L'imposition de cadres réglementaires et de normes rigides aux pays bénéficiaires de l'aide au développement entrave la mise en œuvre de leurs projets prioritaires et limite l'efficacité de la coopération internationale, a expliqué le Président Abdelmadjid Tebboune, dans une allocution lue en son nom par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, lors de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4), tenue hier mardi à Séville (Espagne).Le Président Tebboune a appelé à l'adoption de politiques plus souples et réalistes dans l'orientation des aides au développement, fondées sur le partenariat et l'entente mutuelle, au lieu des diktats et des conditions préalables qui ne tiennent pas compte des spécificités nationales et des contextes locaux. Il a souligné l'importance de promouvoir la coopération internationale pour le développement et de renforcer la solidarité entre les peuples, notamment à travers la réactivation du rôle des cadres internationaux pertinents, à l'instar du « Forum sur le financement du développement » et le « Forum sur la coopération pour le développement », en tant que mécanismes internationaux inclusifs, contribuant au succès des initiatives prises en soutien au développement. En dépit de leur importance, poursuit-il, les financements privés ne peuvent pas remplacer les aides publiques au développement, notamment dans les pays souffrant d'une vulnérabilité économique ou d'une faiblesse de l'infrastructure, estimant que «compter sur le secteur privé pour financer le développement ne sera pas suffisant, à moins qu'il ne soit accompagné d'un engagement international fort en faveur du renforcement des aides publiques au développement et du soutien aux capacités des pays les moins développés et des pays pauvres à construire des économies solides et inclusives, capables de répondre aux aspirations de leurs peuples». Se félicitant des acquis consacrés, tel l'engagement des pays développés à consacrer 0,7 % de leur revenu national brut comme aide officielle au développement au profit des pays en voie de développement, le président de la République a estimé qu'il s'agit d'«un indicateur positif porteur d'espoir et de crédibilité en matière de solidarité internationale», saluant à ce propos les efforts visant à réduire les activités financières illicites. Le Chef de l'Etat a également appelé à «donner aux pays en développement le pouvoir de gouverner les institutions financières internationales, et à la mise en place d'un cadre onusien pour combler les écarts d'endettement et à proposer des options pratiques». «Le continent africain reste, en effet, confronté, a dit le président de la République, à des défis difficiles compte tenu de la rareté des sources de financement et de développement et de l'aggravation du fardeau de la dette, qui compromet l'efficacité de ses efforts de développement et limite sa capacité à stabiliser». Le Président a aussi souligné «l'aggravation de la dette extérieure de l'Afrique devenue l'un des plus grands obstacles, ce qui rend impératif le lancement d'initiatives urgentes pour résoudre ce dilemme, en particulier en ce qui concerne l'allégement de la dette et l'annulation totale pour certains pays». Le président de la République a ajouté : «Nous pensons que le système multilatéral doit consolider les principes de justice et de dépense pour servir les intérêts de tous sans exception par une réforme globale de la structure financière mondiale et en permettant aux pays en développement de participer à la gouvernance des institutions financières mondiales». Il a déclaré : «Nous soutenons la mise en place d'un cadre onusien visant à combler les lacunes dans la structure de la dette pour traiter la question de la soutenabilité de la dette et appelons à des solutions urgentes à la notation de crédit, qui coûte cher à de nombreux pays du continent, nécessitant l'adoption de méthodes plus transparentes». Se félicitant de «la création d'une agence africaine indépendante de notation de crédit», le président de la République a appelé à «l'adoption de politiques plus souples et plus réalistes dans l'acheminement de l'aide, fondées sur le partenariat et la compréhension mutuelle plutôt que sur des diktats et des conditions préalables». Dans son discours, le président de la République a d'abord appelé à «la cessation de l'agression contre la bande de Ghaza qui fait face à une guerre d'extermination visant le peuple palestinien frère qui lutte pour ses droits légitimes à établir un Etat indépendant avec Jérusalem comme capitale».