchard et qui a déjà dépensé 140 millions d'euros pour se renforcer, avec notamment le Français Rayan Cherki et le Néerlandais Tijjani Reijnders ? Les matchs du premier tour donneront sûrement des premières indications, avec déjà le choc PSG-Atlético de Madrid dimanche (19h TU). La première sortie africaine, avec l'ambitieux Wydad face à Manchester City, sera aussi scrutée, tout comme l'affiche Bayern Munich-Boca Juniors. À suivre également la rencontre entre Mamelodi Sundowns, club le plus riche d'Afrique, et le Borussia Dortmund, emmené par son attaquant guinéen Serhou Guirassy.