Le ministre d'Etat, ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Mohamed Arkab, a évoqué, jeudi au Conseil de la nation, les capacités locales de production de dérivés du pétrole.Affirmant que l'Algérie a réussi un exploit stratégique, l'autosuffisance en dérivés pétroliers et la maîtrise quasi totale des importations. « La production nationale de dérivés pétroliers a augmenté en 2024 pour atteindre 30 millions de tonnes, ce qui a permis de réduire de 60% la facture des importations, passée de 1 milliard de dollars en 2019 à 400 millions de dollars l'année dernière », a-t-il indiqué. S'exprimant lors d'une séance plénière consacrée aux questions orales, le ministre a fait état d'un volume d'importations de 600.000 tonnes. Ce qui représente, a-t-il dit, un niveau symbolique ne dépassant pas 2% de la consommation nationale totale. Soulignant que les dérivés importés se limitent à des produits qui ne peuvent être extraits du pétrole brut algérien en raison de ses propriétés physico-chimiques. « Outre la couverture des besoins nationaux, les niveaux de production atteints ont permis d'exporter un excédent d'environ 14 millions de tonnes de dérivés pétroliers en 2024 », a-t-il poursuivi. Faisant remarquer que cette dynamique s'accompagne de la mise en œuvre d'un plan visant à substituer les produits bruts importés par des intrants locaux, à augmenter la production nationale de lubrifiants par le biais de Naftal et à soutenir l'intégration industrielle à travers le développement des entreprises de services locales. Revenant sur la nouvelle politique énergétique du pays visant à porter les capacités de transformation de la production brute du pays de 32 à 50% pour répondre à la fois à une demande locale exponentielle et permettre à la Sonatrach de retrouver sa position d'exportateur des carburants sur le marché international, Mohamed Arkab a mis en avant la stratégie de son secteur pour le développement de l'industrie de transformation des hydrocarbures sur le marché national qui repose sur l'augmentation à 50 % du taux de transformation de la production brut du pays durant les cinq prochaines années. « Plusieurs projets sont en cours de réalisation dans le domaine de la pétrochimie, pour un montant global de 7 milliards de dollars (USD), dont la réception prévue durant le quinquennat 2025-2029 permettra de valoriser davantage les ressources en hydrocarbures », a-t-il indiqué encore. Un portefeuille d'investissement de près de 7 mds USD, a-t-il fait savoir, avait été consacré à la réalisation de plusieurs projets industriels majeurs, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie visant à augmenter le taux de transformation des hydrocarbures en produits à forte valeur ajoutée de 32% actuellement à 50% à la fin du quinquennat. Citant la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud, d'une capacité de 5 millions de tonnes/an, dont la mise en service est prévue pour fin 2027, l'unité de vapocraquage du naphta à Arzew, qui permettra de produire 1,2 million de tonnes d'essence supplémentaires à partir de mars 2027, et l'unité de craquage du fuel à Skikda, qui produira, dès sa mise en service en janvier 2029, 1,75 million de tonnes de gasoil et 250.000 tonnes de bitume. Mais aussi le complexe de production de Méthyl Tert-Butyl Ether (MTBE) à Arzew, d'une capacité de 200.000 tonnes/an, dont l'entrée en service est prévue pour décembre 2025, le complexe LAB (Linéaire Alkyl Benzène) à Arzew, d'une capacité de 100.000 tonnes/an, dont la mise en service est prévue pour décembre 2027, et le complexe de production d'Ethylène à Skikda, d'une capacité de 850.000 tonnes/an, qui sera opérationnel fin 2027.